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Méditation - Page 13

  • Toussaint Christ-Roi

    Christ-Roi.jpgLa foule immense que nul ne peut dénombrer, dont nous parle la Toussaint, ne va pas entrer en pagaille dans le Royaume. Elle sera conduite. Et les quelques dimanches du mois de novembre nous conduisent insensiblement à découvrir ce meneur : le Christ-Roi.

     “Médecin soigne-toi toi-même” nous dira l’évangile. Le chrétien sait comment il s’est guéri : en revêtant un corps spirituel qu’il va partager avec les participants de la foule de la Toussaint.

     L’année dernière nous l’avons déjà vu répondant à Pilate : « Oui, je suis roi, mais mon royaume n’est pas de ce monde ». L’année prochaine, nous le retrouverons présenté comme un berger, le bon berger.

    C’est ce roi doux et humble de cœur qui rassemble la foule immense, c’est lui que nous allons bientôt fêter. Et c’est son absence dans ce monde qui introduit tout naturellement le croyant à attendre son retour. Attente qui est entretenue pendant tout l’Avent.

    C’est pourquoi il est aussi dans la suite de cette démarche de passer la veillée de Noël à attendre son retour puisque les anges ont dit « Il reviendra comme il est parti ».

    Pour tromper la longueur de cette attente, les chrétiens ont fini par rouvrir, en quelque sorte, l’album de famille et à se répéter les souvenirs évanescents de sa naissance. Mais nous n’attendons plus un enfant, mais un homme en pleine possession de ses moyens qui ouvre l’espace suffisant pour que puisse entrer la foule immense que nul ne peut dénombrer !

  • Nature, sida, liberté

    Sida-nat2.jpgPetite réflexion insolite

    La loi de l’univers

    Le sida est une maladie apparue après le dérèglement sexuel. Et il progresse toujours. Alors pourquoi refuser de le voir ?

    La pilule a été découverte en 1968. La libération de contacts sexuels date de cette époque. Quelques années plus tard, en 1985 selon certains, est apparu le Sida dont la propagation était favorisée par la multiplication des contacts sexuels Impossible de revenir sur la liberté sexuelle qui apparaissait comme une victoire. Il a fallu inventer le préservatif pour donner le temps à la recherche de mettre au point les médications nécessaires. Mais, tel un moderne mythe de Sisyphe, les campagnes pour le préservatif sont toujours à recommencer. Elles n’ont pas stoppé la progression du Sida et les remèdes ne sont toujours pas trouvés.

    Le Sida est bien une conséquence de nos actes. L’homme s’est cru complètement maître du don de la vie et c’était une illusion ! Il ne s’agit pas d’une réplique de la nature imaginée après coup pour réagir à cette révolte libertaire. Les scientifiques le savent, la loi de l’univers est complète dès avant le big-bang. Elle n’a pas changé. Et depuis elle déroule ses effets. Les agissements des hommes ne vont pas changer cette loi qui est d’ailleurs une condition de notre autonomie et de notre liberté. L’apparition du sida est une conséquence collective inéluctable de cette loi. Ce n’est pas une suppression de la liberté mais il s’agit tout de même d’un signal indiquant qu’elle n’était pas la manière la plus adéquate d’épouser la nature. Le sida restera comme une conséquence douloureuse d’une rencontre imprudente de l’homme avec la nature.

    La liberté

    Oui, l’homme moderne a mis la liberté sexuelle au dessus de tout. Il s’en est suivi des ennuis de santé, des difficultés sociales principalement sur l’emploi. Maintenant, il faut bien vivre avec tout cela et ce n’est pas facile à faire. Les incitations à la non discrimination ne sont pas mises en cause. La liberté non plus,. D’ailleurs qui pourrait le faire ? Elle provient d’un mouvement de fond sur lequel personne n’a vraiment prise. Les hommes ont bien la liberté de promulguer les lois qui organisent leur solidarité vis-à-vis des malades, des sans emplois Mais il ne faudrait pas croire que des revendications votées démocratiquement vont modifier le déroulement de la loi de l’univers.

    On a parfois l’impression que l’orgueil de l’homme moderne pense qu’il devrait en être ainsi ! que la nature devrait s’adapter à ses réclamations ! Féru de science comme il est, il devrait savoir qu’il n’en est rien.

    Mais il est obnubilé par « Les Lumières ». C’est que j’ai lu récemment. L’évolution des religions et de la maîtrise de la nature sont deux phénomènes reliés. Plus l’homme maîtrise la nature, moins il a besoin de religion. Le point culminant de cette histoire de libération se trouve vers les années 1500. L’homme a pris conscience qu’il n’avait plus besoin de religion, de tuteur. La pleine possession de l’intelligence allait lui suffire pour construire l’avenir. Bien entendu c’est un choix qu’il peut faire du moment qu’il ne s’imagine pas qu’il va faire obéir la nature. L’intelligence de l’homme n’a inventé ni l’homme ni la femme et elle n’est pas maîtresse du don de la vie, elle n’est pas maître de la souffrance et de la mort. Il faudra bien que l’homme vive avec les conséquences de sa révolte, de ses révoltes.

