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Réflexion - Page 13

  • Âme du Christ

    La prière de saint Ignace !

     

    IHS.jpgVoici bientôt le 31 juillet qui est la fête de saint Ignace de Loyola. C’est l‘occasion de parler d’une prière qui lui tenait à cœur : « Âme du Christ ». Nous l’avons chantée à Villers-Saint-Siméon en 2005 (le 31 juillet était un dimanche) pour fêter un anniversaire d’ordination du Père Geo Longrée.

    Mais avant d’y arriver, regardons deux prières particulières qui sont présentes dans l’eucharistie, le Notre Père et l’Agneau de Dieu.



    Le Notre Père est une prière qui pousse à entrer en dialogue avec le Père. Nous croyons que le Père est notre Père à tous. Pendant que nous récitons ensemble la même formule, chacun peut compléter en faisant part au Père des situations concrètes qu’il rencontre. Quel est le pain dont il a besoin ? Quel est le geste qu’il n’arrive pas à pardonner ? Quel est le pardon dont il a besoin ? Quelle est la tentation dont il n’est pas maître ?

    Il en est de même pour l’agneau de Dieu. Cette invocation est bien le pendant de la prière précédente. C’est la prière au Messie, au Fils. On la trouve déjà chez les prophètes. C’est la prière du lépreux qui cherche la guérison, la prière du perdu qui cherche son chemin. Elle pousse aussi chacun, de la même manière que le Notre Père, à nouer un dialogue avec le Fils en lui parlant du trajet difficile de sa vie.

    Revenons à saint Ignace. Dans ses conseils, il insistait pour que l’on clôture toutes les méditations par un dialogue avec le Père d’abord, puis avec le Fils. Il disait qu’il ne fallait pas se contenter de méditer et réfléchir, qu’il ne fallait pas en rester simplement à une belle idée mais qu’il fallait toujours que cela nous pousse à entrer en dialogue avec chacune des deux personnes.

    Pour appuyer ce conseil, il présentait plusieurs prières dont le Notre Père, mais curieusement, l’Agneau de Dieu était remplacé par une autre prière « Âme du Christ ». On lui en a attribué la paternité, bien que cette prière existait vraisemblablement bien avant lui, mais il l’a vraiment mise en évidence en la citant dans son fameux livre de conseils « Les exercices spirituels ».

    Voici cette prière.

    Âme du Christ, sanctifie-moi.
    Corps du Christ, sauve-moi.
    Sang du Christ, enivre-moi.
    Eau du côté du Christ, lave-moi.

    Passion du Christ, fortifie-moi.
    O bon Jésus exauce-moi.
    Dans tes blessures cache-moi.
    Ne permets pas que je sois séparé de toi.

    De l'ennemi défends-moi.
    A ma mort appelle-moi.
    Ordonne-moi de venir à toi.
    Pour qu'avec tes saints je te loue.

    Dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il !

    Le Père Gélineau a composé une mélodie pour cette prière. Je ne sais si on trouve encore la fiche qui portait le numéro D21.

    Vous pouvez la trouver ici.

  • Office et paroisse

     

    Paroisse et office liturgique

     

    office.jpgPrenons de la hauteur pour observer l’histoire dans laquelle nous évoluons et deviner la suite de notre aventure ! Regardons, comme si nous pouvions la voir une seule image, la ligne qui va d’un seul trait de la vie du Christ jusqu’à nos jours.

    Ce que nous appelons « l’office », est en fait la prière des moines. Ils ont parsemé la lecture de la bible et du nouveau testament au fil des heures, des jours et des saisons. Depuis longtemps déjà, dans la chrétienté qui s’est formée à la chute de l’empire romain, on a reporté sur l’ensemble des fidèles la célébration de l’office, du moins la partie hebdomadaire.

    Maintenant, puisque notre avenir est de sortir de la chrétienté, nous pourrions nous projeter dans une vingtaine d’années et voir comment on pourrait vivre avec une nouvelle répartition de « l’office ». Il serait toujours présent complétement dans les monastères. La version journalière serait également célébrée dans les grandes églises, cathédrales, basiliques.

