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nature

  • Nature, sida, liberté

    Sida-nat2.jpgPetite réflexion insolite

    La loi de l’univers

    Le sida est une maladie apparue après le dérèglement sexuel. Et il progresse toujours. Alors pourquoi refuser de le voir ?

    La pilule a été découverte en 1968. La libération de contacts sexuels date de cette époque. Quelques années plus tard, en 1985 selon certains, est apparu le Sida dont la propagation était favorisée par la multiplication des contacts sexuels Impossible de revenir sur la liberté sexuelle qui apparaissait comme une victoire. Il a fallu inventer le préservatif pour donner le temps à la recherche de mettre au point les médications nécessaires. Mais, tel un moderne mythe de Sisyphe, les campagnes pour le préservatif sont toujours à recommencer. Elles n’ont pas stoppé la progression du Sida et les remèdes ne sont toujours pas trouvés.

    Le Sida est bien une conséquence de nos actes. L’homme s’est cru complètement maître du don de la vie et c’était une illusion ! Il ne s’agit pas d’une réplique de la nature imaginée après coup pour réagir à cette révolte libertaire. Les scientifiques le savent, la loi de l’univers est complète dès avant le big-bang. Elle n’a pas changé. Et depuis elle déroule ses effets. Les agissements des hommes ne vont pas changer cette loi qui est d’ailleurs une condition de notre autonomie et de notre liberté. L’apparition du sida est une conséquence collective inéluctable de cette loi. Ce n’est pas une suppression de la liberté mais il s’agit tout de même d’un signal indiquant qu’elle n’était pas la manière la plus adéquate d’épouser la nature. Le sida restera comme une conséquence douloureuse d’une rencontre imprudente de l’homme avec la nature.

    La liberté

    Oui, l’homme moderne a mis la liberté sexuelle au dessus de tout. Il s’en est suivi des ennuis de santé, des difficultés sociales principalement sur l’emploi. Maintenant, il faut bien vivre avec tout cela et ce n’est pas facile à faire. Les incitations à la non discrimination ne sont pas mises en cause. La liberté non plus,. D’ailleurs qui pourrait le faire ? Elle provient d’un mouvement de fond sur lequel personne n’a vraiment prise. Les hommes ont bien la liberté de promulguer les lois qui organisent leur solidarité vis-à-vis des malades, des sans emplois Mais il ne faudrait pas croire que des revendications votées démocratiquement vont modifier le déroulement de la loi de l’univers.

    On a parfois l’impression que l’orgueil de l’homme moderne pense qu’il devrait en être ainsi ! que la nature devrait s’adapter à ses réclamations ! Féru de science comme il est, il devrait savoir qu’il n’en est rien.

    Mais il est obnubilé par « Les Lumières ». C’est que j’ai lu récemment. L’évolution des religions et de la maîtrise de la nature sont deux phénomènes reliés. Plus l’homme maîtrise la nature, moins il a besoin de religion. Le point culminant de cette histoire de libération se trouve vers les années 1500. L’homme a pris conscience qu’il n’avait plus besoin de religion, de tuteur. La pleine possession de l’intelligence allait lui suffire pour construire l’avenir. Bien entendu c’est un choix qu’il peut faire du moment qu’il ne s’imagine pas qu’il va faire obéir la nature. L’intelligence de l’homme n’a inventé ni l’homme ni la femme et elle n’est pas maîtresse du don de la vie, elle n’est pas maître de la souffrance et de la mort. Il faudra bien que l’homme vive avec les conséquences de sa révolte, de ses révoltes.

    L’archétype

    Il s’agit simplement d’une réplication à grande échelle d’un archétype primordial ancien : l’homme pense que par son intelligence il peut se passer de Dieu.

    La propagation du sida fait d’ailleurs penser au péché originel qui, parti d’une faute apparemment insignifiante, fait peser un poids à toute l’humanité. Ce poids c’est : faire entrer la mort, conduire les femmes à enfanter dans la douleur, rendre pénible le travail de l’homme. Pour le sida, le poids est fort analogue. Il fait pointer la mort à l’horizon, il donne des difficultés dans le don de la vie et des entraves dans la recherche du travail.