    L’archétype

    Il s’agit simplement d’une réplication à grande échelle d’un archétype primordial ancien : l’homme pense que par son intelligence il peut se passer de Dieu.

    La propagation du sida fait d’ailleurs penser au péché originel qui, parti d’une faute apparemment insignifiante, fait peser un poids à toute l’humanité. Ce poids c’est : faire entrer la mort, conduire les femmes à enfanter dans la douleur, rendre pénible le travail de l’homme. Pour le sida, le poids est fort analogue. Il fait pointer la mort à l’horizon, il donne des difficultés dans le don de la vie et des entraves dans la recherche du travail.

    Le sida est avec nous pour toute notre génération, comme la mort et la souffrance sont avec l’humanité pour le temps qu’elle dure.

    Ainsi l’apparition du sida peut être pris comme une répétition du drame de la vie humaine tel qu’il est décrit dans les premiers chapitres de la Bible : des imprudences de l’un ou l’autre peuvent faire peser un poids sur la communauté toute entière c’est cela notre condition humaine.

    Pour le croyant

    Pour le croyant, l’histoire du péché originel n’est pas seulement un archétype, c’est un événement de la rencontre de l’homme avec Dieu et aussi de la rencontre de cette voix qui lui dit « Tu n’as pas besoin de Dieu pour savoir ce que tu dois faire. » Dieu n’est pas parti après cet affront, mais il était plus difficile à trouver.

    Le Prince des Ténèbres, Lucifer, tout rutilant d’intelligence s’est probablement glissé parmi ces « Lumières », tant cela lui convient de répéter inlassablement « L’intelligence te suffit, tu n’as pas besoin de Dieu ! »

    S’il en est ainsi, il ne faut pas s’insurger si certains lecteurs des Livres Saints rappellent cette vérité originelle : vivre sans Dieu est accessible à la liberté humaine, mais entraîne de sérieux ennuis. Si l’homme, toutes convictions confondues, ne veut pas s’entendre rappeler cette vérité, il pourrait se faire la réflexion de Cyrano qui disait « Je ne prétends pas qu’on me les serve, mais je me les sers moi-même avec assez de verve »  !

    Heureusement cet archétype montre également qu’il ne s’agit pas d’une condamnation. Il n’a pas du tout arrêté l’amour de Dieu. L’apparition du Sida ne va pas non plus arrêter l’amour de Dieu.

    Pour terminer

    L’éveil à l’amour est une des réalités les plus paradoxales de notre vie humaine. La nature nous entraîne de force, sans demander notre avis, vers cette quête éperdue de l’amour. Et pourtant nous ne sentons jamais aussi libre que dans cet éveil, délié de toute tutelle, entièrement en possession de notre vie !

    Mais la course vers l’amour est risquée. Cela me fait penser à l’éclosion des tortues sur je ne sais plus quelle plage. Les œufs se sont développés au chaud là où la mer n’atteint pas le sable. Dès l’éclosion, il faut à ces jeunes tortues courir tout au long d’une longue plage avant de se jeter dans l’océan de la liberté et de la vie. Mais sur le chemin beaucoup rencontreront les crabes violonistes qui mettront fin à cette quête.

    Le sida est un des crabes violonistes de notre génération qui se présente sur le chemin de l’amour. Il n’est pas le seul.

    Mais l’homme, s’il est libre de pratiquer le sexe sans réserve, est aussi libre d’aimer quelqu’un pour toujours et, dans cette fidélité à la vie à la mort, d’y trouver l’amour.

    Il reste donc ici à souhaiter à tous les jeunes amoureux du troisième millénaire de trouver bien vite « leur beau, leur grand, leur unique amour » qui mettra leurs étreintes à l’abri dans l’intimité de leur union.

     

  • Belle profession de foi

    A la fête de la Sainte Trinité, j'ai eu l'occasion de chanter "la belle profession de foi" en suivant la partition disponible sur le site des Douze.

    Certains m'ont demandé quelques commentaires sur ce texte. Je les livre ici bien volontiers.

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    La belle profession de foi

    Dieu le Père tout-puissant Tu as préparé au ciel

    un royaume où nous pourrons vivre avec toi pour toujours.

