Veiller comme les femmes de Jérusalem
A la semaine sainte, nous pourrions très bien, sans rajouter une messe déjà le samedi qui n’est que le deuxième jour, passer le samedi dans la prière comme les femmes de Jérusalem. Le jour du sabbat, il ne se passe rien, elles préparent leurs aromates ! La soirée peut s’occuper à lire la Bible et les psaumes. Et, très tôt le lendemain matin, les femmes vont au tombeau. La rencontre qu’elles font laisse sans voix et n’est pas encore propice aux flamboyants « alleluia » ! Se lever tôt le dimanche de Pâques pour lire en silence la messe de l’aurore, qui commence par le psaume 138, nous fait entrer dans le mystère intime de la résurrection. En plus, c’est une manière très sensible de percevoir la féminité des rapports avec l’Evangile.
De nos jours, l’assistance à la messe dominicale et aussi aux offices de la semaine sainte est fortement diminuée. D’ailleurs nos offices sont toujours l’office des moines. Pendant la chrétienté, on fait adopter “l’office” par la société dans son ensemble. Tout cet ensemble de rites restera bien sûr assuré dans les monastères. Maintenant, par contre, la chrétienté est un régime du passé, nous a-t-on dit. L’effort consacré au culte pourrait également se modérer. Déjà en 1987, un curé m’avait dit : “Les gens qui travaillent ne viennent pas aux offices en semaine. C’est pourquoi il faut soigner le dimanche des Rameaux.” Le fidèle devra se repérer uniquement par les dimanches : les Rameaux et Pâques. Aux Rameaux, il y a lecture d’une passion, elle rappelle en même temps l’inauguration de l’Eucharistie. A Pâques, le dimanche matin, il y a la résurrection et le début des apparitions intimes et mystérieuses.
Dans un avenir plus ou moins lointain, la fête de Pâques pourrait redevenir une fête intime entre chrétiens, avec un impact beaucoup moins grand sur la société en général. Et les réunions de prières organisées pendant ce laps de temps pourraient prendre un tour beaucoup plus sobre. C’est bien ce qui s’est passé ce jour-là ! Il n’y a pas eu d’explosion de joie pendant 50 jours. Les apôtres ne sont sortis que 50 jours après. Cette annonce publique des apôtres pourrait alors prendre un tour beaucoup plus orienté vers le monde entier avec un discours montrant comment l’Evangile comprend une espérance pour l’humanité toute entière. Il suffit pour cela de se remettre à la contemplation des dons de l’Esprit !
En attendant, laisser vous surprendre, comme les femmes par une rencontre indicible et inoubliable le matin de Pâques et joyeuse fête !