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Parcours de foi - Page 57

  • Rencontre virtuelle

    Alors que je lisais l’ouvrage de Patrice van Eersel, j’ai cru surprendre une conversation entre Aristote, Galilée et un étudiant en science de notre temps

    Galilée à toi, Aristote, de prendre le premier la parole, toi qui a depuis très longtemps observé le monde qui est le nôtre.

    Aristote Eh bien, dans cette époque de la Grèce, j’ai observé les astronomes qui scrutent le ciel et calculent le temps. A côté, j’ai vu autour de nous dans la vie ordinaire l’incroyable diversité des êtes vivants.

    Les astres et autres objets célestes permettent de calculer très précisément leurs mouvements et le déroulement du temps. Par contre il n’est pas possible de calculer la diversité des vivants, si on veut en connaître le nombre, il faut en faire l’inventaire !

    De là j’ai énoncé le principe suivant qui exprime cette différence : Il y a dans l’univers une loi d’exactitude qui est dans le ciel, et une loi de diversité qui est sur terre.

    Galilée A mon tour d’ajouter un élément qui ressort des observations faites de mon temps. Le phénomène des marées qui est influencé par la position du soleil et de la lune, astres les plus proches, me conduit à dire : la loi d’exactitude du ciel s’applique aussi sur terre !

    Aristote Et à quoi s’applique cette loi d’exactitude ?

    Galilée Cette loi s’applique à tout ce qui est matériel

    Aristote Dois-je donc comprendre que cette loi s’applique aux parties les plus petites des corps matériels, que mon ami Démocrite appelle les atomes ? Ces particules sont présentes en effet autant dans les corps vivants que dans les corps inertes.

    Galilée C’est bien cela.

    Aristote Voilà qui est un événement révolutionnaire pour la pensée. Puis-je alors deviner si vous avez été capables de calculer la diversité des êtres vivants ?

    Galilée Nous n’en étions pas encore là à mon époque.

    L’étudiant Après les découvertes de Galilée, les scientifiques ont cru qu’ils arriveraient à maîtriser la diversité de la vie. Cette opinion s’est maintenue jusqu’à Newton et au-delà. Mais finalement, tout en reconstruisant l’univers à partir des particules, ils se sont trouvés devant la cellule vivante et ont reconnu en elle une extraordinaire complexité. Certains ont alors émis cette idée qu’un principe de ‘complexité’ présidait à l’apparition de la vie. Les hommes de science ont finalement dû admettre que cela est impossible de calculer les diverses espèces de vie pullulant sur terre et ils se sont attachés à faire l‘inventaire de toutes les espèces. Cet inventaire doit encore maintenant être tenu à jour. On y fait participer le plus de gens possible. Ce qui aboutit à ce constat alarmant aujourd'hui qui montre que chaque année une grande quantité d’espèces disparaît.

    Aristote Je dois donc bien comprendre que, si la loi d’exactitude s’étend à tout l’univers, elle n’efface tout de même pas la présence d’un autre principe qui préside à l’apparition et à la diversité des êtres vivants.

    L'étudiant Oui, c’est bien cela.

    Aristote Ce principe est moins révolutionnaire que l’omniprésence de la loi d’exactitude qui ressort des observations de Galilée. Et, la complexité engendrant la diversité, il me suffit de nuancer la deuxième loi pour dire qu’elle est un loi de complexité-diversité. Mes principes devraient s’exprimer comme suit : Il y a dans l’univers une loi d’exactitude qui commande aux astres et aux atomes.- c'est-à-dire dans les grandes dimensions et dans les toutes petites dimensions - ensuite une loi de diversité qui s’applique aux êtres vivants (qui sont quasi tous dans les dimensions moyennes). Ces derniers se sont adaptés à l’exactitude qui fait à la fois leur soubassement dans les atomes et leur environnement dans la totalité de l’univers.

    L’étudiant Il reste une dernière question : que pensiez-vous, à l’époque, des êtres vivants animés ?

    Aristote Pour les grecs la ‘psyché’ était le principe de l’unité des êtres animés et cette ‘psychologie’ était déjà un peu la sortie de la matière et l’entrée dans la vie des dieux.

    L’étudiant Actuellement les derniers avancements de la science montre que l’animation est déjà le fait des ‘animaux’ et que les lois de l’animation sont toujours parties intégrantes de l’univers matériel. Les hommes se distinguent par la liberté et l’intelligence.

    Aristote Ainsi donc il me faudrait faire une dernière adaptation de mes observations et dire : Il y trois lois dans l’univers, une loi d’exactitude qui règle le comportement des particules dans l’immensité de l’univers, une loi de complexité-diversité qui règle les diverses forme de la vie et une loi d’animation qui règle le comportement des êtres vivants animés.

