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Parcours de foi - Page 47

  • Belle profession de foi

    A la fête de la Sainte Trinité, j'ai eu l'occasion de chanter "la belle profession de foi" en suivant la partition disponible sur le site des Douze.

    Certains m'ont demandé quelques commentaires sur ce texte. Je les livre ici bien volontiers.

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    La belle profession de foi

    Dieu le Père tout-puissant Tu as préparé au ciel

    un royaume où nous pourrons vivre avec toi pour toujours.

     

    J'ai cherché à présenter la création sous deux angles. Le rôle propre du Père est d'abord  de donner la vie, il la donne à chacun et pour toujours. Par ailleurs, et c'est  ce qui a retenu mon attention, le Royaume, c'est dit dan,s l'évangile, le Royaume était prêt dès le commencement du monde. Cela exprime bien que Dieu ne veut oublier personne. N'allons pas chercher un autre univers dans les galaxies, le deuxième univers c'est le Royaume. De même n'allons pas chercher des êtres vivants, dans une autre étoile, il vaut mieux croire aux esprits qu'aux martiens.

    L'univers est un berceau que l'Esprit remplit de vie.

     

    Les textes de la messe de la Pentecôte, avec notamment le psaume 103, montrent que, au long des siècles, les croyants ont vu l'Esprit à l'œuvre dans la diversité des êtres vivants Il remplit l'univers et on peut lui  attribuer la loi de l'univers qui aboutit à la vie animée.

     

    Nous y sommes homme et femme sur les chemins de l'amour.

    L'aboutissement de la loi de l'univers est que nous avons en commun avec toute vie animée. L'homme a reçu la vie animée mais il a en plus la liberté et il est invité à vivre devant Dieu. Hommes et femmes, nous sommes poussés à l'amour. Mais puisque nous sommes libres, cet amour n'est pas réussi d'office, j'ai exprimé cela par l'expression "sur les chemins de l'amour".


    Jésus-Christ le Fils Unique, né de la vierge Marie,

    a souffert de nos péchés, est remonté près de Dieu.

     

    En ce qui concerne Jésus, le message de la foi est sans hésitation et donc résumé. Il n'y a pas d'hésitation sur cette partie. Il est né de Marie, il a vécu, il est mort condamné. Et c'est par lui que nous savons que, avec son Père et l'Esprit, ils sont trois ! Son affirmation nous suffit.


    Il rassemble les nations et les bénis de son Père.

    Il m'a semblé intéressant de rappeler que Jésus n'est pas venu pour sauver des chrétiens, mais pour le monde entier. Ce rassemblement est décrit par deux termes à l'opposés l'un de l'autre. D'abord il rassemblera les nations. Ce qui sous-entend qu'il amènera au ciel nos sociétés avec toutes les solidarités qu'elles auront mises sur pied par leur courage et leur génie propre.  Il prendra donc en considération  pour tous les efforts que nous faisons pour construire nos sociétés, les grandes organisations sociales, les associations humanitaires ou pour vivre au quotidien le mieux possible.

    La deuxième expression « les bénis de mon Père » apparaît dans l'évangile quand on y parle du jugement dernier. Elle fait aussi allusion aux béatitudes, les quelles s'adressent au monde entier et pas spécialement à ceux qui croient en Jésus-Christ. Tous sont invités, juifs ou  non, hommes et femmes ayant ou non connu ou reconnu Jésus dans cette vie.

    [Ainsi donc cette phrase tine lieu de : « le pardon pour les péchés, la communion des saint, la vie éternelle ».
    Et l'Eglise ? L'Esprit donne aux apôtres une force particulière, une force d'en haut, pour qu'ils aient l'audace de dire qu'ils sont rencontré Jésus et qu'il est le Fils de Dieu. Mais ce mode de présence sur ceux qui ont rencontré Jésus dans leur vie, ne doit pas nous faire oublier qu'il est déjà partout, ce qui est rappelé au début]

    Mais, comment Jésus réussira-t-il à rassembler les nations. Il ajoutera une loi que nos lois civiles ne peuvent avoir : la loi du pardon. Nos sociétés, et c'était vrai déjà dans la loi de Moïse, doivent sanctionner les écarts. Saint Paul nous a expliqué cela en parlant d'un but pédagogique. Il n'en sera pas de même dans le Royaume.

    Pour ajouter celle loi Jésus a payé le prix. Et on l'appelle Agneau de Dieu, c'est son nom de campagne. Son père suggère d'ailleurs, depuis Abel, la sortie d'Egypte, et jusqu'à Jean-Baptiste, que c'est le nom qu'il faut lui donner. Ce mot Agneau de Dieu dit à la fois que le Christ est doux, qu'il va pardonner, quel est aussi le prix à payer et enfin que le résultat final n'est pas à attendre en ce monde, c'est pour l'autre côté, pour le Royaume .