     

    J'ai cherché à présenter la création sous deux angles. Le rôle propre du Père est d'abord  de donner la vie, il la donne à chacun et pour toujours. Par ailleurs, et c'est  ce qui a retenu mon attention, le Royaume, c'est dit dan,s l'évangile, le Royaume était prêt dès le commencement du monde. Cela exprime bien que Dieu ne veut oublier personne. N'allons pas chercher un autre univers dans les galaxies, le deuxième univers c'est le Royaume. De même n'allons pas chercher des êtres vivants, dans une autre étoile, il vaut mieux croire aux esprits qu'aux martiens.

    L'univers est un berceau que l'Esprit remplit de vie.

     

    Les textes de la messe de la Pentecôte, avec notamment le psaume 103, montrent que, au long des siècles, les croyants ont vu l'Esprit à l'œuvre dans la diversité des êtres vivants Il remplit l'univers et on peut lui  attribuer la loi de l'univers qui aboutit à la vie animée.

     

    Nous y sommes homme et femme sur les chemins de l'amour.

    L'aboutissement de la loi de l'univers est que nous avons en commun avec toute vie animée. L'homme a reçu la vie animée mais il a en plus la liberté et il est invité à vivre devant Dieu. Hommes et femmes, nous sommes poussés à l'amour. Mais puisque nous sommes libres, cet amour n'est pas réussi d'office, j'ai exprimé cela par l'expression "sur les chemins de l'amour".


    Jésus-Christ le Fils Unique, né de la vierge Marie,

    a souffert de nos péchés, est remonté près de Dieu.

     

    En ce qui concerne Jésus, le message de la foi est sans hésitation et donc résumé. Il n'y a pas d'hésitation sur cette partie. Il est né de Marie, il a vécu, il est mort condamné. Et c'est par lui que nous savons que, avec son Père et l'Esprit, ils sont trois ! Son affirmation nous suffit.


    Il rassemble les nations et les bénis de son Père.

    Il m'a semblé intéressant de rappeler que Jésus n'est pas venu pour sauver des chrétiens, mais pour le monde entier. Ce rassemblement est décrit par deux termes à l'opposés l'un de l'autre. D'abord il rassemblera les nations. Ce qui sous-entend qu'il amènera au ciel nos sociétés avec toutes les solidarités qu'elles auront mises sur pied par leur courage et leur génie propre.  Il prendra donc en considération  pour tous les efforts que nous faisons pour construire nos sociétés, les grandes organisations sociales, les associations humanitaires ou pour vivre au quotidien le mieux possible.

    La deuxième expression « les bénis de mon Père » apparaît dans l'évangile quand on y parle du jugement dernier. Elle fait aussi allusion aux béatitudes, les quelles s'adressent au monde entier et pas spécialement à ceux qui croient en Jésus-Christ. Tous sont invités, juifs ou  non, hommes et femmes ayant ou non connu ou reconnu Jésus dans cette vie.

    [Ainsi donc cette phrase tine lieu de : « le pardon pour les péchés, la communion des saint, la vie éternelle ».
    Et l'Eglise ? L'Esprit donne aux apôtres une force particulière, une force d'en haut, pour qu'ils aient l'audace de dire qu'ils sont rencontré Jésus et qu'il est le Fils de Dieu. Mais ce mode de présence sur ceux qui ont rencontré Jésus dans leur vie, ne doit pas nous faire oublier qu'il est déjà partout, ce qui est rappelé au début]

    Mais, comment Jésus réussira-t-il à rassembler les nations. Il ajoutera une loi que nos lois civiles ne peuvent avoir : la loi du pardon. Nos sociétés, et c'était vrai déjà dans la loi de Moïse, doivent sanctionner les écarts. Saint Paul nous a expliqué cela en parlant d'un but pédagogique. Il n'en sera pas de même dans le Royaume.

    Pour ajouter celle loi Jésus a payé le prix. Et on l'appelle Agneau de Dieu, c'est son nom de campagne. Son père suggère d'ailleurs, depuis Abel, la sortie d'Egypte, et jusqu'à Jean-Baptiste, que c'est le nom qu'il faut lui donner. Ce mot Agneau de Dieu dit à la fois que le Christ est doux, qu'il va pardonner, quel est aussi le prix à payer et enfin que le résultat final n'est pas à attendre en ce monde, c'est pour l'autre côté, pour le Royaume .

    Ainsi donc le Père semble nous souffler à travers les prophètes comment il faut aimer son Fils. « Quand vous voulez prier mon Fils dites : "Agneau de Dieu, ..." ». Alors que le Fils nous a dit : « Quand vous  voulez prier Dieu, dites : "Notre Père ..." »

    Ils seront un seul peuple éternellement en paix.

    La fin heureuse rappelle la dernière page de la Bible dans l'Apocalypse. Nous avons parfois de la peine à y croire tant les catastrophes et les tensions de toutes sortes sont le pain quotidien de notre aujourd'hui. Mais l'évangile est effectivement une Bonne Nouvelle.