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Parcours de foi - Page 41

  • La conséquence de nos actes

    La conséquence de nos actes

    famille,mœurs,couple,avortement,les lumièresDe quoi faut-il se scandaliser ?

    La Belgique s’est scandalisée à foison de l‘interview de Monseigneur Van Geluwe. Il minimise la portée de ses actes, dit-on.

    Voilà un point de vue intéressant pour éclairer les mœurs d’aujourd'hui. Car dans ce domaine, la société a minimisé de très nombreuses conséquences de ses actes.

    On a d’abord limité la portée des étreintes amoureuses et on leur a enlevé toute conséquence vitale. Il est vrai que l’avortement est un geste radical. Pas de victime pour demander des préjudices, une pension alimentaire. Et que dire de l’affirmation « Mon ventre m’appartient » prononcé par des femmes nouvellement enceinte. Alors que la réalité, est que, dès la conception, il y a un nouvel être vivant qui n’est plus le ventre de la femme ! Ceci n’est d’ailleurs qu’une vérité biologique qui ne dépend pas des convictions personnelles.

    On a minimisé l’importance de la solidité des couples en prônant à tout crin le préservatif, mais sans jamais faire la promotion de la fidélité ! On vante d’ailleurs le fait d’avoir plusieurs partenaires sexuels en se moquant de ceux qui n’en n’ont qu’un. On a minimisé de ce fait la portée des séparations sur la croissance et l’épanouissement des enfants. Ce qui a conduit à l’aménagement les lois pour favoriser et accélérer les séparations, les divorces, …

    Il se trouve d’ailleurs des émissions où on considère que des « familles recomposées » sont plus mûres que les autres. Comme s’il fallait d’abord disloquer les amoureux pour recomposer démocratiquement leurs familles ! Curiosité intellectuelle que ce terme de famille recomposée. L’amour ne se recompose pas démocratiquement. Il serait plus juste de parler de couples recomposés auxquels s’accrochent des enfants. L’union d’un homme et d’une femme provient de l’amour et n’est pas de nature démocratique.  

    On dit aussi de certaines femmes qu’elles ont fait un bébé toute seule. Ce faisant, on minimise jusqu’à l’éclipser la présence de l’homme qui fournit sa semence. Pourtant celui-ci est né d’une femme, a été élevé, nourri de nombreuses années, a dû surmonter une série d’épreuves pour sortir de l’enfance et atteindre l’âge adulte avant de pouvoir poser son geste. Sa présence, bien que discrète, n’en est pas pour autant anodine. La femme qui fait un bébé toute seule minimise complètement ce passé qu’elle épouse.

    Mais certains vont jusqu’à minimiser la complémentarité homme femme. Ils disent que, par une bonne éducation, on pourrait obtenir l’égalité radicale de l’homme et de la femme. Ils sont, disent-ils, éclairés par « Les Lumières » qui serait la prise de conscience par l’homme de son intelligence. Celle-ci lui permettrait non seulement de se passer d’un être suprême, mais d’être totalement maître de la nature. Cette attitude minimise radicalement l’antériorité de la nature, nom féminin de l’univers, qui a composé l’être humain avec sa complémentarité, berceau de nos enfances.

    Devant toutes ces conséquences minimisées de quoi faut-il se scandaliser ? De la pédophilie bien entendu, mais surtout de l’immense aveuglement de la société qui ne voit même plus qu’elle a méprisé la vie, qu’elle la galvaude, quelques soit les conséquences, du moment qu’il n’y ait pas de freins à sa totale liberté.

    Revenons au mystère de la vie, au mystère de notre dépendance et de notre indépendance.

    Quelqu’un a dit : « La vie est la lumière des hommes ». Mais l’homme moderne a délaissé cette lumière pour se diriger d’après « Les Lumières » qui laissent dans son intelligence de nombreux coins ombrageux pour ne pas dire ténébreux.

    En remontant le temps, nous rencontrons le prophète. Il avait déjà émis un avis similaire en prenant l’image, non pas de la lumière, mais de la source d’eau vive. Il fait parler Dieu en ces termes : « Ils m’ont abandonné, moi la Source d’eau vive, pour se creuser des citernes fêlées qui ne retiennent même pas l’eau ! »

    Finalement, « Les Lumières » ne se sont-elles pas laissées infiltrer quelque peu par l’Orgueil des Origines que Lucifer suggère à l’amoureuse du premier homme !

     

  • L'intimité de la semaine sainte

    L'intimité de la semaine sainte

     

    Pain et cruche.jpgToutes nos eucharisties sont des mémoires de cette cène unique présidée par le Christ en ce jour-là, quand pour la première fois il a partagé le pain et le vin. Les deux jours qui ont suivi, il n’y a encore eu aucune reproduction de cette fraction du pain. Quant au lavement des pieds, il s’agit d’une démarche familière, et Jésus n’a pas demandé de la répéter.

    Arrivé, le matin de Pâque, Jésus, devant les femmes, n’était pas encore remonté vers le Père, il ne savait pas s’attarder. Mais plus tard, dans la journée ( !), il s’est attardé avec les disciples d’Emmaüs. Ce soir-là, ce fut la première répétition de la fraction du pain.

    Comment trouver des gestes, aujourd'hui, qui ravivent en nous ces instants inoubliables et familiers qui ont été posés une fois pour toutes et pour tous les hommes de la terre ?