    Ainsi donc le Père semble nous souffler à travers les prophètes comment il faut aimer son Fils. « Quand vous voulez prier mon Fils dites : "Agneau de Dieu, ..." ». Alors que le Fils nous a dit : « Quand vous  voulez prier Dieu, dites : "Notre Père ..." »

    Ils seront un seul peuple éternellement en paix.

    La fin heureuse rappelle la dernière page de la Bible dans l'Apocalypse. Nous avons parfois de la peine à y croire tant les catastrophes et les tensions de toutes sortes sont le pain quotidien de notre aujourd'hui. Mais l'évangile est effectivement une Bonne Nouvelle.

     

  • Prier Marie

     

    P1040846 tiwb.JPGLe chapelet est toujours une prière très répandue.

    On y associe la méditation des mystères de la vie de Marie : les mystères joyeux, les mystères douloureux, les mystères glorieux, et, depuis peu, des mystères lumineux.

    « Il y a une dizaine d'années, Jean-Paul II a ajouté les mystères lumineux qui sont en fait une méditation sur la vie du Christ. Les mystères lumineux complètent la liste des mystères que le rosaire se propose de méditer. On doit cette initiative au pape Jean-Paul II. (Jean Paul II, L A. Rosarium Virginis Mariae, 16 octobre 2002 ) Une des volontés du pape en créant cette nouvelle série de mystère était de replacer l'action et le message de Jésus au cœur du rosaire. La figure de Marie étant là pour guider dans la compréhension des mystères. Les mystères lumineux sont récités et médités habituellement le jeudi. » lu dans Wikipedia (sic) où j' ai trouvé les références de la lettre apostolique de Jean-Paul II.

    Relisez cette lettre, elle vaut la peine.

    Jean-Paul II parle du chapelet sous différents aspects. Il y a un rappel historique, il y a l'examen des mystères proposés à la méditation, également des conseils sur l'attitude pour profiter du temps passé avec cette prière répétitive. Il y a aussi son initiative procédant d'un désir personnel d'ajouter des mystères sur l'évangile qu'il appelle mystères lumineux. Jean-Paul II explique qu'il voulait rendre l'évangile plus présent dans cette prière.

    Je respecte la pensée de Jean-Paul II, mais je n'ai pas adopté ces mystères lumineux. La lettre laisse d'ailleurs à chacun le choix de suivre ou de ne pas suivre cet aspect personnel que Jean-Paul II a donné à sa prière à Marie.

    Dans la vie de Marie, les mystères joyeux sont suffisants pour y rendre présent l'évangile. Le quatrième mystère propose en méditation la vie à Nazareth, elle représente toute la vie cachée que Jésus a passé avec Marie. Le cinquième qui est la présentation de Jésus au temple représente toute la vie publique telle qu'elle se présente devant Marie : il s'agit d'une dépossession, ce fils ne lui appartient pas, il vient d'ailleurs, il n'est pas né de la chair ! La proximité de Marie et les mystères qu'elle a rencontrés, sont donc complètement décrits par ces 15 mystères. Les mystères lumineux méditent sur la vie publique de Jésus. Méditation que je fais en suivant les « Exercices »  de saint Ignace de Loyola. (Celui-ci est d'ailleurs cité dans la lettre au n° 29 L'énonciation du mystère)

    Et pourtant, j'ai été amené à ajouter des méditations au chapelet.

    Cela est venu naturellement dans le développement de la semaine. Les dimanche et mercredi aux mystères glorieux, les lundi et jeudi sont consacrés aux mystères joyeux, les mardi et vendredi aux mystères douloureux. Il restait un jour, le samedi, ou la méditation était libre. Ce mystère qui fait évidemment partie de la vie de Marie, n'était pas abordé les autres jours. En effet, Marie n'est pas tombée du ciel comme « Deus ex machina ». Il y a un "avant Marie", il y a une source cachée d'où Marie est issue. Le samedi est propice pour s'adonner à cette recherche. C'est le jour où Dieu s'est reposé de tout ce qu'il avait fait en trouvant que c'était bon, c'est le jour où Jésus s'est reposé de la Passion avant de remonter après du Père, le fameux mystère du samedi saint, dirait Adrienne von Speyr. Il m'a donc semblé naturel de méditer sur la création et petit à petit ma prière s'est attachée ce jour-là à l'invention de l'homme et de la femme.

    Voici les cinq points qui ont attiré mon attention.

    Le premier point est la création de l'homme et de la femme « il les fit à son image, il les fit homme et femme »

    Le deuxième point est l'expression de la liberté de cette créature qui est si richement dotée par Dieu q'elle pense pouvoir s'en passer, c'est le péché originel, « mysterium iniquitatis ».

