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Méditation - Page 10

  • Veiller

    4263971974.jpgVeiller comme les femmes de Jérusalem

     

    A la semaine sainte, nous pourrions très bien, sans rajouter une messe déjà le samedi qui n’est que le deuxième jour, passer le samedi dans la prière comme les femmes de Jérusalem. Le jour du sabbat, il ne se passe rien, elles préparent leurs aromates ! La soirée peut s’occuper à lire la Bible et les psaumes. Et, très tôt le lendemain matin, les femmes vont au tombeau. La rencontre qu’elles font laisse sans voix et n’est pas encore propice aux flamboyants « alleluia » ! Se lever tôt le dimanche de Pâques pour lire en silence la messe de l’aurore, qui commence par le psaume 138, nous fait entrer dans le mystère intime de la résurrection. En plus, c’est une manière très sensible de percevoir la féminité des rapports avec l’Evangile. 

    De nos jours, l’assistance à la messe dominicale et aussi aux offices de la semaine sainte est fortement diminuée. D’ailleurs nos offices sont toujours l’office des moines. Pendant la chrétienté, on fait adopter “l’office” par la société dans son ensemble. Tout cet ensemble de rites restera bien sûr assuré dans les monastères. Maintenant, par contre, la chrétienté est un régime du passé, nous a-t-on dit. L’effort consacré au culte pourrait également se modérer. Déjà en 1987, un curé m’avait dit : “Les gens qui travaillent ne viennent pas aux offices en semaine. C’est pourquoi il faut soigner le dimanche des Rameaux.” Le fidèle devra se repérer uniquement par les dimanches : les Rameaux et Pâques. Aux Rameaux, il y a lecture d’une passion, elle rappelle en même temps l’inauguration de l’Eucharistie. A Pâques, le dimanche matin, il y a la résurrection et le début des apparitions intimes et mystérieuses.

    Dans un avenir plus ou moins lointain, la fête de Pâques pourrait redevenir une fête intime entre chrétiens, avec un impact beaucoup moins grand sur la société en général. Et les réunions de prières organisées pendant ce laps de temps pourraient prendre un tour beaucoup plus sobre. C’est bien ce qui s’est passé ce jour-là ! Il n’y a pas eu d’explosion de joie pendant 50 jours. Les apôtres ne sont sortis que 50 jours après. Cette annonce publique des apôtres pourrait alors prendre un tour beaucoup plus orienté vers le monde entier avec un discours montrant comment l’Evangile comprend une espérance pour l’humanité toute entière. Il suffit pour cela de se remettre à la contemplation des dons de l’Esprit !

    En attendant, laisser vous surprendre, comme les femmes par une rencontre indicible et inoubliable le matin de Pâques et joyeuse fête !



  • Noël, la vie qui ne finira pas

    Pâques surgit de Noël.

     

    noël,cration,pâques,vie éternelleA Noël, Celui que le monde ne peut contenir prend notre chair d’une femme.

    Ainsi, le corps humain peut contenir l’infini. Et la pensée vient tout seule que tout homme dissimule en soi un infini, et que tout homme nait par alliance de quelque part ailleurs. Et quel est donc cet ailleurs ? Il n’y a qu’une réponse : C’est le Père.

    Depuis le jour où le Père a façonné, par les doigts de Dieu, le corps de l’homme et de la femme, il pense que son Fils doit pouvoir vivre dans cette chair. Son Fils pourra ainsi faire un passage dans la chair et revenir plus riche près de son Père. A voir ainsi Jésus dans les bras de Marie, il semble aller de soi que toute personne humaine vit d’une profondeur insoupçonnée au premier abord. Tout enfant masque un infini comme le Fils de Dieu.

    Nous pouvons donc nous dire que Pâques va surgir de Noël, comme l’adulte d’un enfant. La résurrection est inaugurée à la création du monde quand Dieu a établi cette alliance avec l’homme et la femme pour que leurs enfants puissent avoir une vie semblable à celle de son Fils. Cette alliance est nouée dans l’intimité à l’annonciation pour être manifestée ouvertement à la nativité. La vie une fois donnée n’allait plus être enlevée et c’est quasi naturellement que Jésus, à la fin de sa vie, retourne d’où il est venu.

    Ce qui est le plus incompréhensible finalement, ce n’est pas qu’il ressuscite, puisque le Père ne donne pas la vie pour la reprendre, mais qu’il ait dû souffrir autant pour pouvoir enfin dire : « Resurrexi et adhuc tecum sum ». Mais nous aurons quatre mois pour répondre à cette question avant la Pâques prochaine.

    Revenons à Noël. Ainsi tout homme nait par alliance, d’un geste du Père. Et celui-ci, comme nous le rappelle souvent le prophète, ne donne pas la vie pour la reprendre. Et cela de manière continue depuis le début, depuis l’origine du monde, et ensuite tous les jours jusqu’aujourd'hui. Comme le prophète l’a si bien rappelé en faisant parler Dieu comme ceci : « J’étais avant le premier et le serai avec les derniers. » Depuis les 10.000 ans que cela dure, nous ne savons toujours pas qui seront les derniers, mais nous savons que le Père s’est encore penché ces dernières années, plus ou moins 140 millions de fois par an, pour donner, suivant son alliance, à chacun une vie qu’il n’a pas l’intention de reprendre.