    Le sida est avec nous pour toute notre génération, comme la mort et la souffrance sont avec l’humanité pour le temps qu’elle dure.

    Ainsi l’apparition du sida peut être pris comme une répétition du drame de la vie humaine tel qu’il est décrit dans les premiers chapitres de la Bible : des imprudences de l’un ou l’autre peuvent faire peser un poids sur la communauté toute entière c’est cela notre condition humaine.

    Pour le croyant

    Pour le croyant, l’histoire du péché originel n’est pas seulement un archétype, c’est un événement de la rencontre de l’homme avec Dieu et aussi de la rencontre de cette voix qui lui dit « Tu n’as pas besoin de Dieu pour savoir ce que tu dois faire. » Dieu n’est pas parti après cet affront, mais il était plus difficile à trouver.

    Le Prince des Ténèbres, Lucifer, tout rutilant d’intelligence s’est probablement glissé parmi ces « Lumières », tant cela lui convient de répéter inlassablement « L’intelligence te suffit, tu n’as pas besoin de Dieu ! »

    S’il en est ainsi, il ne faut pas s’insurger si certains lecteurs des Livres Saints rappellent cette vérité originelle : vivre sans Dieu est accessible à la liberté humaine, mais entraîne de sérieux ennuis. Si l’homme, toutes convictions confondues, ne veut pas s’entendre rappeler cette vérité, il pourrait se faire la réflexion de Cyrano qui disait « Je ne prétends pas qu’on me les serve, mais je me les sers moi-même avec assez de verve »  !

    Heureusement cet archétype montre également qu’il ne s’agit pas d’une condamnation. Il n’a pas du tout arrêté l’amour de Dieu. L’apparition du Sida ne va pas non plus arrêter l’amour de Dieu.

    Pour terminer

    L’éveil à l’amour est une des réalités les plus paradoxales de notre vie humaine. La nature nous entraîne de force, sans demander notre avis, vers cette quête éperdue de l’amour. Et pourtant nous ne sentons jamais aussi libre que dans cet éveil, délié de toute tutelle, entièrement en possession de notre vie !

    Mais la course vers l’amour est risquée. Cela me fait penser à l’éclosion des tortues sur je ne sais plus quelle plage. Les œufs se sont développés au chaud là où la mer n’atteint pas le sable. Dès l’éclosion, il faut à ces jeunes tortues courir tout au long d’une longue plage avant de se jeter dans l’océan de la liberté et de la vie. Mais sur le chemin beaucoup rencontreront les crabes violonistes qui mettront fin à cette quête.

    Le sida est un des crabes violonistes de notre génération qui se présente sur le chemin de l’amour. Il n’est pas le seul.

    Mais l’homme, s’il est libre de pratiquer le sexe sans réserve, est aussi libre d’aimer quelqu’un pour toujours et, dans cette fidélité à la vie à la mort, d’y trouver l’amour.

    Il reste donc ici à souhaiter à tous les jeunes amoureux du troisième millénaire de trouver bien vite « leur beau, leur grand, leur unique amour » qui mettra leurs étreintes à l’abri dans l’intimité de leur union.

     

  • Trois visions

    Fleur_a.gifTrois lectures, trois visions du monde

    Les trois dernières lectures que j’ai eu l’occasion de faire nous ont promenés aux antipodes de l’intelligence actuelle du monde. Il y a d’abord « L’histoire des religions » qui parie sur la seule intelligence, puis « La crise écologique » qui souhaite une nouvelle « spiritualité » et enfin « La génétique au risque de l’eugénisme. » qui se noie dans la science.

    Le premier livre s’attache à l’histoire des religions. Il pense découvrir une ligne dans leurs modifications progressives. Les religions évolueraient au fur et à mesure que l’homme se rendait maître de la nature. Il propose, comme fil conducteur de l’évolution du sentiment religieux, l’arrachement progressif de l’homme à l’ordre naturel. Le moment ultime de cet arrachement est le passage à la modernité qui conduit l’homme moderne devant une nature désenchantée. Ainsi le destin de l’homme est d’organiser la cité humaine par la seule raison. Cela me suggère comme avenir un échafaudage de pays laïques culminant démocratiquement dans l’ONU et dominant ainsi les derniers particularismes des nations.

