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mondialisation

  • La religion en miettes

    La religion en miettes ou la question des sectes

    Danièle Hervieu-Léger

     

    Miettes.jpgL’auteur se propose de répondre à des questions sur les sectes néfastes, bien que la laïcité à la française ne permette pas de définir la secte sans sortir de son rôle. Elle s’attache donc à décrire les comportements rencontrés dans les croyances contemporaines.

    L’homme moderne ne supporte plus de se voir dire ce qu’il doit croire. Il veut trouver lui-même. Il s’éloigne donc des grandes institutions et en même temps des valeurs familiales. Curieusement il a besoin de trouver une légitimation scientifique à ses croyances et en même temps, il a besoin que ses croyances l’amènent à un dépassement de la science, car celle-ci a désenchanté le monde.

                Parallèlement à l’importance croissante de la liberté individuelle, on assiste, à la faveur de la mondialisation, à une multiplication de croyances venant d’un peu partout. Plus le croire s’individualise, plus il s’homogénéise. L’homme se trouve devant un hypermarché de biens spirituels et il va se faire une religion à la carte. Mais l’homme ne supporte pas d'être seul et on assiste à des “recommunautarisations”. L’accroissement des sectes se faisant avec les méthodes que le marketing emploie pour attirer le client.

    Danièle Hervieu-Léger s’attache ensuite à l’aspect personnel du besoin de sentiment religieux. Il peut prendre trois formes. Soit des services spirituels ponctuels pour dominer une situation difficile ; soit la recherche d’un entrainement durable et régulier de maitrise de soi ; soit enfin l’accès à un état de vie.

    L’auteur classe enfin les regroupements de croyants en trois types. Il y a d’abord les groupements de consommateurs, personnes qui pratiquent une religion de consommation, fréquentant les méga-church, cherchant à renouveler leurs émotions. On trouve ensuite les groupements de pratiquants. Ceux-ci cherchent une mise en œuvre systématique d’accès aux bénéfices spirituels, partant d’une pratique non obligatoire, mais librement choisie et gratifiante. Enfin il y a les groupements utopiques militants. On ne peut mieux les décrire que par deux exemples : les milices de Jean-Paul II, ou les témoins de Jéhovah.

    Il s’agit de regroupements volontaires vécus à différents degrés, selon des agencements volontaires. Mais ces regroupements sont sensibles à des dérives.

    Le livre s’achève par la recherche, à partir de l’observation des comportements de croyants, d’une maîtrise en France du phénomène des sectes en dérive par une législation compatible avec la laïcité.

  • métamorphoses de Dieu

    religion,modernité,désenchantement,mondialisation,religieux,secte,divin,âme du mondeLes métamorphoses de Dieu

    de Frédéric Lenoir

     

    L’auteur examine d’abord le phénomène de l’ « individualisation ». L’homme moderne ne supporte plus qu’on lui apprenne de l’extérieur ce qu’il doit penser.

    Ensuite il fait observer la globalisation qui s’appelle aussi la mondialisation. Ce phénomène a provoqué un brassage considérable de toutes les diverses opinions qui se manifestent dans le monde entier.

    Devant ce marché des convictions, les différentes religions établies ont des réactions d’identité qui peuvent les pousser soit dans un repli soit dans une ouverture à la tolérance vis-à-vis des autres soit de confrontation civilisationnelle.

    L’homme ne supportant pas la solitude, a construit des sectes phénomène qui attire également l’attention de l’auteur.

    Le chapitre suivant est consacré à la modernité et comment elle influence l’idée que l’on se fait « du religieux ».

    Mais le religieux fait partie de la nature de l’homme, on assiste à un renouveau du sentiment religieux qui se construit cette fois indépendamment des religions établies. Cela se fait dans un foisonnement considérable qui cherche à ré enchanter un monde que la rationalité de l’homme moderne avait désenchanté.

    Vient alors une description des figures que prend le divin pour le sujet moderne.

    L’épilogue de cet ouvrage cherche à exposer une évolution cohérente de la notion du sacré à travers les âges.

    Voici un livre remarquable, très documenté, fournissant une description très complète d’un phénomène qui ne cessera de nous questionner : l’évolution de l’idée que l’homme se fait de Dieu.

    Rappelons que Frédéric Lenoir a collaboré avec Ysé Tardan-Masquelier à l’Encyclopédie des religions,

    Il est rédacteur de la Revue le Monde des religions.

     

  • Eglise-pouvoir

    Zizola.jpgL’église, le pouvoir et les religions dans la mondialisation

    de Giancarlo Zizola

    Voilà un livre fort intéressant.

    L’auteur a commencé sa carrière de journaliste à Rome un peu avant le Concile. Il est un admirateur inconditionnel de Jean XIII. Depuis ce moment, il a suivi les tournants pris par Paul VI, Jean-Paul II et les enjeux considérables auxquels l’Eglise doit faire face.

    Journaliste et philosophe, spécialiste du Vatican, observateur pendant plus d’un demi siècle des combats du siège apostolique, il arrive à schématiser les évolutions qui se sont faites jour dans la société et dans les religions.

    Il est conscient de la difficulté du dialogue interreligieux dans la complexité méditerranéenne. L’utilisation politico-religieuse de la peur, qui a été utilisée des siècles durant, attire son attention. Il consacre un chapitre à l’Eglise et la guerre, analyse les relations du siège apostolique avec les Etats.

    Puis vient l’estimation des enjeux actuels qui se posent à l’Eglise. Elle devra ré imaginer sa place dans une société où la laïcité se répand depuis l’Occident pendant que les religions de l’Orient envahissent notre vieux continent. Elle devra aussi réinventer une éthique dans un monde où la liberté totale a effacé tous les repères. Elle devra traiter des délicats problèmes de l’avortement, l’euthanasie, la manipulation des embryons ….

    Il suit, avec Benoît XVI, l’entente avec l’islam depuis Ratisbonne jusqu’à Istanbul.

    Enfin, signalons les quelques entretiens qui clôturent le livre. L’auteur y rapporte les rencontres faites avec Pier Paolo Pasolini, Emmanuel Levinas, Sergio Quinzio, et Massimo Cacciari. Ces pages valent à elles seuls la peine de s’attarder à ces mémoires.

    En résumé : à lire.