    Ainsi Noël c’est la fête de l’enfant, c’est la fête du Père qui donne la vie, qui veut des enfants. Cette fête échappe à toute organisation religieuse. Et la réjouissance de Noël devient celle où le monde se replonge dans cet état d’enfance en faisant des cadeaux à ceux qu’il aime comme on le fait à des enfants. Car devant Dieu, quel que soit le sérieux de notre profession, nous sommes tous des enfants !

    Bien sûr, il y a de l’exagération dans ces jours de fête, mais il y a aussi ce sentiment d’enfance. Il laisse supposer que la Réalité supérieure (pour le dire avec une expression accessible à toutes les races, à toutes les convictions), quasi inaccessible, prend certainement autant de soin de nous qu’une mère pour son enfant, et que, d’une main infiniment plus puissante que la nôtre, elle ne donne pas la vie pour la reprendre.

    « Tous les enfants ont un Royaume », dit le poète. Tout homme est enfant de Dieu, dit le croyant. Il n’y a qu’un seul Père et nous sommes tous ses enfants. Pour le chrétien c’est maintenant la fête du Père qui a, aussi délicatement que puissamment, réussi la création pour son Fils.                                                              

    « Gloria in excelcis Deo »

    « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur terre aux hommes qu’Il aime »

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  • 82 miliards

    82 milliards
    de la Toussaint au Christ-Roi

     

    david,pauvre,roi,toussaint,multitude,rassemblementEn 1999, d’après les démographes, nous étions à peu près 80 milliards d’êtres humains à être apparus sur terre.

    A la Toussaint 2011, 12 ans après, nous sommes 7 milliards actuellement sur terre, et chaque année il naît 140 millions. Le site de Yann Arthus Bertrand a d’ailleurs changé son titre ! Et en ce qui concerne le nombre d’êtres humains apparus sur terre depuis le début de l’histoire,  nous devons atteindre 81,68 soit plus ou moins 82 milliards. Si nous désirions réunir toutes les familles, quelques soient les générations, de façon que tous ceux qui se sont aimés soient réunis en un seul lieu, nous serions 82 milliards ! De cette multitude, 75 milliards sont déjà retournés auprès du Père, 7 milliards sont encore confiés à nos soins, à notre sollicitude, à notre solidarité, à notre travail, à notre imagination, à notre dynamisme … Par toute cette activité, nous devons nourrir ces 7 milliards, les soigner, les élever, les enseigner, les lancer dans la vie active, les pousser à l’amour …

    Quand cela s’arrêtera-t-il ? Cette question est posée principalement par ceux qui pensent que la terre devient trop petite pour la population qui est en croissance. Ils se demandent combien de personnes la terre peut porter, combien nous serons en 2020, en 2050 ? Ils cherchent à savoir si nous pourrons trouver et distribuer la nourriture en suffisance ?

    Nous pouvons aussi nous poser cette question devant les 82 milliards que Dieu va rassembler, nombre qui n’est pas encore complet. Quand cela finira-t-il ? Personne ne peut le dire. Et, pour le chrétien, la parole du Christ a été claire à ce sujet. “Nul ne peut le dire sinon mon Père”. Il n’y a pas de critères démographiques, politiques, économiques, écologiques, sociologiques… qui puissent nous indiquer  l’heure du rassemblement final à laquelle le nombre sera complet. Simplement le chrétien dit que le Royaume est déjà là, ce qui veut dire que le rassemblement est commencé et que ceux qui vivent ici maintenant, sont sur le chemin du grand jour. Le chiffre symbolique et biblique de 144 milliards me fait penser à cette complétude, à cette foule immense que nul ne peut dénombrer. “Je rendrai ta postérité aussi nombreuse que les étoiles du ciel et que le sable sur le bord de la mer” avait dit Dieu à Abraham.

    C’est le moment de rappeler que chacun est né d’un geste personnel du Père. L’homme n’est pas une simple émergence des lois de la nature. Le Père se penche sur la terre avec sollicitude personnellement au moins 140 millions de fois par an. “Mon Père travaille tout le temps”  a dit le Christ. Car il n’y a pas moyen de penser que ces nouveaux venus soient venus à l’insu du Père, ou sans qu’ils soient désirés.

    Un autre sujet peut aussi surgir à notre esprit. Qui va conduire tous ces peuples ? Qui va faire de cette multitude un seul peuple ? Sur terre, les hommes se sont constitués en pays, en nation, chacune avec ses lois, chacune avec son chef. Il est déjà difficile de trouver des chefs et d’établir la paix entre les peuples.

    Alors qui va rassembler non seulement les 7 milliards mais encore ceux que la terre n’a pu retenir et qui sont hors de son atteinte ? C’est celui qui a traversé la mort pour nous. Il a le cœur du pauvre et le cœur du roi, le cœur du lépreux et le cœur de David. Dans la messe de dimanche prochain, il se présente comme le berger de l’humanité.

    C’est ainsi que, pour trouver un chef à la multitude de la Toussaint, nous nous dirigeons vers la fête du Christ-Roi.

    Il restera un dernier souci : comment préparer sa venue ? Il faut s’occuper des 7 milliards qui ne sont pas encore arrivés au but et de tous ceux qui doivent encore venir pour qu’ils soient eux aussi sur le chemin du Royaume où le Fils de l’Homme va les accueillir. Ce sera notre préoccupation pour l’Avent.