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  • Soirée 6 : Le corps humain chemin de Dieu

    1145356845.jpgChemin de Dieu vers l’homme

    Le Christ est venu vivre grandir, parler, travailler, soigner.
    Il bénit ses apôtres qui sont parmi nous un rappel de sa présence dans ce monde. Par les sacrements, ils répètent les gestes de bénédiction que Jésus a fait sur terre.

    Chemin de l’homme vers Dieu

    Le corps est fait pour la vie, Dieu n’a pas donné la vie pour la reprendre.

    Par ses membres le corps est une représentation concrète de notre vie intérieure :

    cœur et yeux, pour voir et aimer,                           
    langue et oreilles, pour écouter et parler,
    mains et pieds, pour visiter et soigner.

    Le corps est aussi le lieu de l’amour et de la famille : pour participer ainsi au projet de Dieu qui à fait le monde pour donner la vie à une multitude d’enfants.

    Le corps, dans le mouvement de l’Esprit, est l’outil le plus approprié pour nous introduire dans la vie en société, en communauté. En voici une brève évocation des virtualités du corps qui nous rassemblent :

    la discipline : escalade, athlétisme, apprentissage… pour développer ses talents et pouvoir servir,

    le travail : pour produire les biens et services nécessaires à la vie des hommes, pour nourrir les siens,
    l’art : danse, vitrail, calligraphie, musique : pour entrer en contemplation et la faire partager.

    En résumé, le corps est temple de l’Esprit, et il est ainsi lieu de naissance, point de départ, chemin pour passer un jour de la vie dans la chair à la vie de l’Esprit.

    La séance s’est ouverte sur un tableau de Macha Chmakoff, artiste contemporaine qui a choisi d’illustrer des scènes de la Bible. Voici une citation d’elle et les adresses où vous pouvez retrouver ses œuvres.

    "La peinture, à condition qu'elle résiste à la tentation de l'anecdotique et du spectaculaire, peut entraîner le spectateur au-delà de la surface de la toile pour le mettre en contact avec l'intime du mystère ... comme si la toile absorbait en sa surface colorée notre extériorité pour nous permettre de nous rendre un instant au point aveugle de nous-mêmes, là où, irrémédiablement, une parcelle de divin s'est inscrite." (M. Chmakoff)

    Présentation de l’artiste : http://arts-cultures.cef.fr/artists/chmakoff/mchmap1.htm

    Ses œuvres : http://www.chmakoff.com/

  • La belle éolienne

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    podcast

                             Musique du chant : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu ».
                             Vous pouvez télécharger la partition.

     

                    

    En attendant la Pentecôte 2008.

     

     

    J’admirais une éolienne. Les longues pales tournaient gracieusement à vingt-cinq mètres de hauteur.

    Un rapide calcul indique que le bord des pales tourne à la vitesse d’une voiture en ville, alors que l’axe est fixe. La solidarité entre les pales mobiles et l’axe quasi immobile, assure l’efficacité de l’ensemble. Quiconque s’approche du pied de cette grande hélice perçoit un léger bruissement, signal discret de son fonctionnement. Animée par le vent, elle peut suffire pour procurer la lumière à tous les habitants d’une petite ville.

    L’Eglise, me suis-je dit, ressemble à une éolienne dont chaque partie serait constituée de chrétiens, tels des particules vivantes. J’imagine déjà les réclamations que l’on peut entendre au bout des pales : « Il faut avancer … vivre avec son temps, celui qui ne bouge pas recule ! » Les répliques fuseraient des points de l’axe : «  Si les pales tirent encore sans réfléchir, elles finiront par casser. Plus de lumière alors pour la ville. »

    Cette comparaison surprenante m’a conduit à placer certains chrétiens bien connus de tous à la place qu’ils me semblent occuper. Aux bouts des pales, il y aurait  par exemple, le père Damien, Mère Teresa, l’abbé Pierre et tous ceux qui se consacrent aux plus déshérités. Au centre on trouverait Jean XXIII, Paul VI, accompagnés de pasteurs et théologiens qui veillent à la transmission intégrale de l’évangile. Entre ces personnages occupés à faire tourner la grande hélice et la marche de l’église au cours de ces dernières années, la ressemblance est frappante. Reprenant mon admiration pour l’éolienne, je me dis : c’est la solidarité des uns et des autres dans la même et unique équipage qui permet de capter le vent de l’Esprit et de le transmettre en un message équilibré pour les hommes de notre temps.

