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paul vi

  • Paul VI

    Paul VI

     

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    Contrairement à ce que d’aucuns pensent du pontificat de Giovanni Battista Montini et de la personnalité même de celui qui régna sous le nom de Paul VI, l’Eglise a amorcé avec lui un vrai virage vers la modernité. C’est là l’héritage du nouveau Bienheureux.

    Béatifié ce dimanche 19 octobre à Rome par le pape François, Paul VI ne fut pas le souverain pontife discret et effacé que l’on croyait. A bien des égards, ceux qui portent un regard d’historien sur ses 15 années de pontificat, estiment qu’il fut, dans de nombreux domaines, un pape prophète et volontaire.

    Mais les clichés ont la vie dure. Que n’a-t-on pas affublé Paul VI de qualificatifs peu agréables: « effacé », « triste »,… On retient de lui qu’il fut le « le pape opposé à la pilule ». C’est un peu court.

    Pour analyser le pontificat de celui qui succéda à Saint Jean XXIII, il faut se replacer dans le contexte de l’époque. Lors de son accession au trône pétrinien, Paul VI n’a pas eu facile car succéder au pape débonnaire et proche des gens comme l’était Jean XXIII n’était pas aisé: la personnalité de cardinal Montini était tout autre, plus réservée. Il dut donc se faire accepter. Il dut gérer aussi le poursuite du Concile Vatican II, véritable révolution pour l’Eglise, laquelle entraîna la fronde des traditionalistes. Enfin, le monde occidental entrait dans une période de libération des mœurs, avec une jeunesse voulant briser les tabous et les interdits. Ce fut l’époque de Mai 68. Clairement, le pouvoir moral de l’Eglise fut mis en cause par la société.

    Initiateur du synode des évêques

    C’est dans ce contexte pour le moins difficile que le pontificat de Paul VI marqua un tournant avec ceux qui l’avaient précédé. Le nouveau pape abandonna une grande partie des fastes de l’Eglise, pour prôner une Eglise plus pauvre, plus proche. Ainsi, la tiare fut vendue et l’argent donné aux pauvres. Il dépouilla aussi la liturgie. Il mit en place aussi les bases pastorales et diplomatiques des futurs pontificats.

    C’est Paul VI qui fut l’initiateur de nombreuses commissions et conseils pontificaux: pour les laïcs, « Justice et Paix », « Cor Unum », pour la famille, pour le dialogue avec les non-chrétiens,… L’une des décisions importantes fut d’instituer les synodes des évêques dans le but de renforcer la collégialité et de promouvoir une certaine autonomie des Eglises locales.

    Enfin, il fut le premier pape à entreprendre, déjà, une réforme de la Curie, en fixant la retraite des cardinaux et évêques à 75 ans, et à 80 ans la limite d’éligibilité des cardinaux, portant à 120 le nombre maximal des électeurs du pape.

    On retient encore de lui ses nombreux voyages à travers le globe, témoignant de sa volonté de dialoguer avec le monde. Et parmi ceux-ci, le voyage en Terre Sainte, où aucun pape avant lui ne s’était rendu et sa rencontre avec le patriarche orthodoxe Athénagoras. Il a ouvert un vrai chemin vers le dialogue interreligieux, qui fut contesté par la frange intégriste de l’Eglise menée par Mgr Lefèbvre que Paul VI suspendit a divinis. La première encyclique Ecclesiam suam s’inscrit d’ailleurs dans cette logique. Elle voulait mettre l’Eglise en dialogue avec le monde.

    Une Eglise ancrée dans le monde

    Dans le même sens, l’exhortation apostolique Evangelii nuntiandi conclut la troisième session du synode des évêques, consacrée à l’évangélisation. Paul VI y promeut une Eglise à la fois ancrée au cœur du monde et témoin de l’absolu de Dieu.

    Avec l’encyclique Populorum Progressio, Paul VI affirma, d’une part, que « la question sociale est devenue mondiale » et, d’autre part, que  »le développement est le nouveau nom de la paix ». On se souvient à cet égard de son discours historique aux Nations Unies, qui donna à la diplomatie vaticane la place qui lui revient encore aujourd’hui.

    Les observateurs s’accordent à dire que les dernières années de son pontificat furent des temps d’inquiétude. Chute des ordinations en Occident, appropriations parfois hasardeuses de Vatican II contestation des autorités. Le contexte de l’époque eut pour conséquence que sa dernière encyclique, Humanae Vitae fut mal perçue. Au nom du respect de la vie, le pape prônait le principe du refus de toute contraception artificielle pour les couples catholiques. Pour la première fois, un enseignement du magistère fut ouvertement contesté, y compris par des cardinaux et des évêques. Il en découla une fracture entre le monde et le pape, pourtant apôtre du « dialogue » et de la « conversation ».

