Notre Père
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Miséricorde
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Notre Père
Sur le chant du Notre Père
Nous étions, mon épouse et moi, dimanche à Wavreumont. A la fin de la messe le père organiste offre très souvent une improvisation très joyeuse. Nous l’avons appréciée, mais ce qui m’amène est le Notre Père.
Il est construit comme la plupart des « Notre Père ». Je m’explique. Celui qui veut chanter un Notre Père, va prendre un bout de mélodie qui convient pour la première partie. Tout naturellement, il va inscrire la deuxième partie sur cette mélodie. Il s’aperçoit alors qu’elle est épuisée avant qu’il ait pu insérer la dernière demande : « délivrez-nous du mal ». Il improvise alors deux trois mesures qui n’ont plus rien à voir avec la mélodie initiale. Ceci revient à mettre un accent très fort sur cette demande. Tous les compositeurs ont-ils voulu vraiment mettre l’accent sur cette dernière demande ? Ou simplement, à court de mélodie, ont-ils fait une ajoute tirée de nulle part ?
Pourtant, il n’est pas nécessaire de procéder de la sorte. On peut se donner le but de mettre l’accent sur le pardon. Il suffit de marquer un arrêt après la demande du pardon puis de recommencer la mélodie sur la phrase « comme nous pardonnons ». Dans cette manière de faire, la mélodie couvre toutes les dernières demandes et le « Notre Père » se termine dans la sérénité comme il a commencé.
J’ai fait l’essai pour la mélodie employée à Wavreumont. Cette variation aboutit effectivement à un accent sur le pardon, et une finale dans la sérénité. Il ne faut pas imaginer cependant que l’on va faire changer ce notre père, l’assemblée a une telle habitude de la version originale, qu’elle y reviendra toujours et qu’elle s’y trouve bien.
Par contre, j’ai composé un notre Père directement agencé dans cette idée. Il n’est pas inspiré par ces longues et interminables plaines de Russie qui ont inspiré de nombreux « Notre Père », tel celui de Rimski-Korsakov ou celui de Wareumont. Au contraire il est allant et joyeux. Je l’appelle « le Notre Père des enfants ». L’accent y est mis sur « Pardonnez-nous nos offenses ».
NotrePere des enfants (instrumental):
Pressé par la pression populaire, j’ai bien dû ajouter la phrase « Car c’est à toi, … », même si cette phrase n’appartient pas au texte proprement dit et ne suit pas immédiatement le Notre Père. Mais cette phrase s’est coulée dans la mélodie et n’a donc pas un accent plus fort que « Pardonnez-nous ». Cela me convient, car le pardon est tout de même bien plus ahurissant que le règne et la gloire !
Tout ceci dit, il est peut-être préférable de réciter le « Notre Père » plutôt que de le chanter !