De la Toussaint au Christ Roi
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Toussaint Christ-Roi
La foule immense que nul ne peut dénombrer, dont nous parle la Toussaint, ne va pas entrer en pagaille dans le Royaume. Elle sera conduite. Et les quelques dimanches du mois de novembre nous conduisent insensiblement à découvrir ce meneur : le Christ-Roi.
“Médecin soigne-toi toi-même” nous dira l’évangile. Le chrétien sait comment il s’est guéri : en revêtant un corps spirituel qu’il va partager avec les participants de la foule de la Toussaint.
L’année dernière nous l’avons déjà vu répondant à Pilate : « Oui, je suis roi, mais mon royaume n’est pas de ce monde ». L’année prochaine, nous le retrouverons présenté comme un berger, le bon berger.
C’est ce roi doux et humble de cœur qui rassemble la foule immense, c’est lui que nous allons bientôt fêter. Et c’est son absence dans ce monde qui introduit tout naturellement le croyant à attendre son retour. Attente qui est entretenue pendant tout l’Avent.
C’est pourquoi il est aussi dans la suite de cette démarche de passer la veillée de Noël à attendre son retour puisque les anges ont dit « Il reviendra comme il est parti ».
Pour tromper la longueur de cette attente, les chrétiens ont fini par rouvrir, en quelque sorte, l’album de famille et à se répéter les souvenirs évanescents de sa naissance. Mais nous n’attendons plus un enfant, mais un homme en pleine possession de ses moyens qui ouvre l’espace suffisant pour que puisse entrer la foule immense que nul ne peut dénombrer !
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Noël
Peu de temps après le départ de Jésus, quand les chrétiens se réunissaient en fin d’année, ils veillaient et priaient pour son retour. On trouve dans saint Paul des traces cet aspect de la foi : « Il va revenir comme il est parti ». Cette pensée est restée longtemps très vivace. Nous la retrouvons au quatrième siècle dans ce livre de “la Cité de Dieu” de saint Augustin. La conviction du retour proche du Christ est même un espoir de paix et un encouragement à travailler à l’ordre sur la terre.
Mais, au fur et à mesure que les années passaient, il fallait calmer cette fièvre qui présentait le retour du Christ comme très proche. D’autant plus que cette perspective s’accompagnait d’idées de catastrophe liées au mot apocalypse. Pour occuper le temps, dans ces veillées de prière, on a peu à peu insisté sur la première venue du Christ, plutôt que sur la deuxième. Certains disent aussi que les crèches vivantes sont apparues avec saint François. On cherchait ainsi à entretenir un sentiment populaire de la proximité de Dieu avec la vie des hommes : c’est le Noël d’aujourd'hui. Cette pratique est devenue une habitude quasi universelle. Elle a automatiquement repoussé dans l’ombre l’attente d’un homme qui prendrait la tête de l’humanité.
Pourtant toute la prière de l’Avent reste entièrement dédiée à cette espérance de la venue d’un messager providentiel qui se mettra à la tête de nations. C’est donc bien un adulte, un homme dans la pleine possession de ses moyens que la lecture du prophète Isaïe nous invite à attendre.
L’attente d’un homme qui apparaisse comme un chef providentiel a cependant réapparu nettement à l’occasion de l’élection américaine. Barak Obama, par son origine, par son charisme et son intelligence a séduit la plupart des populations. Celles-ci voient en lui une personnalité ayant les qualités voulues pour être homme de tous, et rester proche du peuple même en endossant le pouvoir. Certains journaux ont même relaté la victoire d’Obama en disant : « Voici le nouveau maître du monde »
L’espoir d’un descendant, qui soit de notre chair, de notre race, qui se mettrait à la tête des nations est donc un sentiment populaire bien réel et répandu par toute la terre. Mais il est mal dirigé, car Barak Obama, contrairement au Christ, ne va pas renoncer aux pouvoirs qu’on lui offre pour accéder à une position plus large et il sera seulement le président, pour un temps court (par rapport aux enjeux de la paix et de la prospérité !), des USA.
Qui pourrait être cet être mystérieux, sinon le Fils de Homme. Les chrétiens qui le savent mais leur voix s’est fortement estompée par l‘insistance mise quasi uniquement sur la naissance. Ils devraient peut-être réécrire, à l’instar de la “Cité de Dieu”, une “ONU de Dieu” pour manifester que Dieu seul pourra faire aboutir ce désir de l’humanité d’établir la paix sur terre et comment il va le faire.
Mais déjà : Très joyeuse fête de Noël à tous les visiteurs de ce blog, un jour, quelqu’un de notre chair se mettra à la tête de l’humanité.