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Parcours de foi - Page 61

  • Contact avec saint Thomas

    1622524924.jpgLe temps de Pâques nous montre l’aboutissement final de l’Incarnation : Jésus retourne au Père avec les bras chargés de la vie des hommes.

    Après avoir relu les poèmes de saint Jean de la Croix, j’étais curieux de savoir comment saint Thomas parlait de l‘Incarnation. Cela me semble un complément à notre réflexion en attendant la prochaine soirée.

    Répondant à la question : Si l'homme n'avait pas péché, Dieu se serait-il incarné, il écrit : « Diverses opinions ont été émises à ce sujet. Certains prétendent que, même si l'homme n'avait pas péché, le Fils de Dieu se serait incarné. D'autres soutiennent le contraire, et c'est plutôt à leur opinion qu'il faut se rallier. En effet, ce qui dépend de la seule volonté de Dieu et à quoi la créature n'a aucun droit, ne peut nous être connu que dans la mesure où c'est enseigné dans la Sainte Écriture, qui nous a fait connaître la volonté de Dieu. Aussi, puisque dans la Sainte Écriture le motif de l'Incarnation est toujours attribué au péché du premier homme, on dit avec plus de justesse que l'oeuvre de l'Incarnation est ordonnée à remédier au péché, à tel point que si le péché n'avait eu lieu, il n'y aurait pas eu l'Incarnation. Cependant la puissance de Dieu ne se limite pas à cela, car il aurait pu s'incarner même en l'absence du péché »

    Ainsi les discussions sur l’incarnation étaient déjà nombreuses à l’époque. La réponse de saint Thomas nous amène à constater la confiance sans condition qu’il a dans l’Ecriture et comment, pour parler de Dieu, il se rallie aux expressions qu’il y trouve.

    Mais profitons de cette citation pour nous laisser influencer par la personnalité de son auteur. Prenons le temps de percevoir dans la dernière phrase la profondeur de contemplation à laquelle il s’abandonnait et la haute idée qu’il se faisait de Dieu. En plus, l’expression « …on dit avec plus de justesse … » nous laisse deviner la splendide humilité de cette intelligence, qui est une des plus grande du monde occidental.

    Quand on parle d’humilité, on se souvient de Moïse qui est « l’homme le plus humble que la terre ait jamais porté ». Si bien que, en image, nous pourrions nous imaginer Thomas montant au Sinaï pour « voir Dieu ». En redescendant de cette rencontre, il est devenu, non pas législateur pour le peuple élu comme le fut Moïse, mais docteur pour l’Eglise de Jésus-Christ.

    Comme saint Thomas laissons nous maintenant séduire par l’Ecriture. Elle est en effet l’élément précurseur de l’Incarnation, elle est le mystère indicible prononcé dans notre vie d’homme. C’est une des traces les plus insondables et les plus émouvantes de la venue du Fils parmi les siens.

  • Incarnation et Passion

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    Pour attendre la prochaine réunion du parcours de la foi, voici des extraits d’une romance de saint Jean de la Croix (1542-1591) sur l’Incarnation. Et, puisque nous sommes arrivés à la Semaine sainte, ce texte est suivi d’un cours poème, « Le Pastoureau », qui évoque  la Passion.

     

     

     

     Une épouse qui t’aime, mon Fils, j’aimerais te donner
    qui, grâce à toi, mérite de vivre en notre compagnie

    et de manger à la même table du même pain que je mange
    pour qu’elle connaisse les biens que j’ai en un tel Fils

     

    Je te rends grâces, ô Père, répondit le Fils.
    A l’épouse que tu me donneras je donnerai ma clarté

    pour qu’elle puisse voir tout le prix de mon Père
    et comment l’être que je possède de son être je l’ai reçu.

    Or étant venu le temps où convenait de faire
    le rachat de l’épouse qui en rude joug servait

    sous la loi que Moïse lui avait donnée,
    le Père en tendre amour parlait ainsi :

    Tu le vois, Fils, j’avais fait une épouse à ton image
    et ,semblable à toi, elle a bonne convenance.

