Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

religion - Page 2

  • métamorphoses de Dieu

    religion,modernité,désenchantement,mondialisation,religieux,secte,divin,âme du mondeLes métamorphoses de Dieu

    de Frédéric Lenoir

     

    L’auteur examine d’abord le phénomène de l’ « individualisation ». L’homme moderne ne supporte plus qu’on lui apprenne de l’extérieur ce qu’il doit penser.

    Ensuite il fait observer la globalisation qui s’appelle aussi la mondialisation. Ce phénomène a provoqué un brassage considérable de toutes les diverses opinions qui se manifestent dans le monde entier.

    Devant ce marché des convictions, les différentes religions établies ont des réactions d’identité qui peuvent les pousser soit dans un repli soit dans une ouverture à la tolérance vis-à-vis des autres soit de confrontation civilisationnelle.

    L’homme ne supportant pas la solitude, a construit des sectes phénomène qui attire également l’attention de l’auteur.

    Le chapitre suivant est consacré à la modernité et comment elle influence l’idée que l’on se fait « du religieux ».

    Mais le religieux fait partie de la nature de l’homme, on assiste à un renouveau du sentiment religieux qui se construit cette fois indépendamment des religions établies. Cela se fait dans un foisonnement considérable qui cherche à ré enchanter un monde que la rationalité de l’homme moderne avait désenchanté.

    Vient alors une description des figures que prend le divin pour le sujet moderne.

    L’épilogue de cet ouvrage cherche à exposer une évolution cohérente de la notion du sacré à travers les âges.

    Voici un livre remarquable, très documenté, fournissant une description très complète d’un phénomène qui ne cessera de nous questionner : l’évolution de l’idée que l’homme se fait de Dieu.

    Rappelons que Frédéric Lenoir a collaboré avec Ysé Tardan-Masquelier à l’Encyclopédie des religions,

    Il est rédacteur de la Revue le Monde des religions.

     

  • Eglise-pouvoir

    Zizola.jpgL’église, le pouvoir et les religions dans la mondialisation

    de Giancarlo Zizola

    Voilà un livre fort intéressant.

    L’auteur a commencé sa carrière de journaliste à Rome un peu avant le Concile. Il est un admirateur inconditionnel de Jean XIII. Depuis ce moment, il a suivi les tournants pris par Paul VI, Jean-Paul II et les enjeux considérables auxquels l’Eglise doit faire face.

    Journaliste et philosophe, spécialiste du Vatican, observateur pendant plus d’un demi siècle des combats du siège apostolique, il arrive à schématiser les évolutions qui se sont faites jour dans la société et dans les religions.

    Il est conscient de la difficulté du dialogue interreligieux dans la complexité méditerranéenne. L’utilisation politico-religieuse de la peur, qui a été utilisée des siècles durant, attire son attention. Il consacre un chapitre à l’Eglise et la guerre, analyse les relations du siège apostolique avec les Etats.

    Puis vient l’estimation des enjeux actuels qui se posent à l’Eglise. Elle devra ré imaginer sa place dans une société où la laïcité se répand depuis l’Occident pendant que les religions de l’Orient envahissent notre vieux continent. Elle devra aussi réinventer une éthique dans un monde où la liberté totale a effacé tous les repères. Elle devra traiter des délicats problèmes de l’avortement, l’euthanasie, la manipulation des embryons ….

    Il suit, avec Benoît XVI, l’entente avec l’islam depuis Ratisbonne jusqu’à Istanbul.

    Enfin, signalons les quelques entretiens qui clôturent le livre. L’auteur y rapporte les rencontres faites avec Pier Paolo Pasolini, Emmanuel Levinas, Sergio Quinzio, et Massimo Cacciari. Ces pages valent à elles seuls la peine de s’attarder à ces mémoires.

    En résumé : à lire.

  • Trois visions

    Fleur_a.gifTrois lectures, trois visions du monde

    Les trois dernières lectures que j’ai eu l’occasion de faire nous ont promenés aux antipodes de l’intelligence actuelle du monde. Il y a d’abord « L’histoire des religions » qui parie sur la seule intelligence, puis « La crise écologique » qui souhaite une nouvelle « spiritualité » et enfin « La génétique au risque de l’eugénisme. » qui se noie dans la science.