     La deuxième lecture concernant la crise écologique me fait faire un retour en arrière quasi de 180 degré ! L’homme ne maîtrise pas l’environnement, il s’est cru trop fort et trop maître de la nature et il l‘a saccagée ! Il faut maintenant dominer le désordre dans l’environnement. Il est temps que l’homme se change, qu’il redevienne plus proche de la nature. La direction est bien opposée à la précédente qui se trouve dans l’histoire des religions ! C’est quasi à une nouvelle spiritualité des temps modernes que  l’ensemble des intellectuels préoccupés de l’écologie nous appelle. Il s’agit d’une religion universelle qui renoue avec les débuts de l’humanité, à l’époque où elle se sentait plus faible que la nature et devait, par l’intermédiaire des chamans lui offrir des sacrifices. Il y a ainsi des gestes à poser pour s’amadouer la nature, des sacrifices en somme !

    Sacrifices me direz-vous, mais où et quand ? Par exemple dans les associations qui maintiennent artificiellement en vie des espèces qui n’ont plus la place pour se reproduire naturellement. Le maintien du guépard en est une illustration manifeste. Il faudrait citer aussi le sauvetage des tigres de Malaisie, etc.

    Ainsi, la prise de conscience de la crise écologique actuelle conduit à penser que la raison et la politique qui en découle ne suffisent pas pour maîtriser l’environnement. Il faut en revenir à une religion de proximité de la nature, une nouvelle spiritualité !

     La troisième lecture sur la génétique nous enfonce dans le monde ésotérique du génome humain. La solution des naissances difficiles fait de plus en plus appel à la science et sa technique. Elle permet ou permettra d’éviter toutes les anomalies congénitales. Même des théologiens de l’Académie Pontificale des sciences s’appliquent à connaître le génome humain de manière tout à fait pointue pour être présents dans ce salut héréditaire. Il y a bien quelques précautions pour éviter les dérapages. Mais les cris de victoire de la thérapie génique sont constants. Ce matin encore, j’écoutais, dans un communiqué fait à la radio, la satisfaction de médecins ayant corrigé l’aptitude à la vue d’un nouveau-né. La bonne santé prochaine de l’humanité est dans la maîtrise de plus en plus grande de la nature, de la science que l’on peut en avoir. La foi, bien que nous soyons dans une Académie Pontificale n’apparaît que par un ou deux termes. Ainsi le mot personne. Mais celui-ci a déjà tellement perdu de sa force qu’il faut l’appuyer par « la dignité » pour le faire entendre !! La prise de conscience suscitée par cette assemblée est donc de poursuivre dans les recherches scientifiques. La vision chrétienne de jadis ne donne que peu d’éclairage sur ces problèmes.

     Voilà trois points de vue, trois directions différentes et divergentes. Existe-t-il quelque part un sage ou une sagesse qui voit l’articulation de ces trois objectifs ? Après tout, nous sommes dans un seul monde et il nous faut vivre avec des philosophes et politiciens, des scientifiques et techniciens, des révélations et des gourous. Il doit exister une triple vision au lieu de trois visions ? Voilà en tous cas un beau sujet de réflexion !

  • Rencontre virtuelle

    Alors que je lisais l’ouvrage de Patrice van Eersel, j’ai cru surprendre une conversation entre Aristote, Galilée et un étudiant en science de notre temps

    Galilée à toi, Aristote, de prendre le premier la parole, toi qui a depuis très longtemps observé le monde qui est le nôtre.

    Aristote Eh bien, dans cette époque de la Grèce, j’ai observé les astronomes qui scrutent le ciel et calculent le temps. A côté, j’ai vu autour de nous dans la vie ordinaire l’incroyable diversité des êtes vivants.

    Les astres et autres objets célestes permettent de calculer très précisément leurs mouvements et le déroulement du temps. Par contre il n’est pas possible de calculer la diversité des vivants, si on veut en connaître le nombre, il faut en faire l’inventaire !

    De là j’ai énoncé le principe suivant qui exprime cette différence : Il y a dans l’univers une loi d’exactitude qui est dans le ciel, et une loi de diversité qui est sur terre.