    Voilà un principe logique qui me séduit : la loi de l’univers est une loi à trois étages, chacun produisant ses effets quand les conditions sont arrivées.

    Il est vrai qu’ils n’ont pas encore parlé de l’homme. Qu’a-t-il de plus que d’être un être matériel vivant animé ?

    J’espère donc un jour retrouver ces trois interlocuteurs pour connaître la suite de leur réflexion.

    En attendant, il est amusant de relire « Le Monde s’est-il créé tout seul » son résumé et ses critiques. On peut y voir que chacun se fait la philosophie qui lui convient.

  • Religions et modèle du Royaume

    Se transformer soi-même pour transformer le monde. Voilà une belle devise que Matthieu Ricard applique certainement avec conviction de même que le moine bouddhiste. ON pourrait également l’appliquer aux autres religieux de par le monde, y compris aux religieux chrétiens : bénédictins, franciscains, jésuites, … Tous, ils ont adoptés un genre de vie qui les prédispose à la recherche de Dieu, qui les transforme et les rends disponibles, chacun avec leur particularité, au service des hommes.

    Par ailleurs, si on appelle le bouddhisme une religion, on peut en dire autant des organisations religieuses. Le mot religion signifie alors très précisément une discipline que l’on suit à la suite d’un fondateur afin de chercher le contact avec la réalité, qu’on appelle celle-ci le grand Tout, Dieu, l’Esprit, ou encore d’un autre mot.

    Pris dans ce sens, on peut dire que l’Eglise est très exactement un rassemblement et pas une religion. Ella déjà intégré en elle plusieurs ‘religions’. Voilà ce qui apparaît clairement au chrétien qui veut bien faire la méditation des dons de l’Esprit telle qu’est est présentée dans l’alliance Trinité-Humanité.

     

    Le rassemblement de Jésus-Christ se présente déjà avec l’ambition de rassembler, sous son chef, toutes les Nations du monde. IAvec la réflexion qui précède, il se présente en mesure de rassembler toutes les ‘religions’ du monde. Cela tient à la personnalité de son  fondateur qu’aucune limite ne peut circonscrire. Il cherche à rassembler tous les hommes, religieux ou non.

     

    Dans les dons de l’Esprit, il y a vraiment un modèle dynamique du Royaume. Il exerce une poussée générale de l’humanité à former un seul tout. On pourrait même se demander s’il ne s’agit pas là du modèle ramené par Moïse à sa descente du Sinaï. Modèle qui procède de l’Esprit que Moïse voulait tant voir répandu dans le peuple tout entier.

  • Se transformer soi-même pour mieux transformer le monde

    Matthieu Ricard était vraiment attendu aux Grandes Conférences. Il a été présenté comme un ami.

    Il a commencé par rappeler succinctement son parcours. Il débute par une enfance remplie de rencontres intéressantes dans la maison familiale. Vinrent ensuite ses études scientifiques et son début professionnel comme chercheur. Mais cette vie le laissait insatisfait. Enfin, lors d’un voyage dans l’Himalaya, il fait la rencontre de maîtres bouddhistes, ce qui bouleversa sa vie. Considérant que la sérénité est plus importante que tout, il devint moine bouddhiste.

    Son exposé continua par la description de la méditation. Celle-ci est une discipline par laquelle le moine, prenant de la distance avec l’agitation de la vie moderne, retire patiemment tous les idées désordonnées qui l‘encombrent pour retrouver le calme. Ainsi dégagé des toxines superflues, le moine est plus disponible et tourné vers les autres pour les aider. C’est l’altruisme et la compassion qui animent alors sa vie.

    Dans une troisième partie, Matthieu Ricard parle de sa collaboration avec des scientifiques en neurologie. Ils cherchent à discerner si la méditation a un effet concret sur le cerveau et sur l’organisme du méditant. Matthieu Ricard espère que le caractère concret des observations permettra de faire comprendre que la méditation n’est pas une fuite de la réalité, mais une manière de s’y conformer et que cela incitera un plus grand nombre à s’y adonner.

    En finale, il parle de Karuna, la fondation qu’il a créée. Elle aide les populations démunies, au Tibet et ailleurs, à construire des écoles, des dispensaires, des hôpitaux. Belle illustration de l’altruisme et de la compassion dont font preuve les moines bouddhistes.

     

    Le mardi 14 octobre 2008 aux "Grandes Conférences Liégeoises".

    Il est utile de rappeler deux livres de Matthieu Ricard. Avec son père il a écrit : “Le moine et le philosophe”.

    Avec Trinh Xuan Thuan, que nous entendrons dans la cinquième conférence, il a écrit : “L’infini dans la paume de la main”.