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Parcours de foi - Page 33

  • Office et paroisse

     

    Paroisse et office liturgique

     

    office.jpgPrenons de la hauteur pour observer l’histoire dans laquelle nous évoluons et deviner la suite de notre aventure ! Regardons, comme si nous pouvions la voir une seule image, la ligne qui va d’un seul trait de la vie du Christ jusqu’à nos jours.

    Ce que nous appelons « l’office », est en fait la prière des moines. Ils ont parsemé la lecture de la bible et du nouveau testament au fil des heures, des jours et des saisons. Depuis longtemps déjà, dans la chrétienté qui s’est formée à la chute de l’empire romain, on a reporté sur l’ensemble des fidèles la célébration de l’office, du moins la partie hebdomadaire.

    Maintenant, puisque notre avenir est de sortir de la chrétienté, nous pourrions nous projeter dans une vingtaine d’années et voir comment on pourrait vivre avec une nouvelle répartition de « l’office ». Il serait toujours présent complétement dans les monastères. La version journalière serait également célébrée dans les grandes églises, cathédrales, basiliques.

    Mais une petite communauté locale organiserait localement sa prière tout-à fait indépendamment de la vie monastique, et donc très librement par rapport à « l’office ». Elle organiserait quelques Messes par an, elle s’occuperait également des mariages et des funérailles. A chaque fois, elle appellerait un prêtre pour la célébration de l’eucharistie. Les personnes qui souhaiteraient une participation plus fréquente pourraient encore se rendre dans les monastères ou les cathédrales, bref dans un centre de regroupement plus important. Cette visée permet d’imaginer un avenir avec un accent mis localement sur la charité, et un soulagement de l’organisation des offices hebdomadaires là où ce n’est plus possible, là où l’attachement au Christ par l’intermédiaire d’une « paroisse » s’évanouit. Ces communautés locales s’organiseraient donc démocratiquement.

    En fait, il y a toujours eu deux modes de regroupements dans l’église. Le clergé est une structure arborescente, dépendant des évêques. C’est dans cette structure que les évêques ont choisi et formé leurs prêtres et leur ont conféré le sacerdoce. Puis ils les ont envoyés pour couvrir toute la terre, A côté de cette structure, des groupes, des communautés, se sont constituées, construites par le bas démocratiquement, dans un style religieux. Le point de départ étant une familiarité de proximité. Ce fut d’abord les monastères. Ils appelaient les évêques pour conférer le sacerdoce à certains de leurs membres. Puis ce furent les congrégations de tous genres avec un but soit de prière, soit de prédication, soit de service. Il y a aussi les mouvements qui n’ont pas de prêtres en leur sein mais demandent d’avoir la présence d’un aumônier. Actuellement de nombreux mouvements qui n’ont plus le caractère religieux ont vu le jour. Ils rassemblent des membres autour d’un objectif souvent humanitaire : ATD Quart Monde, San Egidio, les Focolari, …

    Et il est vraisemblable qu’à l‘heure actuelle un jeune baptisé, se rattachera plus volontiers à un tel groupement qu’à une paroisse. Pour aborder l’avenir, il n’y a pas de besoin d’inventer des nouveaux prêtres, de nouvelles structures. Tout est déjà là. Il faut nous attendre et nous prêter à une perte d’influence des paroisses et à une importance croissante des congrégations, groupements. Et pour chacun, il faut être satisfait de la place que l’histoire nous a attribué

  • Par le Haut ou par le Bas

     

    Par le haut ou par le bas ?

    eglise,structures,hiérarchieEn lisant l’article dans la Libre Belgique de mardi dernier, je me dis que beaucoup de chrétiens voudraient reconstruire l’église par le bas en laissant de côté la hiérarchie qui les énerve ! On pourrait penser que cette idée a aussi séduit le Père Moingt (Annonce de l’évangile et structures d’Eglise).

    Mais c’est impossible. Le rassemblement autour de Jésus-Christ vient d’en haut. Il n’est pas possible de le reconstruire par le bas. Il s’en suit que chaque apôtre sera choisi par un autre apôtre qui le précède, et non par un vote.