    Celui qui le désirerait pourrait vivre cette semaine dans le recueillement et l'intimité.

    La pensée pourrait d’abord s’orienter vers une seule messe du jeudi-saint sur la terre. Pour que cela nous rappelle que tout provient d’un geste posé une seule fois pour toutes, ce serait ce jour-là une seule messe célébrée sur terre pour toute la terre. On se tournerait vers le successeur de Pierre parce que Jean l’orthodoxe, a laissé passer Pierre le premier dans le tombeau.

    Le vendredi, il n’y a déjà pas d’eucharistie, il pourrait également se passer sans communier, toujours pour se reporter en esprit aux jours passés par Jésus.

    Le samedi saint, le jour sans, se déroulerait entièrement dans l’attente du lendemain, comme ont fait les femmes, qui préparaient les onguents pour être prêtes pour le lendemain.

    Enfin, le dimanche au matin, toujours comme les femmes, on se rendrait à l’église très tôt pour fêter d’abord les retrouvailles du Père et du Fils. Ainsi le souvenir de la résurrection commencerait par ce splendide psaume 138 qui a suggéré aux apôtres les retrouvailles de Jésus et de son Père.

    « Ressurexi et adhuc tecum sum ! »

    La fête de Pâques redevient ainsi une fête intime, une communion renouvelée.

    Cette manière de prier réserve et reporte la liesse populaire pour la fête de la Pentecôte, circonstance de la première annonce publique de ce qui s’est passé.

     

  • Ou va l'église ?

    Où va l’église ?

    CathStPaul 3.jpgTroisième conférence de carême à la Cathédrale

    Le premier orateur est Jean-Pierre Delville, professeur d’histoire du christianisme, membre de Sant’Egidio.

    D’abord les leçons de l’histoire.

    On dit qu’il y a une défection de la foi en Occident. Cela est vrai mais ne signifie pas une désaffection uniforme sur la planète. Certaines régions, l'Afrique, l’Asie sont en phase de croissance.

    Il y a également une désaffection des communautés religieuses. Mais ceci fait peut-être partie d’une difficulté générale à transmettre les valeurs dans toutes les parties de la société.

    L’histoire est là pour nous rappeler l’apport considérable du christianisme, apport que l’on cherche à ignorer.

    L’idée d’universalité est le point le plus important de l’héritage du christianisme. Elle a pour effet de considérer tous les hommes semblables.

    Ensuite il y a les écoles, les hôpitaux, les arts, la science de l’interprétation des textes.

    Ensuite trois pistes pour l’avenir.

    • La charité, caritas.  La communauté des chrétiens doit être une communauté de service des autres (et pas service de soi, pas de service de l’église). Il donne l’exemple de Sant’Egidio.
    • L’engagement dans la prière. Celle-ci est indispensable.
    • L’espérance qu’il faut cultiver sans se résoudre à un pessimisme latent.

    Quelques suggestions plus spécifiques

    • Constituer des noyaux vivants.
    • Rester en contact avec les autres continents, pour bénéficier d’autres idées, d’autres manières de voir.
    • Rechercher une nouvelle diversité des ministères. Beaucoup de professions pourraient s’intégrer dans l’église.

    Conclusion. Le christianisme est inventif. Il faut faire des rencontres nouvelles, il faut accepter le souffle innovant de l’Esprit.

     

    La deuxième oratrice est Myriam Tonus

     

    Elle se dit femme dans l’église, mère, grand-mère, avec des enfants et petits-enfants qui ne s’intéressent pas à ses activités. Ce qu’elle recherche avant tout c’est l’humain.

    L’avenir est tellement imprévisible. Ce qui l’intéresse c’est le sens qu’on donne à l’institution.

    L’avenir sera ce que nous en ferons.

    Elle aime bien l’expression « faire église » qui exprime que l’église existe si on la réalise.

    Elle se sait fille de Dieu et cela lui plait.

    L’écoute de la parole est une activité fort différente de lire l’écriture pour apprendre. Il faut se laisser pénétrer par la parole plutôt que l’apprendre.

    Le terme catholique, « cata olos », signifie pour elle à travers tout, et elle aime cela.

    Conclusion.

    L’avenir de l’église dépend de notre capacité à nous relier à notre source.

    Le point premier (le plus important) c’est pour elle, non pas la charité, mais l’espérance, « la petite fille espérance » a dit Péguy. C’est l’espérance d’un jour meilleur qui nous « remet debout » et nous remet en activité.

     

    Débat animé par le frère Dominique Collin

    Question 1. Quelle est l’innovation – subversion que vous voyez dans l’évangile ?

    Jean-Pierre Delville. La liberté et ses limites. Par opposition au monde qui ne voit pas de limites à la liberté.

    Myriam Tonus. La plus grande subversion serait de renoncer au pouvoir.

    Question 2. Quelle est la résonnance ou la dissonance profonde de chacun à propos de l’autre ?

    Jean-Pierre Delville. Il apprécie l’expression de Myriam Tonus « la foi c’est se laisser habiter par la parole »

    Dissonance : renoncer complètement au pouvoir lui semble irréaliste.

                       (Malheureusement, le bloggeur a dû quitter à 16 h. la cathédrale !)