    Mais elle diffère dans la chair
                        qu’en ton être simple tu n’as pas
    Or, dans les amours parfaites, cette loi est requise

    que l’amant se fasse semblable à l’aimée
    car plus grande est la ressemblance, plus grand est le délice.

    Et sans doute en ton épouse le délice grandement croîtrait
    si elle te voyait semblable à elle jusque dans la chair.

     

     

     

    Voici un autre poème de saint Jean de la Croix. Il  exprime la peine de Jésus descendu auprès des siens et abandonné.

     

    Un pastoureau est en peine,

    l'esprit plein de sa pastourelle,

    retranché du plaisir et de la joie,

    et le cœur par l’amour tout navré.

     

    Il ne pleure pas d’être blessé d’amour.

    De se voir ainsi affligé il n’a point de peine,

    encore qu’il porte au cœur une plaie.

    Il pleure de penser qu’il est oublié,

     

    de penser seulement qu’il est oublié

    de sa belle pastoure. En grande peine

    Il se laisse rudoyer en terre étrangère,

    Le cœur par l’amour tout navré.

     

    Il dit le pastoureau : « Infortuné

    celui qui de mon amour a fait absence,

    Qui ne veut pas jouir de ma présence

    et de mon cœur pas son amour tout navré ! »

     

    Et après un long temps, il est monté

    tout en haut d’un arbre. Là il ouvrit ses bras

    et mort il est demeuré, suspendu par eux,

    le cœur par l’amour tout navré.

      


    Voici un site pour lire Les Romances en entier.

    Vous pouvez aussi approcher l'Incarnation chez st Jean de la Croix .

    Enfin, voici une adresse pour découvrir les oeuvres de saint Jean de la Croix

    Sur ce dernier  site vous pourrez aussi trouver des textes de sagesse du monde entier.

  • Soirée 5 : Dieu naît en l’homme

    1075425188.jpgLa venue de Jésus sur la terre nous ouvre les yeux sur le chemin à suivre pour nous approcher de Dieu, notre vie peut être un chemin spirituel. En reprenant les particularités que l’Incarnation nous apprend sur Dieu, nous pouvons découvrir les attitudes concrètes qui nous conduisent à Lui.

    1. Un Dieu qui prend chair nous suggère que notre vie est une traversée, puis une transfiguration, puis une unification. Notre existence est un chemin de vie.

    2. Le Dieu de l’amour trinitaire nous indique que notre vie humaine nous conduit à devenir enfant de Dieu. La vie est un chemin de filiation.

    3. Un Dieu qui se perd et a besoin des hommes nous pousse à accepter d’avoir besoin des autres et de dépendre d’eux. La vie est un chemin en partie de dépendance, de dépossession. (démaîtrise !)

    4. Le Dieu qui s’expose à la liberté de l’homme pour être reconnu nous invite à consacrer de notre temps à présenter la parole, à enseigner les autres. La rencontre de Jésus est un chemin d’implication.

    5. Le Dieu qui fonde la dignité humaine parce qu’il embrasse notre condition nous amène à respecter les autres et à les aider.  La recherche de Dieu est un chemin d’altérité, de vie avec les autres.

    Le fil conducteur qui relie la découverte de ces attitudes est très simple. Par contre, les exemples donnés pour les illustrer sont bien loin de notre vie quotidienne.  Maître Eckhart, Silesius, Seraphim de Sarov, le patriarche de Constantinople sont loin d’avoir une vie comme la nôtre.

    Leur exemple nous rappelle cependant que la lecture confiante de l’Ecriture éclaire la vie quotidienne en la dévoilant comme une imitation de Jésus et une marche vers le Royaume.

    En finale, la soirée nous invite à rechercher une spiritualité incarnée par l’intermédiaire d’une prière franciscaine.