    Mais une petite communauté locale organiserait localement sa prière tout-à fait indépendamment de la vie monastique, et donc très librement par rapport à « l’office ». Elle organiserait quelques Messes par an, elle s’occuperait également des mariages et des funérailles. A chaque fois, elle appellerait un prêtre pour la célébration de l’eucharistie. Les personnes qui souhaiteraient une participation plus fréquente pourraient encore se rendre dans les monastères ou les cathédrales, bref dans un centre de regroupement plus important. Cette visée permet d’imaginer un avenir avec un accent mis localement sur la charité, et un soulagement de l’organisation des offices hebdomadaires là où ce n’est plus possible, là où l’attachement au Christ par l’intermédiaire d’une « paroisse » s’évanouit. Ces communautés locales s’organiseraient donc démocratiquement.

    En fait, il y a toujours eu deux modes de regroupements dans l’église. Le clergé est une structure arborescente, dépendant des évêques. C’est dans cette structure que les évêques ont choisi et formé leurs prêtres et leur ont conféré le sacerdoce. Puis ils les ont envoyés pour couvrir toute la terre, A côté de cette structure, des groupes, des communautés, se sont constituées, construites par le bas démocratiquement, dans un style religieux. Le point de départ étant une familiarité de proximité. Ce fut d’abord les monastères. Ils appelaient les évêques pour conférer le sacerdoce à certains de leurs membres. Puis ce furent les congrégations de tous genres avec un but soit de prière, soit de prédication, soit de service. Il y a aussi les mouvements qui n’ont pas de prêtres en leur sein mais demandent d’avoir la présence d’un aumônier. Actuellement de nombreux mouvements qui n’ont plus le caractère religieux ont vu le jour. Ils rassemblent des membres autour d’un objectif souvent humanitaire : ATD Quart Monde, San Egidio, les Focolari, …

    Et il est vraisemblable qu’à l‘heure actuelle un jeune baptisé, se rattachera plus volontiers à un tel groupement qu’à une paroisse. Pour aborder l’avenir, il n’y a pas de besoin d’inventer des nouveaux prêtres, de nouvelles structures. Tout est déjà là. Il faut nous attendre et nous prêter à une perte d’influence des paroisses et à une importance croissante des congrégations, groupements. Et pour chacun, il faut être satisfait de la place que l’histoire nous a attribué

  • Par le Haut ou par le Bas

     

    Par le haut ou par le bas ?

    eglise,structures,hiérarchieEn lisant l’article dans la Libre Belgique de mardi dernier, je me dis que beaucoup de chrétiens voudraient reconstruire l’église par le bas en laissant de côté la hiérarchie qui les énerve ! On pourrait penser que cette idée a aussi séduit le Père Moingt (Annonce de l’évangile et structures d’Eglise).

    Mais c’est impossible. Le rassemblement autour de Jésus-Christ vient d’en haut. Il n’est pas possible de le reconstruire par le bas. Il s’en suit que chaque apôtre sera choisi par un autre apôtre qui le précède, et non par un vote.

    Au lieu de s’inquiéter de la chrétienté perdue ou finissante, il faudrait changer de perspective. Pour cela il faut se rappeler que Jésus n’est pas venu sauver l’Eglise, mais le monde.

    L’image de ce rassemblement nous est donnée par le peuple choisi. Dans celui-ci, une seule tribu règle le culte, les autres construisent simplement le peuple de Dieu. Par comparaison, dans le monde, l’Eglise n’est que l’analogue de la tribu de Lévi. Dans cette perspective, elle pour l’instant fort importante et il est temps qu’elle diminue, qu’elle mette une sourdine au culte, et il n’y a pas de crainte à avoir à ce sujet. Mais il est vain de penser qu’on peut la construire par le bas.

    Par contre, il y a tant de choses à construire par le bas : les familles, les pays, les associations, les mutuelles, les partis, les syndicats, les ong, les mouvements religieux et humanitaires ; les cultures … Les chrétiens que la suite des apôtres énerve ont donc beaucoup d’occasion de dépenser leurs énergies. Mais il ne faudrait pas oublier que l’évangile, qu’ils ont certainement au cœur,  est venu d’en haut et c’est par la lignée des apôtres qu’il est arrivé auprès de nous.