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science - Page 2

  • Rencontre virtuelle

    Alors que je lisais l’ouvrage de Patrice van Eersel, j’ai cru surprendre une conversation entre Aristote, Galilée et un étudiant en science de notre temps

    Galilée à toi, Aristote, de prendre le premier la parole, toi qui a depuis très longtemps observé le monde qui est le nôtre.

    Aristote Eh bien, dans cette époque de la Grèce, j’ai observé les astronomes qui scrutent le ciel et calculent le temps. A côté, j’ai vu autour de nous dans la vie ordinaire l’incroyable diversité des êtes vivants.

    Les astres et autres objets célestes permettent de calculer très précisément leurs mouvements et le déroulement du temps. Par contre il n’est pas possible de calculer la diversité des vivants, si on veut en connaître le nombre, il faut en faire l’inventaire !

    De là j’ai énoncé le principe suivant qui exprime cette différence : Il y a dans l’univers une loi d’exactitude qui est dans le ciel, et une loi de diversité qui est sur terre.

    Galilée A mon tour d’ajouter un élément qui ressort des observations faites de mon temps. Le phénomène des marées qui est influencé par la position du soleil et de la lune, astres les plus proches, me conduit à dire : la loi d’exactitude du ciel s’applique aussi sur terre !

    Aristote Et à quoi s’applique cette loi d’exactitude ?

    Galilée Cette loi s’applique à tout ce qui est matériel

    Aristote Dois-je donc comprendre que cette loi s’applique aux parties les plus petites des corps matériels, que mon ami Démocrite appelle les atomes ? Ces particules sont présentes en effet autant dans les corps vivants que dans les corps inertes.

    Galilée C’est bien cela.

    Aristote Voilà qui est un événement révolutionnaire pour la pensée. Puis-je alors deviner si vous avez été capables de calculer la diversité des êtres vivants ?

    Galilée Nous n’en étions pas encore là à mon époque.

    L’étudiant Après les découvertes de Galilée, les scientifiques ont cru qu’ils arriveraient à maîtriser la diversité de la vie. Cette opinion s’est maintenue jusqu’à Newton et au-delà. Mais finalement, tout en reconstruisant l’univers à partir des particules, ils se sont trouvés devant la cellule vivante et ont reconnu en elle une extraordinaire complexité. Certains ont alors émis cette idée qu’un principe de ‘complexité’ présidait à l’apparition de la vie. Les hommes de science ont finalement dû admettre que cela est impossible de calculer les diverses espèces de vie pullulant sur terre et ils se sont attachés à faire l‘inventaire de toutes les espèces. Cet inventaire doit encore maintenant être tenu à jour. On y fait participer le plus de gens possible. Ce qui aboutit à ce constat alarmant aujourd'hui qui montre que chaque année une grande quantité d’espèces disparaît.

    Aristote Je dois donc bien comprendre que, si la loi d’exactitude s’étend à tout l’univers, elle n’efface tout de même pas la présence d’un autre principe qui préside à l’apparition et à la diversité des êtres vivants.

    L'étudiant Oui, c’est bien cela.

    Aristote Ce principe est moins révolutionnaire que l’omniprésence de la loi d’exactitude qui ressort des observations de Galilée. Et, la complexité engendrant la diversité, il me suffit de nuancer la deuxième loi pour dire qu’elle est un loi de complexité-diversité. Mes principes devraient s’exprimer comme suit : Il y a dans l’univers une loi d’exactitude qui commande aux astres et aux atomes.- c'est-à-dire dans les grandes dimensions et dans les toutes petites dimensions - ensuite une loi de diversité qui s’applique aux êtres vivants (qui sont quasi tous dans les dimensions moyennes). Ces derniers se sont adaptés à l’exactitude qui fait à la fois leur soubassement dans les atomes et leur environnement dans la totalité de l’univers.

    L’étudiant Il reste une dernière question : que pensiez-vous, à l’époque, des êtres vivants animés ?

    Aristote Pour les grecs la ‘psyché’ était le principe de l’unité des êtres animés et cette ‘psychologie’ était déjà un peu la sortie de la matière et l’entrée dans la vie des dieux.

    L’étudiant Actuellement les derniers avancements de la science montre que l’animation est déjà le fait des ‘animaux’ et que les lois de l’animation sont toujours parties intégrantes de l’univers matériel. Les hommes se distinguent par la liberté et l’intelligence.

    Aristote Ainsi donc il me faudrait faire une dernière adaptation de mes observations et dire : Il y trois lois dans l’univers, une loi d’exactitude qui règle le comportement des particules dans l’immensité de l’univers, une loi de complexité-diversité qui règle les diverses forme de la vie et une loi d’animation qui règle le comportement des êtres vivants animés.

    Voilà un principe logique qui me séduit : la loi de l’univers est une loi à trois étages, chacun produisant ses effets quand les conditions sont arrivées.

    Il est vrai qu’ils n’ont pas encore parlé de l’homme. Qu’a-t-il de plus que d’être un être matériel vivant animé ?

    J’espère donc un jour retrouver ces trois interlocuteurs pour connaître la suite de leur réflexion.

    En attendant, il est amusant de relire « Le Monde s’est-il créé tout seul » son résumé et ses critiques. On peut y voir que chacun se fait la philosophie qui lui convient.

  • Chrétien et homme de science ?

