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Parcours de foi - Page 58

  • Noël

    Chrisme b.jpgPeu de temps après le départ de Jésus, quand les chrétiens se réunissaient en fin d’année, ils veillaient et priaient pour son retour. On trouve dans saint Paul des traces cet aspect de la foi : « Il va revenir comme il est parti ». Cette pensée est restée longtemps très vivace. Nous la retrouvons au quatrième siècle dans ce livre de  “la Cité de Dieu” de saint Augustin. La conviction du retour proche du Christ est même un espoir de paix et un encouragement à travailler à l’ordre sur la terre.

    Mais, au fur et à mesure que les années passaient, il fallait calmer cette fièvre qui présentait le retour du Christ comme très proche. D’autant plus que cette perspective s’accompagnait d’idées de catastrophe liées au mot apocalypse. Pour occuper le temps, dans ces veillées de prière, on a peu à peu insisté sur la première venue du Christ, plutôt que sur la deuxième. Certains disent aussi que les crèches vivantes sont apparues avec saint François. On cherchait ainsi à entretenir un sentiment populaire de la proximité de Dieu avec la vie des hommes : c’est le Noël d’aujourd'hui. Cette pratique est devenue une habitude quasi universelle. Elle a automatiquement repoussé dans l’ombre l’attente d’un homme qui prendrait la tête de l’humanité.

    Pourtant toute la prière de l’Avent reste entièrement dédiée à cette espérance de la venue d’un messager providentiel qui se mettra à la tête de nations. C’est donc bien un adulte, un homme dans la pleine possession de ses moyens que la lecture du prophète Isaïe nous invite à attendre.

    L’attente d’un homme qui apparaisse comme un chef providentiel a cependant réapparu nettement à l’occasion de l’élection américaine. Barak Obama, par son origine, par son charisme et son intelligence a séduit la plupart des populations. Celles-ci voient en lui une personnalité ayant les qualités voulues pour être homme de tous, et rester proche du peuple même en endossant le pouvoir. Certains journaux ont même relaté la victoire d’Obama en disant : « Voici le nouveau maître du monde »

    L’espoir d’un descendant, qui soit de notre chair, de notre race, qui se mettrait à la tête des nations est donc un sentiment populaire bien réel et répandu par toute la terre. Mais il est mal dirigé, car Barak Obama, contrairement au Christ, ne va pas renoncer aux pouvoirs qu’on lui offre pour accéder à une position plus large et il sera seulement le président, pour un temps court (par rapport aux enjeux de la paix et de la prospérité !), des USA.

    Qui pourrait être cet être mystérieux, sinon le Fils de Homme. Les chrétiens qui le savent mais leur voix s’est fortement estompée par l‘insistance mise quasi uniquement sur la naissance. Ils devraient peut-être réécrire, à l’instar de la “Cité de Dieu”, une “ONU de Dieu” pour manifester que Dieu seul pourra faire aboutir ce désir de l’humanité d’établir la paix sur terre et comment il va le faire.

    Mais déjà : Très joyeuse fête de Noël à tous les visiteurs de ce blog, un jour, quelqu’un de notre chair se mettra à la tête de l’humanité.

  • Multiculturalisme, un gadget ou une réalité ?

    Tahar Ben Jelloun

     

    Le 27 novembre, c’était la conférence de l’écrivain marocain. Mais est-ce bien un conférencier que nous avons écouté, ou simplement un homme, un conteur.

    Après avoir attentivement écouté les mots d’accueil, il s’est mis a improvisé un bon quart d’heure sur les mots du présentateur. Il en est venu à son exposé.

    L’image la plus saisissante pour illustrer son exposé est l’invitation qu’il avait reçue à participer à l’inauguration d’un musée d’art islamique au Qatar. En arrivant, il se trouve devant des buildings immenses qui semble lui dire qu’il est devant un monde moderne qui n’a rien à voir avec l’islam. Puis il apprend que l’architecte est un américain d’origine chinoise. Celui-ci, pour s’imprégner de la culture musulmane, s’est rendu au Caire pour visiter la splendide mosquée Ibn Tulun et s’en inspirer.

    Ainsi, en seul événement se mêlait l’Occident, l’Asie, l’islam. « C’est cela le multiculturalisme, il n’y a pas besoin de le vouloir, il est là devant nous. Il faut vivre avec.»

    Ainsi au fil de nombreuses anecdotes défilent devant nous les souffrances, les craintes et les espérances des hommes.

    Par un côté, cet homme représente tous les hommes, il les a racontés dans ses romans. Prenez la pêine de vous rendre sur son site.

    En conclusion, lisez ses romans, et lisez ou relisez « Le racisme raconté à ma fille ».

  • Rencontre virtuelle

    Alors que je lisais l’ouvrage de Patrice van Eersel, j’ai cru surprendre une conversation entre Aristote, Galilée et un étudiant en science de notre temps

    Galilée à toi, Aristote, de prendre le premier la parole, toi qui a depuis très longtemps observé le monde qui est le nôtre.

