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Parcours de foi - Page 63

  • Incarnation et Passion

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    Pour attendre la prochaine réunion du parcours de la foi, voici des extraits d’une romance de saint Jean de la Croix (1542-1591) sur l’Incarnation. Et, puisque nous sommes arrivés à la Semaine sainte, ce texte est suivi d’un cours poème, « Le Pastoureau », qui évoque  la Passion.

     

     

     

     Une épouse qui t’aime, mon Fils, j’aimerais te donner
    qui, grâce à toi, mérite de vivre en notre compagnie

    et de manger à la même table du même pain que je mange
    pour qu’elle connaisse les biens que j’ai en un tel Fils

     

    Je te rends grâces, ô Père, répondit le Fils.
    A l’épouse que tu me donneras je donnerai ma clarté

    pour qu’elle puisse voir tout le prix de mon Père
    et comment l’être que je possède de son être je l’ai reçu.

    Or étant venu le temps où convenait de faire
    le rachat de l’épouse qui en rude joug servait

    sous la loi que Moïse lui avait donnée,
    le Père en tendre amour parlait ainsi :

    Tu le vois, Fils, j’avais fait une épouse à ton image
    et ,semblable à toi, elle a bonne convenance.

    Mais elle diffère dans la chair
                        qu’en ton être simple tu n’as pas
    Or, dans les amours parfaites, cette loi est requise

    que l’amant se fasse semblable à l’aimée
    car plus grande est la ressemblance, plus grand est le délice.

    Et sans doute en ton épouse le délice grandement croîtrait
    si elle te voyait semblable à elle jusque dans la chair.

     

     

     

    Voici un autre poème de saint Jean de la Croix. Il  exprime la peine de Jésus descendu auprès des siens et abandonné.

     

    Un pastoureau est en peine,

    l'esprit plein de sa pastourelle,

    retranché du plaisir et de la joie,

    et le cœur par l’amour tout navré.

     

    Il ne pleure pas d’être blessé d’amour.

    De se voir ainsi affligé il n’a point de peine,

    encore qu’il porte au cœur une plaie.

    Il pleure de penser qu’il est oublié,

     

    de penser seulement qu’il est oublié

    de sa belle pastoure. En grande peine

    Il se laisse rudoyer en terre étrangère,

    Le cœur par l’amour tout navré.

     

    Il dit le pastoureau : « Infortuné

    celui qui de mon amour a fait absence,

    Qui ne veut pas jouir de ma présence

    et de mon cœur pas son amour tout navré ! »

     

    Et après un long temps, il est monté

    tout en haut d’un arbre. Là il ouvrit ses bras

    et mort il est demeuré, suspendu par eux,

    le cœur par l’amour tout navré.

      


    Voici un site pour lire Les Romances en entier.

    Vous pouvez aussi approcher l'Incarnation chez st Jean de la Croix .

    Enfin, voici une adresse pour découvrir les oeuvres de saint Jean de la Croix

    Sur ce dernier  site vous pourrez aussi trouver des textes de sagesse du monde entier.

  • Soirée 5 : Dieu naît en l’homme

    1075425188.jpgLa venue de Jésus sur la terre nous ouvre les yeux sur le chemin à suivre pour nous approcher de Dieu, notre vie peut être un chemin spirituel. En reprenant les particularités que l’Incarnation nous apprend sur Dieu, nous pouvons découvrir les attitudes concrètes qui nous conduisent à Lui.

    1. Un Dieu qui prend chair nous suggère que notre vie est une traversée, puis une transfiguration, puis une unification. Notre existence est un chemin de vie.

    2. Le Dieu de l’amour trinitaire nous indique que notre vie humaine nous conduit à devenir enfant de Dieu. La vie est un chemin de filiation.

    3. Un Dieu qui se perd et a besoin des hommes nous pousse à accepter d’avoir besoin des autres et de dépendre d’eux. La vie est un chemin en partie de dépendance, de dépossession. (démaîtrise !)

    4. Le Dieu qui s’expose à la liberté de l’homme pour être reconnu nous invite à consacrer de notre temps à présenter la parole, à enseigner les autres. La rencontre de Jésus est un chemin d’implication.