    Cristaline.jpgJ’ai lu avec grand intérêt « L’itinéraire spirituel de Georges Lemaître » de Dominique Lambert. Georges Lemaître est ce scientifique belge qui a proposé l’hypothèse de l’expansion de l’univers à partir d’un petit noyau. Il était aussi prêtre catholique et fort attentif à sa mission. En raison de cela, il a été suspecté de manque d’objectivité et son hypothèse a d’abord été ridiculisée par une sobriquet : le « big bang ». Ce mot est resté pour qualifier cette hypothèse qui est aujourd'hui admise à l’unanimité du mode scientifique.

     

    C’est une méditation de la Genèse qui a orienté ses recherches. Scandale ! Pourtant c’est un fait maintenant incontournable : l’hypothèse du « big bang » a été faite par un croyant.

     

    Par rapport à Galilée, la différence est très nette. Alors que le premier avait souffert d’une condamnation maladroite, Georges Lemaître a souffert de félicitations trop voyantes faites par Pie XII. Vous découvrirez cela dans les chapitres qui relatent sa participation à l'Académie pontificale des sciences.

     

    Ainsi, celui qui se situe dans la trace d’Incarnation doit supporter la même méfiance qu’a supporté son maître quand il annonçait qu’il était bien le Fils de Dieu et qu’il était descendu du ciel.

     

    L’auteur : Lambert, Dominique. Docteur en philosophie et docteur en sciences physiques (Louvain-la-Neuve) — Chargé de cours en philosophie des sciences et histoire des sciences aux Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix (Namur, 1996- ) — Membre de diverses sociétés scientifiques — Auteur du Principe anthropique. L’homme est-il le centre de l’univers ? (avec J. Demaret ; Colin, 1994) ; Au cœur des sciences. Une métaphysique rigoureuse (avec M. Leclerc ; Beauchesne, 1996); Sciences et théologie. Les figures d'un dialogue (PUN-Lessius, 1999); Un atome d'univers. La vie et l'oeuvre de Georges Lemaître (Lessius-Racine, 2000) — Lauréat du prix Georges Lemaître (1999).

  • Rencontre foi et science

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    C’est une rencontre étonnante que je viens de faire. Je lisais un livre sur les récentes découvertes scientifiques. Cet ouvrage, écrit par Jean Staune, directeur de l’Université Interdisciplinaire de Paris, a été recensé dans un récent « Dimanche Express ».

    Des spécialistes en biologie y exposaient leur compréhension de l’évolution. Parmi eux figure Denton, professeur de biologie en Australie. Voici en quels termes J. Staune termine sa présentation de ce spécialiste :

     “ C’est seulement après tout cela (= son travail scientifique de biologiste) que Denton en tire une conclusion qui, elle, est d’ordre théologique : « En raison de la doctrine de l’Incarnation qui impliquait que Dieu avait pris la forme humaine, aucune religion ne dépendait davantage de la notion d’une position absolument centrale et singulière de l’homme dans le cosmos que le christianisme. La vision anthropocentrique de la chrétienté médiévale est peut-être l’idée la plus extraordinaire que l'homme ait jamais formulée. C’est une théorie fondamentale et d’une prétention radicale. Aucune théorie humaine ne l’égale en audace puisqu’elle stipule que toute chose se rapporte à l’existence de l’homme [… ] Quatre siècles après que la révolution scientifique eût paru détruire cette conception, bannir Aristote et rendre caduque toute spéculation téléologique, le flot incessant des découvertes s’est spectaculairement retourné en faveur de la téléologie. La science, qui depuis quatre cents ans semblait le grand allié de l’athéisme, est enfin devenue, en cette fin de IIe millénaire, ce que Newton et beaucoup de ses premiers partisans avaient ardemment souhaité : le défenseur de la foi anthropocentrique. »

    C’est ainsi que l’on peut exorciser le « fantôme de Copernic ». L’homme n’est plus au centre de l’Univers au plan géographique mais retrouve, de façon plus subtile, une place centrale en tant que but de l’évolution de l’Univers. Si étonnant que cela puisse paraître à celui qui vient de lire ces lignes, Denton n’est nullement chrétien. Il ne fait que constater que la longue chaîne de coïncidences qu’il met au jour à travers les propriétés chimiques et biochimiques de la nature soutient un point central de la théologie chrétienne. ”

     

    Le mot “Incarnation” m’a immédiatement ramené au parcours de la foi tel qu’il nous est proposé ces mois-ci. Et j’ai prolongé les réflexions de Denton en considérant l’homme comme la finalité de l’évolution pour qu’un jour le Fils puisse naître d’une femme. C’est l’occasion de se rappeler que c’est l’Esprit qui a fixé les lois de l’univers. Elles trouvent leur aboutissement dans le corps humain. Voilà pourquoi la chair n’est pas complètement étrangère à la vie de l’Esprit.

    Ceux qui aiment la science liront avec intérêt ce livre : « Notre existence a-t-elle un sens ?» qui cherche à renouer un dialogue entre la foi et la science.

    Quant à nous tous, nous pourrons repenser aux merveilles de la création quand nous chanterons : « Que tes œuvres sont belles … l’homme est à l’image de Dieu », ou encore, comme en ce 4ème dimanche, « Heureux les hommes au cœur de chair, ils deviendront printemps du monde … »