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ecologie

  • Trois visions

    Fleur_a.gifTrois lectures, trois visions du monde

    Les trois dernières lectures que j’ai eu l’occasion de faire nous ont promenés aux antipodes de l’intelligence actuelle du monde. Il y a d’abord « L’histoire des religions » qui parie sur la seule intelligence, puis « La crise écologique » qui souhaite une nouvelle « spiritualité » et enfin « La génétique au risque de l’eugénisme. » qui se noie dans la science.

    Le premier livre s’attache à l’histoire des religions. Il pense découvrir une ligne dans leurs modifications progressives. Les religions évolueraient au fur et à mesure que l’homme se rendait maître de la nature. Il propose, comme fil conducteur de l’évolution du sentiment religieux, l’arrachement progressif de l’homme à l’ordre naturel. Le moment ultime de cet arrachement est le passage à la modernité qui conduit l’homme moderne devant une nature désenchantée. Ainsi le destin de l’homme est d’organiser la cité humaine par la seule raison. Cela me suggère comme avenir un échafaudage de pays laïques culminant démocratiquement dans l’ONU et dominant ainsi les derniers particularismes des nations.

     La deuxième lecture concernant la crise écologique me fait faire un retour en arrière quasi de 180 degré ! L’homme ne maîtrise pas l’environnement, il s’est cru trop fort et trop maître de la nature et il l‘a saccagée ! Il faut maintenant dominer le désordre dans l’environnement. Il est temps que l’homme se change, qu’il redevienne plus proche de la nature. La direction est bien opposée à la précédente qui se trouve dans l’histoire des religions ! C’est quasi à une nouvelle spiritualité des temps modernes que  l’ensemble des intellectuels préoccupés de l’écologie nous appelle. Il s’agit d’une religion universelle qui renoue avec les débuts de l’humanité, à l’époque où elle se sentait plus faible que la nature et devait, par l’intermédiaire des chamans lui offrir des sacrifices. Il y a ainsi des gestes à poser pour s’amadouer la nature, des sacrifices en somme !

    Sacrifices me direz-vous, mais où et quand ? Par exemple dans les associations qui maintiennent artificiellement en vie des espèces qui n’ont plus la place pour se reproduire naturellement. Le maintien du guépard en est une illustration manifeste. Il faudrait citer aussi le sauvetage des tigres de Malaisie, etc.

    Ainsi, la prise de conscience de la crise écologique actuelle conduit à penser que la raison et la politique qui en découle ne suffisent pas pour maîtriser l’environnement. Il faut en revenir à une religion de proximité de la nature, une nouvelle spiritualité !

     La troisième lecture sur la génétique nous enfonce dans le monde ésotérique du génome humain. La solution des naissances difficiles fait de plus en plus appel à la science et sa technique. Elle permet ou permettra d’éviter toutes les anomalies congénitales. Même des théologiens de l’Académie Pontificale des sciences s’appliquent à connaître le génome humain de manière tout à fait pointue pour être présents dans ce salut héréditaire. Il y a bien quelques précautions pour éviter les dérapages. Mais les cris de victoire de la thérapie génique sont constants. Ce matin encore, j’écoutais, dans un communiqué fait à la radio, la satisfaction de médecins ayant corrigé l’aptitude à la vue d’un nouveau-né. La bonne santé prochaine de l’humanité est dans la maîtrise de plus en plus grande de la nature, de la science que l’on peut en avoir. La foi, bien que nous soyons dans une Académie Pontificale n’apparaît que par un ou deux termes. Ainsi le mot personne. Mais celui-ci a déjà tellement perdu de sa force qu’il faut l’appuyer par « la dignité » pour le faire entendre !! La prise de conscience suscitée par cette assemblée est donc de poursuivre dans les recherches scientifiques. La vision chrétienne de jadis ne donne que peu d’éclairage sur ces problèmes.

     Voilà trois points de vue, trois directions différentes et divergentes. Existe-t-il quelque part un sage ou une sagesse qui voit l’articulation de ces trois objectifs ? Après tout, nous sommes dans un seul monde et il nous faut vivre avec des philosophes et politiciens, des scientifiques et techniciens, des révélations et des gourous. Il doit exister une triple vision au lieu de trois visions ? Voilà en tous cas un beau sujet de réflexion !

  • Crise écologique

    Cé cV.jpgCrise écologique, crise des valeurs ?

    Par Dominique Bourg et Philippe Roch. Ils offrent un ouvrage collectif, extrait d’un colloque qui a eu lieu à l’Université de Lausanne les 4, 5 et 6 juin 2009.

    Les 22 auteurs de ce plaidoyer en font partie à des degrés divers. Leurs contributions s’organisent en trois parties. La première partie traite des héritages d’un paradigme chrétien autour du célèbre texte prophétique du professeur d’histoire américain Lynn White Jr. « Les racines historiques de notre crise écologique » (1967), reproduit dans ce livre

    L’article incendiaire : Historical Roots Ecological Crisis Lynn White Jr. Cette conférence incontournable fait remonter les « mauvaises » habitudes à l’époque où les idées d’Aristote, ramenées par l’islam via l’Espagne, ont remplacé les idées platoniciennes dans la société médiévale et dans la chrétienté en insistant sur la supériorité de l’homme sur la nature. Attitude qui petit à petit amené le désastre écologique observé aujourd'hui.

    Elle figure dans ce livre dans la traduction de Jacques Grinevald. Cet ami de Lynn White retrace également, dans le troisième article, le contexte dans lequel fut prononcée cette conférence.

    Jean Bastaire s’insurge sur la mauvaise connaissance du message chrétien figurant dans cette conférence

    Michel Maxime Egger donne le point de vue orthodoxe et regrette notamment que le monde occidental se soit séparé de la vision ternaire (corps, âme et esprit) de l’église orthodoxe. Il gère le site : Trilogie

    Pierre Gisel donne son analyse de l’anthropocentrisme.

    Jean-Louis Schlegel : Le religieux face au politique s’attache à l’usage du mot nature dans l’église catholique

    Alain Papaux analyse les présupposés qui sont à la base du désir de progrès et de consommation illimitée.

    Heather Eaton, recherche le rôle des religions dans l’ère écologique. Elle recherche une spiritualité commune à tous les hommes en relation avec l’évolution de la Terre qui a produit l’homme et son imaginaire.

    La deuxième partie est dédiée à l’anthropologie. L’ouvrage évoque les apports actuels de l’anthropologie dans le débat autour des dégâts de l’anthropocentrisme.

    Philippe Descola revient sur la coupure qui s’est manifestée à la fin du XVIème siècle.

    Jean-Claude Galey, Jacques Ivanhoff, Olivier Ferrari, Christopher Key Chapple expriment leurs expériences.

    Enfin la troisième partie « La nature vécue » présente plusieurs expériences de terrain et des observations diverses qui complètent le propos du livre. Une pluralité de perceptions de la nature qui sont proposées par : K. Gloy, J.-M. Folz, G. Hess, N. Hulot, T. Paquot, J.-B. Racine, P. Roch, A. Grandjean.

    En bref, voici un livre qui ouvre les horizons, qui alimente la réflexion et qui présente une grande diversité de points de vue.