    Le premier livre s’attache à l’histoire des religions. Il pense découvrir une ligne dans leurs modifications progressives. Les religions évolueraient au fur et à mesure que l’homme se rendait maître de la nature. Il propose, comme fil conducteur de l’évolution du sentiment religieux, l’arrachement progressif de l’homme à l’ordre naturel. Le moment ultime de cet arrachement est le passage à la modernité qui conduit l’homme moderne devant une nature désenchantée. Ainsi le destin de l’homme est d’organiser la cité humaine par la seule raison. Cela me suggère comme avenir un échafaudage de pays laïques culminant démocratiquement dans l’ONU et dominant ainsi les derniers particularismes des nations.

     La deuxième lecture concernant la crise écologique me fait faire un retour en arrière quasi de 180 degré ! L’homme ne maîtrise pas l’environnement, il s’est cru trop fort et trop maître de la nature et il l‘a saccagée ! Il faut maintenant dominer le désordre dans l’environnement. Il est temps que l’homme se change, qu’il redevienne plus proche de la nature. La direction est bien opposée à la précédente qui se trouve dans l’histoire des religions ! C’est quasi à une nouvelle spiritualité des temps modernes que  l’ensemble des intellectuels préoccupés de l’écologie nous appelle. Il s’agit d’une religion universelle qui renoue avec les débuts de l’humanité, à l’époque où elle se sentait plus faible que la nature et devait, par l’intermédiaire des chamans lui offrir des sacrifices. Il y a ainsi des gestes à poser pour s’amadouer la nature, des sacrifices en somme !

    Sacrifices me direz-vous, mais où et quand ? Par exemple dans les associations qui maintiennent artificiellement en vie des espèces qui n’ont plus la place pour se reproduire naturellement. Le maintien du guépard en est une illustration manifeste. Il faudrait citer aussi le sauvetage des tigres de Malaisie, etc.

    Ainsi, la prise de conscience de la crise écologique actuelle conduit à penser que la raison et la politique qui en découle ne suffisent pas pour maîtriser l’environnement. Il faut en revenir à une religion de proximité de la nature, une nouvelle spiritualité !

     La troisième lecture sur la génétique nous enfonce dans le monde ésotérique du génome humain. La solution des naissances difficiles fait de plus en plus appel à la science et sa technique. Elle permet ou permettra d’éviter toutes les anomalies congénitales. Même des théologiens de l’Académie Pontificale des sciences s’appliquent à connaître le génome humain de manière tout à fait pointue pour être présents dans ce salut héréditaire. Il y a bien quelques précautions pour éviter les dérapages. Mais les cris de victoire de la thérapie génique sont constants. Ce matin encore, j’écoutais, dans un communiqué fait à la radio, la satisfaction de médecins ayant corrigé l’aptitude à la vue d’un nouveau-né. La bonne santé prochaine de l’humanité est dans la maîtrise de plus en plus grande de la nature, de la science que l’on peut en avoir. La foi, bien que nous soyons dans une Académie Pontificale n’apparaît que par un ou deux termes. Ainsi le mot personne. Mais celui-ci a déjà tellement perdu de sa force qu’il faut l’appuyer par « la dignité » pour le faire entendre !! La prise de conscience suscitée par cette assemblée est donc de poursuivre dans les recherches scientifiques. La vision chrétienne de jadis ne donne que peu d’éclairage sur ces problèmes.

     Voilà trois points de vue, trois directions différentes et divergentes. Existe-t-il quelque part un sage ou une sagesse qui voit l’articulation de ces trois objectifs ? Après tout, nous sommes dans un seul monde et il nous faut vivre avec des philosophes et politiciens, des scientifiques et techniciens, des révélations et des gourous. Il doit exister une triple vision au lieu de trois visions ? Voilà en tous cas un beau sujet de réflexion !