    5. Le Dieu qui fonde la dignité humaine parce qu’il embrasse notre condition nous amène à respecter les autres et à les aider.  La recherche de Dieu est un chemin d’altérité, de vie avec les autres.

    Le fil conducteur qui relie la découverte de ces attitudes est très simple. Par contre, les exemples donnés pour les illustrer sont bien loin de notre vie quotidienne.  Maître Eckhart, Silesius, Seraphim de Sarov, le patriarche de Constantinople sont loin d’avoir une vie comme la nôtre.

    Leur exemple nous rappelle cependant que la lecture confiante de l’Ecriture éclaire la vie quotidienne en la dévoilant comme une imitation de Jésus et une marche vers le Royaume.

    En finale, la soirée nous invite à rechercher une spiritualité incarnée par l’intermédiaire d’une prière franciscaine.

  • Rencontre foi et science

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    C’est une rencontre étonnante que je viens de faire. Je lisais un livre sur les récentes découvertes scientifiques. Cet ouvrage, écrit par Jean Staune, directeur de l’Université Interdisciplinaire de Paris, a été recensé dans un récent « Dimanche Express ».

    Des spécialistes en biologie y exposaient leur compréhension de l’évolution. Parmi eux figure Denton, professeur de biologie en Australie. Voici en quels termes J. Staune termine sa présentation de ce spécialiste :

     “ C’est seulement après tout cela (= son travail scientifique de biologiste) que Denton en tire une conclusion qui, elle, est d’ordre théologique : « En raison de la doctrine de l’Incarnation qui impliquait que Dieu avait pris la forme humaine, aucune religion ne dépendait davantage de la notion d’une position absolument centrale et singulière de l’homme dans le cosmos que le christianisme. La vision anthropocentrique de la chrétienté médiévale est peut-être l’idée la plus extraordinaire que l'homme ait jamais formulée. C’est une théorie fondamentale et d’une prétention radicale. Aucune théorie humaine ne l’égale en audace puisqu’elle stipule que toute chose se rapporte à l’existence de l’homme [… ] Quatre siècles après que la révolution scientifique eût paru détruire cette conception, bannir Aristote et rendre caduque toute spéculation téléologique, le flot incessant des découvertes s’est spectaculairement retourné en faveur de la téléologie. La science, qui depuis quatre cents ans semblait le grand allié de l’athéisme, est enfin devenue, en cette fin de IIe millénaire, ce que Newton et beaucoup de ses premiers partisans avaient ardemment souhaité : le défenseur de la foi anthropocentrique. »

    C’est ainsi que l’on peut exorciser le « fantôme de Copernic ». L’homme n’est plus au centre de l’Univers au plan géographique mais retrouve, de façon plus subtile, une place centrale en tant que but de l’évolution de l’Univers. Si étonnant que cela puisse paraître à celui qui vient de lire ces lignes, Denton n’est nullement chrétien. Il ne fait que constater que la longue chaîne de coïncidences qu’il met au jour à travers les propriétés chimiques et biochimiques de la nature soutient un point central de la théologie chrétienne. ”

     

    Le mot “Incarnation” m’a immédiatement ramené au parcours de la foi tel qu’il nous est proposé ces mois-ci. Et j’ai prolongé les réflexions de Denton en considérant l’homme comme la finalité de l’évolution pour qu’un jour le Fils puisse naître d’une femme. C’est l’occasion de se rappeler que c’est l’Esprit qui a fixé les lois de l’univers. Elles trouvent leur aboutissement dans le corps humain. Voilà pourquoi la chair n’est pas complètement étrangère à la vie de l’Esprit.

    Ceux qui aiment la science liront avec intérêt ce livre : « Notre existence a-t-elle un sens ?» qui cherche à renouer un dialogue entre la foi et la science.

    Quant à nous tous, nous pourrons repenser aux merveilles de la création quand nous chanterons : « Que tes œuvres sont belles … l’homme est à l’image de Dieu », ou encore, comme en ce 4ème dimanche, « Heureux les hommes au cœur de chair, ils deviendront printemps du monde … »