    Au lieu de s’inquiéter de la chrétienté perdue ou finissante, il faudrait changer de perspective. Pour cela il faut se rappeler que Jésus n’est pas venu sauver l’Eglise, mais le monde.

    L’image de ce rassemblement nous est donnée par le peuple choisi. Dans celui-ci, une seule tribu règle le culte, les autres construisent simplement le peuple de Dieu. Par comparaison, dans le monde, l’Eglise n’est que l’analogue de la tribu de Lévi. Dans cette perspective, elle pour l’instant fort importante et il est temps qu’elle diminue, qu’elle mette une sourdine au culte, et il n’y a pas de crainte à avoir à ce sujet. Mais il est vain de penser qu’on peut la construire par le bas.

    Par contre, il y a tant de choses à construire par le bas : les familles, les pays, les associations, les mutuelles, les partis, les syndicats, les ong, les mouvements religieux et humanitaires ; les cultures … Les chrétiens que la suite des apôtres énerve ont donc beaucoup d’occasion de dépenser leurs énergies. Mais il ne faudrait pas oublier que l’évangile, qu’ils ont certainement au cœur,  est venu d’en haut et c’est par la lignée des apôtres qu’il est arrivé auprès de nous.

  • Veiller

    4263971974.jpgVeiller comme les femmes de Jérusalem

     

    A la semaine sainte, nous pourrions très bien, sans rajouter une messe déjà le samedi qui n’est que le deuxième jour, passer le samedi dans la prière comme les femmes de Jérusalem. Le jour du sabbat, il ne se passe rien, elles préparent leurs aromates ! La soirée peut s’occuper à lire la Bible et les psaumes. Et, très tôt le lendemain matin, les femmes vont au tombeau. La rencontre qu’elles font laisse sans voix et n’est pas encore propice aux flamboyants « alleluia » ! Se lever tôt le dimanche de Pâques pour lire en silence la messe de l’aurore, qui commence par le psaume 138, nous fait entrer dans le mystère intime de la résurrection. En plus, c’est une manière très sensible de percevoir la féminité des rapports avec l’Evangile. 

    De nos jours, l’assistance à la messe dominicale et aussi aux offices de la semaine sainte est fortement diminuée. D’ailleurs nos offices sont toujours l’office des moines. Pendant la chrétienté, on fait adopter “l’office” par la société dans son ensemble. Tout cet ensemble de rites restera bien sûr assuré dans les monastères. Maintenant, par contre, la chrétienté est un régime du passé, nous a-t-on dit. L’effort consacré au culte pourrait également se modérer. Déjà en 1987, un curé m’avait dit : “Les gens qui travaillent ne viennent pas aux offices en semaine. C’est pourquoi il faut soigner le dimanche des Rameaux.” Le fidèle devra se repérer uniquement par les dimanches : les Rameaux et Pâques. Aux Rameaux, il y a lecture d’une passion, elle rappelle en même temps l’inauguration de l’Eucharistie. A Pâques, le dimanche matin, il y a la résurrection et le début des apparitions intimes et mystérieuses.

    Dans un avenir plus ou moins lointain, la fête de Pâques pourrait redevenir une fête intime entre chrétiens, avec un impact beaucoup moins grand sur la société en général. Et les réunions de prières organisées pendant ce laps de temps pourraient prendre un tour beaucoup plus sobre. C’est bien ce qui s’est passé ce jour-là ! Il n’y a pas eu d’explosion de joie pendant 50 jours. Les apôtres ne sont sortis que 50 jours après. Cette annonce publique des apôtres pourrait alors prendre un tour beaucoup plus orienté vers le monde entier avec un discours montrant comment l’Evangile comprend une espérance pour l’humanité toute entière. Il suffit pour cela de se remettre à la contemplation des dons de l’Esprit !

    En attendant, laisser vous surprendre, comme les femmes par une rencontre indicible et inoubliable le matin de Pâques et joyeuse fête !