    Aristote Eh bien, dans cette époque de la Grèce, j’ai observé les astronomes qui scrutent le ciel et calculent le temps. A côté, j’ai vu autour de nous dans la vie ordinaire l’incroyable diversité des êtes vivants.

    Les astres et autres objets célestes permettent de calculer très précisément leurs mouvements et le déroulement du temps. Par contre il n’est pas possible de calculer la diversité des vivants, si on veut en connaître le nombre, il faut en faire l’inventaire !

    De là j’ai énoncé le principe suivant qui exprime cette différence : Il y a dans l’univers une loi d’exactitude qui est dans le ciel, et une loi de diversité qui est sur terre.

    Galilée A mon tour d’ajouter un élément qui ressort des observations faites de mon temps. Le phénomène des marées qui est influencé par la position du soleil et de la lune, astres les plus proches, me conduit à dire : la loi d’exactitude du ciel s’applique aussi sur terre !

    Aristote Et à quoi s’applique cette loi d’exactitude ?

    Galilée Cette loi s’applique à tout ce qui est matériel

    Aristote Dois-je donc comprendre que cette loi s’applique aux parties les plus petites des corps matériels, que mon ami Démocrite appelle les atomes ? Ces particules sont présentes en effet autant dans les corps vivants que dans les corps inertes.

    Galilée C’est bien cela.

    Aristote Voilà qui est un événement révolutionnaire pour la pensée. Puis-je alors deviner si vous avez été capables de calculer la diversité des êtres vivants ?

    Galilée Nous n’en étions pas encore là à mon époque.

    L’étudiant Après les découvertes de Galilée, les scientifiques ont cru qu’ils arriveraient à maîtriser la diversité de la vie. Cette opinion s’est maintenue jusqu’à Newton et au-delà. Mais finalement, tout en reconstruisant l’univers à partir des particules, ils se sont trouvés devant la cellule vivante et ont reconnu en elle une extraordinaire complexité. Certains ont alors émis cette idée qu’un principe de ‘complexité’ présidait à l’apparition de la vie. Les hommes de science ont finalement dû admettre que cela est impossible de calculer les diverses espèces de vie pullulant sur terre et ils se sont attachés à faire l‘inventaire de toutes les espèces. Cet inventaire doit encore maintenant être tenu à jour. On y fait participer le plus de gens possible. Ce qui aboutit à ce constat alarmant aujourd'hui qui montre que chaque année une grande quantité d’espèces disparaît.

    Aristote Je dois donc bien comprendre que, si la loi d’exactitude s’étend à tout l’univers, elle n’efface tout de même pas la présence d’un autre principe qui préside à l’apparition et à la diversité des êtres vivants.

    L'étudiant Oui, c’est bien cela.

    Aristote Ce principe est moins révolutionnaire que l’omniprésence de la loi d’exactitude qui ressort des observations de Galilée. Et, la complexité engendrant la diversité, il me suffit de nuancer la deuxième loi pour dire qu’elle est un loi de complexité-diversité. Mes principes devraient s’exprimer comme suit : Il y a dans l’univers une loi d’exactitude qui commande aux astres et aux atomes.- c'est-à-dire dans les grandes dimensions et dans les toutes petites dimensions - ensuite une loi de diversité qui s’applique aux êtres vivants (qui sont quasi tous dans les dimensions moyennes). Ces derniers se sont adaptés à l’exactitude qui fait à la fois leur soubassement dans les atomes et leur environnement dans la totalité de l’univers.

    L’étudiant Il reste une dernière question : que pensiez-vous, à l’époque, des êtres vivants animés ?

    Aristote Pour les grecs la ‘psyché’ était le principe de l’unité des êtres animés et cette ‘psychologie’ était déjà un peu la sortie de la matière et l’entrée dans la vie des dieux.

    L’étudiant Actuellement les derniers avancements de la science montre que l’animation est déjà le fait des ‘animaux’ et que les lois de l’animation sont toujours parties intégrantes de l’univers matériel. Les hommes se distinguent par la liberté et l’intelligence.

    Aristote Ainsi donc il me faudrait faire une dernière adaptation de mes observations et dire : Il y trois lois dans l’univers, une loi d’exactitude qui règle le comportement des particules dans l’immensité de l’univers, une loi de complexité-diversité qui règle les diverses forme de la vie et une loi d’animation qui règle le comportement des êtres vivants animés.

    Voilà un principe logique qui me séduit : la loi de l’univers est une loi à trois étages, chacun produisant ses effets quand les conditions sont arrivées.

    Il est vrai qu’ils n’ont pas encore parlé de l’homme. Qu’a-t-il de plus que d’être un être matériel vivant animé ?

    J’espère donc un jour retrouver ces trois interlocuteurs pour connaître la suite de leur réflexion.

    En attendant, il est amusant de relire « Le Monde s’est-il créé tout seul » son résumé et ses critiques. On peut y voir que chacun se fait la philosophie qui lui convient.