    Mais, si l’éolienne est un équipement d’aujourd'hui, l’Eglise date de deux millénaires. Pour voir large, il faut faire un saut d’échelle et se représenter tout le déroulement de l’histoire avec, en son milieu, l’église de Jésus-Christ représentée par une seule et immense éolienne. On peut alors situer les apôtres. O  placerait peut-être saint Paul au bout des pales et au centre saint Pierre, et bien d’autres encore. Ainsi complétée, cette institution séculaire prend toute sa dimension. Installée au milieu de l’histoire humaine, après le passage du Fils de l’Homme, elle capte l’esprit qui vient du commencement du monde. A ce moment, le Père voulait remplir la terre de ses enfants et avait inventé l’homme et la femme. De ce vent des origines, l’éolienne dressée par le Fils en fait un évangile de lumière éclairant la destination de la communauté humaine. Elle annonce le Royaume à tous les enfants des hommes qui remplissent maintenant la terre.

    Aujourd'hui, le vent  des origines souffle toujours. La terre se remplit encore de nombreux enfants. L’éolienne, ses pales légèrement ébréchées par quelques secousses qu’on n’a pu éviter, n’a pas cessé de tourner et d’éclairer l’issue de l’aventure humaine en pointant la destination des béatitudes. Ceux qui s’en approchent assez pour percevoir le bruissement qui vient des pales pourront peut-être entendre comme dans un murmure la voix du maître : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. »

     Pierre

  • Contact avec saint Thomas

    1622524924.jpgLe temps de Pâques nous montre l’aboutissement final de l’Incarnation : Jésus retourne au Père avec les bras chargés de la vie des hommes.

    Après avoir relu les poèmes de saint Jean de la Croix, j’étais curieux de savoir comment saint Thomas parlait de l‘Incarnation. Cela me semble un complément à notre réflexion en attendant la prochaine soirée.

    Répondant à la question : Si l'homme n'avait pas péché, Dieu se serait-il incarné, il écrit : « Diverses opinions ont été émises à ce sujet. Certains prétendent que, même si l'homme n'avait pas péché, le Fils de Dieu se serait incarné. D'autres soutiennent le contraire, et c'est plutôt à leur opinion qu'il faut se rallier. En effet, ce qui dépend de la seule volonté de Dieu et à quoi la créature n'a aucun droit, ne peut nous être connu que dans la mesure où c'est enseigné dans la Sainte Écriture, qui nous a fait connaître la volonté de Dieu. Aussi, puisque dans la Sainte Écriture le motif de l'Incarnation est toujours attribué au péché du premier homme, on dit avec plus de justesse que l'oeuvre de l'Incarnation est ordonnée à remédier au péché, à tel point que si le péché n'avait eu lieu, il n'y aurait pas eu l'Incarnation. Cependant la puissance de Dieu ne se limite pas à cela, car il aurait pu s'incarner même en l'absence du péché »

    Ainsi les discussions sur l’incarnation étaient déjà nombreuses à l’époque. La réponse de saint Thomas nous amène à constater la confiance sans condition qu’il a dans l’Ecriture et comment, pour parler de Dieu, il se rallie aux expressions qu’il y trouve.

    Mais profitons de cette citation pour nous laisser influencer par la personnalité de son auteur. Prenons le temps de percevoir dans la dernière phrase la profondeur de contemplation à laquelle il s’abandonnait et la haute idée qu’il se faisait de Dieu. En plus, l’expression « …on dit avec plus de justesse … » nous laisse deviner la splendide humilité de cette intelligence, qui est une des plus grande du monde occidental.

    Quand on parle d’humilité, on se souvient de Moïse qui est « l’homme le plus humble que la terre ait jamais porté ». Si bien que, en image, nous pourrions nous imaginer Thomas montant au Sinaï pour « voir Dieu ». En redescendant de cette rencontre, il est devenu, non pas législateur pour le peuple élu comme le fut Moïse, mais docteur pour l’Eglise de Jésus-Christ.

    Comme saint Thomas laissons nous maintenant séduire par l’Ecriture. Elle est en effet l’élément précurseur de l’Incarnation, elle est le mystère indicible prononcé dans notre vie d’homme. C’est une des traces les plus insondables et les plus émouvantes de la venue du Fils parmi les siens.