Le lendemain de la mort de Jésus, les apôtres et les femmes qui les accompagnaient au cénacle ont passé une deuxième nuit après la mort du Christ. Ils se sont mis probablement à prier, à lire l’écriture.
Le troisième jour au matin, Marie-Madeleine se rend au tombeau. A son retour, Marie et les apôtres ont réalisé que Jésus n’était plus au tombeau, il n’était plus ici ou là, mais partout, à l’instar du Père. Une présence immense les englobait. Aucun mot ne peut décrire cette retrouvaille entre le Père et le Fils. Pour ne pas rester sans rien dire, les chrétiens ont dû chercher dans l’écriture. Celle-ci, en effet, parle de Jésus ! Ils ont trouvé le psaume 138 : « … tu as mis sur moi ta main, prodige de savoir qui me dépasse … » Voilà le texte qui servira pour parler de la remontée de Jésus vers son Père. Il sera même le premier de la messe de l’aurore.
L’exubérance commune n’arrivera finalement qu’au milieu de la journée quand tous les apôtres auront appris la nouvelle. La liesse publique arrivera, elle, à la Pentecôte quand Pierre osera parler ouvertement.
J’ai voulu refaire ce geste pour redécouvrir la résurrection.
Le samedi saint, je me suis mis à lire les sept lectures de la veillée pascale, chacune suivie d’un psaume et d’une minute de silence. La création, le sacrifice d’Abraham, qui fait passer Dieu avant son fils, la sortie d’Égypte, l’amour sans faille de Dieu pour Jérusalem, l’invitation à chercher Dieu, respecter sa loi et chercher et sa parole, la Sagesse, cadeau de Dieu à ceux qui l’aiment, la vie éternelle, transformation finale de notre corps en un cœur nouveau et esprit nouveau.
Après cette septième lecture j’ai passé une deuxième nuit, non plus après la mort de Jésus, mais après le chemin de croix suivi le vendredi.
Le dimanche matin , très tôt, je suis allé à l’église du village pour prier.
C’est le début du troisième jour. J’ai lu en entier ce fameux psaume 138 qui parle mystérieusement du Fils qui retrouve son Père. La résurrection est ainsi découverte dans le silence.
C’est seulement à la messe du jour que j’ai chanté le premier alléluia commun avec l’assemblée.