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Conférence - Page 4

  • Religion et violence

    Voici un cours résumé de la première conférence où on a pu entendre Pierre Somville, doyen honoraire de la Faculté de philosophie et Lettres de l'Ulg et Jean-pierre Delville professeur d'histoire du christianisme à la faculté de théologie de l'UCL.


    Intervention de P. Sommeville

    D’emblée l’orateur annonce qu’il va faire un tableau noir.

    BXVI a dit « religion et violence sont incompatibles ». Mais l’histoire ne semble pas lui donner raison. Dès le début de l’humanité, la religion veut faire la paix avec la divinité et la paix entre les hommes passe au second rang.

    Pour faire la paix avec Dieu on lui offrait ce qu’on avait de meilleur, de là les sacrifices et la violence.

    « Au commencement est l’action et la violence »  a dit Goethe en paraphrasant l’évangile de saint Jean « Au commencement était le Verbe … » Puis vinrent les croisades et juste après l’Inquisition. Celle-ci était une sanction pour un délit d’opinion.

    Il ne faut pas oublier les guerres avec les protestants. Elles se terminent par la paix d’Augsbourg (1555). Elle manifeste la collusion entre le religieux et le politique. Cette dernière étant la source de tous les malheurs selon l’orateur.

    Aujourd'hui on constate les guerres de l’Islam, la situation en Irlande.

    Le seule éclaircie que l’orateur voit se trouve dans « Les Lumières ».

     

    Intervention de J-P. Delville
    Il va se limiter au christianisme en y incluant la bible. Il divise son exposé en 5 parties : l’ancien testament, le nouveau, le premier millénaire, le second, le tournant de Vatican II. La violence et les conseils pour s’en sortir vont s’enchevêtrer dans cet exposer.

    Dans l’ancien testament, on peut  voir une violence originaire. Caïn, meurtrier, sera le fondateur de la vie sociale. Joseph a été sacrifié par ses frères. Il y a une ouverture vers la réconciliation quand Joseph reçoit ses frères. La sortie d’Egypte et la loi seront une clé pour sortir de la violence.

    Le Nouveau Testament  présente principalement un message de non-violence. « Si on te frappe sur la joue gauche, tend la jour droite » Dans l’Evangile, Jésus ne s’est montré violent qu’une seul fois : au temple.  Il a été lui-même victime de la violence.

    Au début du premier millénaire les chrétiens étaient complètement éloignés de la violence. Puis il y a eu l’intégration de l’Eglise et de l’Etat qui a introduit beaucoup de tension et de violence dans les derniers siècles de ce millénaire. J-P Delville rappelle que Notger était conseiller de Otton II et III et de Sylvestre II (le pape du millénaire).

    Au deuxième millénaire apparait Grégoire VII qui a été un réformateur. IL cherchait à se dégager du pouvoir de l’empereur. Il a organisé la première croisade. En ce faisant, il détournait la violence locale pour l’orienter vers un objectif : délivrer le tombeau du Christ.

    Au cours de la 5ème croisade, se trouve l’épisode de la visite de François au chef musulman. Cela n’a pas apporté la paix, mais cela a montré qu’un dialogue était possible.

     

    Le tournant s’est passé au vingtième siècle. D’abord par la lettre « Rerum Novarum » de Léon XIII qui prône la justice sociale, recherche explicite de sortir de la violence. Puis il y a eu Vatican II. Dans le pontificat de Jean-Paul II s’est tenue en 1986 la première réunion d’Assise. Dans celle-ci, Les différentes religions, tout en gardant leur spécificité prient en ensemble et cherchent à collaborer à la paix.

     

    Le débat s’ouvre par trois questions de P. Sommeville.

    ·         Que penser de la violence de Dieu

    ·         Etonnement devant l’absence d’éthique de l’empire romain

    ·         Difficile de croire que l’Eglise veuille se séparer du temporel

    Sur le premier point J-P. Delville rappelle que la culture en vigueur dans les premiers temps de la bible utilise une représentation anthropomorphique de Dieu. Celle-ci s’estompera avec l’arrivée de la pensée grecque. Par après, saint Thomas dira que nous ne pouvons parler de Dieu que par analogie.

    Le débat s’est poursuivi dans une estime réciproque.




  • Cathédrale 2013

    CULTURE ET FOI

    Conférences de Carême 2013

    Cathédrale Saint-Paul liège

    Religion et violence

    1516972444.jpg Présentation sur Eglise de Liège 2013 n° 1

    "Dans un monde violent, les religions sont souvent accusées d'être un facteur de violence, d'identités meurtrières, les religions monothéistes plus souvent que les autres. Elles se veulent pourtant un facteur de justice et de paix, de reconnaissance entre les humains, l'Evangile singulièrement.

    L'histoire, les sources religieuses laissent plutôt un bilan contrasté, comme si la religion était capable du meilleur et du pire. Pourquoi? Paradoxe de notre réalité ne sommes- nous pas sur une ligne de crête? À quelles conditions les religions penchent-elles plutôt du côté du renforcement de la violence, à quelles conditions du côté de la paix? Un travail d'élucidation et de purification ne leur est-il pas nécessaire?

    Telles sont les questions, vu l'actualité, que nous désirons débattre à la faveur de trois conférences."

     

    Dimanche 3 mars

    Religion, facteur de violence ou de paix

    Un débat entre

    Pierre Somville
    doyen honoraire de la Faculté de philosophie et Lettres de l'Ulg

    et
    Jean-pierre Delville professeur d'histoire du christianisme
    à la faculté de théologie de l'UCL.

