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Approcher le Mystère de l’invention de l’homme et de la femme

Quand |'on monte une crèche vivante, pour représenter la Vierge Marie, on prend une femme. Quand il faut faire la dernière scène vivante, le dimanche, pour représenter le Christ, l'Église prend un homme.

 

Ce faisant, l'église reconnaît qu'il y a quelque chose qui la dépasse dans le mystère de l'invention de l'homme et de la femme. Elle imite donc les scènes dont elle veut se souvenir plutôt que de les ré imaginer. En voulant s‘approprier un mystère, il vous échappe. Au contraire en le répétant tel qu'il s'est manifesté la première fois, on permet à chacun de le faire présent à soi. Bien sûr l‘église pourrait faire autrement, mais au point ou elle en est de son histoire, on la voit mal changer d'attitude.

 

Méditons sur le mystère de |'invention de l'homme et de la femme. Regardons l‘image de Dieu qui y est discrètement imprimée.

 

Le silence de Jésus.

A-t-il dit quelque chose de ce mystère ? Quand on l'a interrogé sur le sujet, il a dit que les lois faites sur l'union de l'homme et de la femme le sont en raison de la dureté de notre cœur. S'il dit cela de la loi de Moise, à fortiori peut-on le penser des lois de nos pays modernes. En suivant Jésus nous sommes donc reportés sur le début car "au début il n'en était pas ainsi". Il semble donc que Jésus lui-même n'ajoute rien à ce début et en même temps il se montre prêt à tout pardonner mais il ne supporte pas qu’on ternisse la vision du début. C'est normal car, au moment où il est chez nous en tant qu'homme, il est lui-même englobé dans cette réalité mystérieuse. Il est un homme né d'une femme et ne dit rien de plus à ce sujet, simplement il se montre ainsi dans la nature humaine. Cela indique cependant que cette invention a été faite pour Lui. Il manifeste ainsi que l‘invention de l'homme et de la femme est le secret du Père qui est plus grand que Lui.

 

Le secret du Père

Il y a un autre fait que le Christ laisse entièrement au Père. Sur la fin du monde et sur son retour il dit "Nul ne connaît ni le jour ni |'heure, même le Fils ne la connaît pas". Or ce jour, le jour du jugement, duquel dépend la fin des naissances, implique ce mystère de l'homme et de la femme puisque c'est à eux qu'est confiée la mission de se multiplier et de remplir la terre.

Nous pouvons aussi nous dire que le début du monde et sa fin sont le secret du Père et que le Fils, comme homme, ne le connaît pas. De même c'est aussi le secret du Père d'envoyer "le moment venu" un ange à la Vierge Marie.

 

La vie

Tout enfant naît de Dieu. Ce n'est pas la fécondation d'un ovule qui produit un être libre. Seule l'invitation du Père fait de ce corps, qui va grandir, le temple d'une personne destinée à connaître Dieu. Dieu fait un geste personnel pour chaque enfant qui naît. Il le confie chacun de ses enfants à des parents car de cette manière chacun de ses enfants se trouvera devant une image de Dieu constituée par cet homme et cette femme qui ne font plus qu'une seule chair et dont il est issu.

Un petit nombre de chromosomes nous distingue des grands singes. Mais ce n'est pas cet inventaire qui nous donnera le secret de la vie de l'homme ou qui nous dira depuis quand les hominidés sont devenus des hommes. Les hommes sont devenus des hommes à partir du jour et de l'heure où Dieu a décidé que le moment était venu de souffler sur Adam, puis sur Eve et puis sur chacun de leurs enfants. Ce n'est pas un automatisme, c'est une alliance que Dieu poursuit avec une fidélité sans faille.

Si déjà du temps de Descartes, on s'apercevait qu'en découpant le corps d'une personne on ne trouvait jamais son âme, on peut dire aujourd‘hui qu'en manipulant gènes, gamètes, spermatozoïdes, jamais on ne sentira le souffle de Dieu qui, depuis Adam, fait de chacun de nous des personnes invitées à la vie éternelle.

 

L'image de Dieu

Deux personnes dans une seule chair serait donc L’image de Dieu Père et Fils dans un seul Esprit. Cette image est de tous les temps, de toutes les races. Elle sert pour que l’on puisse se faire une idée de Dieu tant qu’on ne le voit pas.

Devant Dieu nous n’en auront plus besoin, car Jésus nous a dit : « A la résurrection, en effet, on ne prend ni mari ni femme, mais on est comme les anges dans le ciel. »*

Voilà donc cette image, qui agit tant qu‘on la reçoit et qui nous échappe dès qu’on veut s‘en approprier le mystère. L'image qui doit entourer l'enfant dans sa croissance. Il y apprend à dialoguer avec deux personnes, à vivre de leur chair en faisant un seul esprit de famille. Jusqu'a ce qu'il puisse réfléchir par lui-même et vouloir entrer dans le secret du Père. Jusqu'au jour où il puisse quitter son père et sa mère et s'unir à sa femme et ne plus faire qu'un avec elle. Jusqu'au jour où ayant noué, petit à petit tout au long de sa vie, un dialogue avec le Père et le Fils, il désire entrer dans leur unique Esprit. Il y aurait place ici pour une longue méditation sur les ressemblances et les différences de cette image par rapport à Dieu. Une autre devrait aussi nous faire découvrir si Dieu à travers cette complémentarité homme femme nous parle de lui-même ou de son œuvre.

 

L'attitude de |'Eglise

Elle a choisi de manifester, en dehors de toute autre considération, qu'il y a dans l'invention de l'homme et de la femme, une réalité qui la dépasse, qui l'englobe. Elle ne veut rien dire de plus que ce qui a été dit "au début". Peut-être est-ce là aussi qu'il faut comprendre l‘attitude de Paul VI qui a refusé à plusieurs reprises de traiter ce sujet au Concile Vatican II, reproduisant ainsi de manière spectaculaire la réserve du Christ qui a seulement dit que les lois introduites relèvent de la dureté de notre cœur et que le Père, à qui appartiennent le début et la fin, est plus grand que Lui.

 

Le monde moderne

En face de l'église, le monde moderne, devenu terriblement orgueilleux de ses découvertes, n'acceptera jamais ce qui lui apparaît comme un interdit. Il veut s'approprier un mystère de la vie. Ce faisant il perd l'image de Dieu qui y est discrètement inscrite. Perdant l'image de Dieu, il se trouve dans un monde où il rencontre la mort. Bref, le mythe du péché originel et de ses suites semble encore drôlement actuel ! Pourtant l'arbre de la vie n'est pas un interdit, c‘est un mystère englobant. Vouloir se l'approprier, c'est vouloir se faire Dieu et c'est perdre la vie ou au moins perdre son image.

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