    Le troisième point  est la naissance de Jésus. Marie lui donne la chair de l'homme. Situation paradoxale qui manifeste que Dieu veut recevoir un présent de l'homme. Dans son Fils, qui reçoit tout, Dieu reçoit notre chair. Mais qui donc a fait cette chair, sinon Dieu lui-même !

    Le quatrième point est l'immaculée conception. Marie est soustraite à la suite de ce péché et monte au ciel avec son corps. Tout se passe comme, dans la pensée de Dieu, la vie de Marie avait été conçue avant ce premier péché qui touche l'alliance pour le don de la vie.

    Le cinquième point est le couronnement de la Vierge au ciel. Elle devient la reine, ce qui veut dire l'épouse du roi. Dans la vie de l'Esprit, elle est donc, à notre grand étonnement et admiration, l'épouse du Fils.

    Ces cinq points, mystérieusement insondables, forment les cinq mystères que je mets devant mes yeux le samedi en les laissant dans mon cœur sans chercher trop vite à les comprendre tellement ils déroutent nos certitudes faciles, mais veillant simplement à ne pas les oublier. Ils donnent une grande proximité avec la Vierge, en même temps qu'un immense respect devant le mystère de la vie que Dieu nous donne. Je ne peux que suggérer à tous ceux qui s'y sentent attirés par se laisser glisser dans cette méditation en toute confiance.

     

  • Les Rameaux de l'Eglise

     

    images fjp.jpgEn fêtant le dimanche des Rameaux, je me suis souvenu du départ de Jean-Paul II et de l'hommage reçu par les chefs d'états rassemblés pour cette occasion. Et je me suis dit : le départ de Jean-Paul II, n'est-ce pas les Rameaux de l'église ?

    De là l'idée de superposer la vie de l'Eglise, pour ne pas dire la vie de l'humanité, qui est unique à la vie d'une seule personne, à la vie de Jésus Christ.

    En gros traits cela donne ceci.

    L'histoire du peuple d'Israël correspond à sa gestation, « c'est toi qui m'as tissé au sein de ma mère », dit le psaume.

    Les premiers siècles des chrétiens seraient l'enfance cachée. Les chrétiens se rassemblent sans prendre encore aucune responsabilité dans le monde.

    A partir de la chute de Rome et de l'importance de l'Eglise pour rétablir de l'ordre dans ce qui sera l'Europe, on entre dans la chrétienté. Elle pourrait se comparer à la vie publique de Jésus que nous connaissons comme « il est passé en faisant le bien ». Ainsi en Europe, elle a stimulé à la création des états après la chute de l'empire romain, elle initié la création des écoles, des hôpitaux, de toute sorte d'oeuvres.

    Venons-en à Vatican deux. L'Eglise se réforme. Parmi les 2500 évêques qui prennent conscience de leur collégialité, le Fils va choisir son héros, son « Pierre », sur lequel il va faire reposer le soin de pousser à la paix telle que Lui veut et peut la donner. Le pape Jean-Paul II fait le tour du monde. Il est accueilli partout. A son départ, la place Saint-Pierre de Rome était remplie de chefs d'état. Ne serait-ce pas les Rameaux de l'Eglise ? L'entrée triomphale à Jérusalem qui se répète par l'entrée triomphale de l'église qui rassemble les nations. Ce jour pourrait s'appeler l'Offrande des Nations Unies, si cette expression ne doublait pas de manière trop voyante le sigle de l'O.N.U.

    Si nous jetons maintenant un regard vers l'avenir, nous pouvons nous douter que ce tour du monde des nations ne se fera pas deux fois, de même que l'entrée à Jérusalem ne s'est pas faite deux fois. Tous les gestes d'humanité, de solidarité sont repris maintenant par la société toute entière et ne sont pas restés l'apanage des chrétiens. Ce que Benoît XVI a rappelé dans son encyclique « Caritas in Veritate ». Et le rôle apparent de l'Eglise semble ne plus être que de dire la vérité dont elle a reçu la révélation, rôle qui la rend désagréable !

    Si cette superposition, qui vient d'être esquissée, est parlante, alors le temps qui suit ces Rameaux de l'humanité, c'est à dire le nôtre, est, pour l'Eglise, le temps de la vérité crue, celle qui provoque, et le temps des prétoires, des accusations ... Les chrétiens d'aujourd'hui ne devraient-ils pas se prêter à ce moment du mystère de l'Eglise qui est de reproduire la vie de son fondateur ? L'action de Benoît XVI est alors de ne pas avoir peur de dire la vérité même si elle choque, même si elle provoque des accusations. Et cette attitude est bien celle qu'il a choisie. « Si vous savez où est la vérité, il faut la dire. »