     

    Dimanche 10 mars

    La violence et le sacré

    Le Sacré a-t-il parte liée avec la violence? La justifie-t-il, par exemple dans la pratique du sacrifice culturel où la victime serait responsable de tous les maux ? Que nous apprennent les sources chrétiennes à ce propos? La question a été abordée dans l'œuvre de René Girard, professeur à Stanfofd (USA) Elle sera reprise par
    Pierre Verjans professeur d'histoire politique à l'Ulg
    .

     

    Dimanche 17 mars

    Politique et religion, source de violence

    Les religions ont assumé historiquement une fonction politique en fondant l'ordre social qui soumet les libertés et les consciences. Quelle parenté les religions dites séculières ont-elles entretenu dans leur opposition même à l'ordre religieux ancien? Qu'en est-il aujourd'hui.  Le christianisme s'inscrit-il encore dans ce schéma ou en est-il sorti ? Marcel Gauchet professeur à I'EHESS, Paris, a avancé cette thèse. Elle Sera traitée par
    Jean-Renaud Seba professeur de sciences sociales à l’Ulg

     

  • Shoufani à Liège

    Liège, le 4 décembre 2012

    Présentation de l'orateur


    P. Emile Shoufani

    Curé de Nazareth
    Prêtre melkite (grec catholique), de rite byzantin.
    Arabe chrétien, citoyen d’Israël

    Directeur d’un collège à Nazareth pendant 36 ans.

    Il a appliqué deux principes

    • La rage d’apprendre
    • La volonté de vivre ensemble

    Il reste impressionné par l’exemple de sa mère.

     

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    Le Père parle d’abondance, sans hésiter, mais sans plan. Ceci n’est pas un résumé, mais plutôt une succession d’idées qui cherchent garder le souvenir de l’esprit incomparablement positif de cet homme hors du commun. Le lecteur intéressé voudra bien se reporter sur internet, où il trouvera de nombreux renseignements.

     

    F-X Nève        Pouvez-vous parler de l’histoire ?

    P. E. SHOUFANI      Le Père fait un survol rapide.

    Il y a 4000 ans, Abraham vient en Palestine. Il a la foi en un Dieu unique, mais ce n’est pas encore une religion. En 1000 avant JC, David et Salomon en font une religion, mais ce n’est pas encore une institution.

    Sous l’influence des grecs,  ils cherchent à connaître le monde par l’intelligence la connaissance.

    Jésus était totalement homme, (et donc) totalement juif.

    Quand les romains détruisirent Jérusalem, des juifs continuent à habiter le pays, en même temps qu’ils se répandent dans le monde.

    Les chrétiens se réunissent par petits groupes et sont persécutés.

    Ce n’est qu’en 312 avec la conversion de Constantin, que les chrétiens ont commencé à organiser leur institution. Le concile œcuménique de Nicée a eu lieu le 20 mai 325.

    Les chrétiens sont divisés depuis toujours.

    En 451, il y a eu le schisme copte. En 622 il y a eu l’Islam.

    Celui-ci n’a pas retenu le dogme de la trinité et la divinité de Jésus, constituant ainsi une religion radicalement différente des chrétiens, excepté de la foi d’Abraham.

    L’Islam pense qu’il résume toutes les croyances précédentes.

    Il ne faut pas discuter dogme pour le moment, on n’est pas encore prêt. Il faut d’abord vivre ensemble.

     

    F-X NÈVE Parlez-nous de votre vie.

    P. E. SHOUFANI     
    Né à Nazareth d’une famille chrétienne. Touché dès le jeune âge par la liturgie, j’ai envie d’être prêtre. Touché également par l’exemple de sa grand-mère qui répétait, tout en vivant en Israël après que son mari ait été tué, qu’elle ne voulait pas laisser entrer la haine dans sa famille, « que Dieu leur pardonne », et qui ne s’occupait que de servir.

    Il a fait ses études à Paris en 1964, a été ordonné en 1971. Il est rentré en Palestine pour y être curé, puis directeur d’école, ce qu’il fait pendant 36 ans.

     

    F-X NÈVE Pouvez-vous décrire la vie quotidienne ?

    P. E. SHOUFANI
    Il faut écouter.

    Il avait donné à ses étudiants l’épreuve suivante. Il amenait des personnes ayant des idées tout-à-fait opposées. L’exercice était de rester sans répondre et sans bouger pendant l’exposé. Cela pour apprendre l’écoute.

    Il faut absolument se rendre compte de ce qui se passe dans la tête des juifs ou des musulmans.

    Le voyage à Auschwitz avec 500 personnalités invitées, musulmans, chrétiens israéliens avait ce but.

    Jésus a fait entièrement le chemin vers nous pour nous sauver. Donc c’est à nous, chrétiens, de faire le chemin vers eux, sans attendre qu’ils fassent le premier pas ou un pas vers nous.

     

    Questions. Voici quelques phrases entendyues en réponse à ces questions.

    P. E. SHOUFANI

    Il faut qu’on se souvienne de Jésus-Christ.

    Il y avait un petit livre « L’imitation de Jésus-Christ »

    Jésus ne m’appartient pas, il est à tout le monde.

    Il faut faire la paix avant de faire les traités.

    Il faudrait abandonner cette idée que la terre d’Israël ne peut être partagée.

    Ce n’est pas encore le cas.

    C’est pour une expression de ce genre que Rabin a été assassiné.

    Merci ! Père Shoufani !

     

    Les amis de la Galilée, qui organisent cette soirée,
    organisent régulièrement un pèlerinage en terre sainte
    Voyer leur lettre de 2012.

    chemin Macors 10, 4052 Beaufays (Chaudfontaine)

     

    amisdelagalilee@skynet.be.