    Galilée A mon tour d’ajouter un élément qui ressort des observations faites de mon temps. Le phénomène des marées qui est influencé par la position du soleil et de la lune, astres les plus proches, me conduit à dire : la loi d’exactitude du ciel s’applique aussi sur terre !

    Aristote Et à quoi s’applique cette loi d’exactitude ?

    Galilée Cette loi s’applique à tout ce qui est matériel

    Aristote Dois-je donc comprendre que cette loi s’applique aux parties les plus petites des corps matériels, que mon ami Démocrite appelle les atomes ? Ces particules sont présentes en effet autant dans les corps vivants que dans les corps inertes.

    Galilée C’est bien cela.

    Aristote Voilà qui est un événement révolutionnaire pour la pensée. Puis-je alors deviner si vous avez été capables de calculer la diversité des êtres vivants ?

    Galilée Nous n’en étions pas encore là à mon époque.

    L’étudiant Après les découvertes de Galilée, les scientifiques ont cru qu’ils arriveraient à maîtriser la diversité de la vie. Cette opinion s’est maintenue jusqu’à Newton et au-delà. Mais finalement, tout en reconstruisant l’univers à partir des particules, ils se sont trouvés devant la cellule vivante et ont reconnu en elle une extraordinaire complexité. Certains ont alors émis cette idée qu’un principe de ‘complexité’ présidait à l’apparition de la vie. Les hommes de science ont finalement dû admettre que cela est impossible de calculer les diverses espèces de vie pullulant sur terre et ils se sont attachés à faire l‘inventaire de toutes les espèces. Cet inventaire doit encore maintenant être tenu à jour. On y fait participer le plus de gens possible. Ce qui aboutit à ce constat alarmant aujourd'hui qui montre que chaque année une grande quantité d’espèces disparaît.

    Aristote Je dois donc bien comprendre que, si la loi d’exactitude s’étend à tout l’univers, elle n’efface tout de même pas la présence d’un autre principe qui préside à l’apparition et à la diversité des êtres vivants.

    L'étudiant Oui, c’est bien cela.

    Aristote Ce principe est moins révolutionnaire que l’omniprésence de la loi d’exactitude qui ressort des observations de Galilée. Et, la complexité engendrant la diversité, il me suffit de nuancer la deuxième loi pour dire qu’elle est un loi de complexité-diversité. Mes principes devraient s’exprimer comme suit : Il y a dans l’univers une loi d’exactitude qui commande aux astres et aux atomes.- c'est-à-dire dans les grandes dimensions et dans les toutes petites dimensions - ensuite une loi de diversité qui s’applique aux êtres vivants (qui sont quasi tous dans les dimensions moyennes). Ces derniers se sont adaptés à l’exactitude qui fait à la fois leur soubassement dans les atomes et leur environnement dans la totalité de l’univers.

    L’étudiant Il reste une dernière question : que pensiez-vous, à l’époque, des êtres vivants animés ?

    Aristote Pour les grecs la ‘psyché’ était le principe de l’unité des êtres animés et cette ‘psychologie’ était déjà un peu la sortie de la matière et l’entrée dans la vie des dieux.

    L’étudiant Actuellement les derniers avancements de la science montre que l’animation est déjà le fait des ‘animaux’ et que les lois de l’animation sont toujours parties intégrantes de l’univers matériel. Les hommes se distinguent par la liberté et l’intelligence.

    Aristote Ainsi donc il me faudrait faire une dernière adaptation de mes observations et dire : Il y trois lois dans l’univers, une loi d’exactitude qui règle le comportement des particules dans l’immensité de l’univers, une loi de complexité-diversité qui règle les diverses forme de la vie et une loi d’animation qui règle le comportement des êtres vivants animés.

    Voilà un principe logique qui me séduit : la loi de l’univers est une loi à trois étages, chacun produisant ses effets quand les conditions sont arrivées.

    Il est vrai qu’ils n’ont pas encore parlé de l’homme. Qu’a-t-il de plus que d’être un être matériel vivant animé ?

    J’espère donc un jour retrouver ces trois interlocuteurs pour connaître la suite de leur réflexion.

    En attendant, il est amusant de relire « Le Monde s’est-il créé tout seul » son résumé et ses critiques. On peut y voir que chacun se fait la philosophie qui lui convient.