    Mais, au regard des gestes prophétiques qu’il a posés, Paul VI restera dans l’Histoire comme le pape qui a fait entrer l’Eglise dans la modernité.

    J.J.D.

     

    source : Info.Catho.be

     

  • Commentaires sur l’Encyclique sociale

    couverture-caritas-in-veritate.jpg

    Ce matin, j’ai recherché un article commentant l’encyclique de Benoït XVI. Il était écrit par Isabelle de GAULMYN. Il avait attiré mon attention lorsque je prenais la peine de lire et résumer l’encyclique.

     

    Ce faisant j’ai trouvé également le commentaire du pape lui-même sur « Caritas in Veritate », traduit de l’italien par la même Isabelle de GAULMYN .

     

    Est également apparu sous mes yeux un commentaire très intéressant d’un avocat, économiste, homme de gauche, canadien … qui veut construire une « Nouvelle Société ». Vous ne perdrez pas votre temps en lisant cet article.

  • Caritas in Veritate

    e15.jpgRésumé de la dernière encyclique de Benoît XVI.

    Par l'expression « caritas in veritate », Benoît XVI manifeste qu'il veut parler de la charité dans toutes ses dimensions. Cette encyclique se situe 40 ans après « Populorum Progressio » de Paul VI. Elle marque donc un anniversaire.

    Benoît XVI signale que l'Eglise n'a pas de solutions techniques à offrir à l'humanité mais qu'il est de sa mission de témoigner de la vérité.

    Le message de Populorum Progressio

    Benoît XVI situe cette encyclique que Paul VI a écrite peu de temps après le Concile Vatican II. Elle ne comporte pas de coupure avec le passé et elle fait partie de l'action générale de Paul VI sur les problèmes sociaux. Pour lui, en effet, il n'y a pas de développement vrai s'il ne s'attache au développement intégral de l'homme dans toutes ses dimensions. « Quand Dieu est éclipsé, notre capacité de reconnaître l'ordre naturel, le but et le bien commence à s'évanouir ».

    Le développement aujourd'hui

    Par le développement des peuples, Paul VI entendait « faire sortir les peuples de la faim, de la misère, des maladies endémiques, et de l'analphabétisme ». Benoît XVI, pour sa part, fait un inventaire à partir de cette espérance. Il constate que le développement n'est plus le fait de quelques uns, mais qu'il implique de nombreux acteurs : il est multipolaire. L'évolution principale de la société depuis le Concile tient au fait que les acteurs économiques sont mondialisés alors que l'action des Etats reste confinée dans leurs frontières. Ils sont donc moins forts maintenant qu'à cette époque-là. Il existe une disparité plus forte à tous les échelons entre les plus forts et les plus faibles. Sont apparus également de nouveaux comportements sur le respect de la vie (avortement, euthanasie, fécondation in vitro ). Les droits à la liberté religieuse sont, eux aussi, en évolution.

    Fraternité, développement et société civile.

    L'homme est placé par la vie devant l'expérience du don. Mais « l'homme moderne est parfois convaincu, à tort, d'être le seul auteur de lui-même, de sa vie et de la société ».

    La vie économique a besoin d'échanges contractuels, mais aussi de lois justes et de formes de redistribution guidées par la politique, ainsi que d'œuvres qui soient marquées par l'esprit du don. Il est donc nécessaire d'élaborer par la réflexion un système impliquant trois acteurs : le marché, l'Etat et la "société civile". Sans oublier de se situer aussi au niveau de l'entreprise. Pour favoriser le développement, la triple dimension économique, politique et bénévole (relative au don sans contrepartie) doit se retrouver à tous les échelons de la vie en société.

    Développement des peuples, droits et devoirs, environnement

    Pour obtenir le développement des peuples, il ne suffit pas de définir et de réclamer de plus en plus de droits, il faut également concilier respects des droits et sens du devoir dans le chef des différents responsables. Ce sens du devoir s'appelle parfois éthique, parfois sens moral. Benoît XVI inventorie dans ce chapitre une série de déviations, de disparités, que l'on peut éviter si les responsables n'oublient pas qu'ils ont des devoirs. Dans l'inventaire que fait ici le pape se trouvent notamment le respect de l'initiative des parents en ce qui concerne le don de la vie, la recherche du bien commun dans la répartition des richesses, la volonté de protéger l'environnement qui est un bien pour tous.

    La collaboration de la famille humaine

    L'homme est un être relationnel et il ne s'épanouit que s'il peut entrer librement en relation avec son entourage.

    Le développement des peuples ne peut se passer de la recherche constante de l'amélioration des relations à tous les niveaux entre les personnes, les Etats, et toutes les associations intermédiaires. Il importe, dans l'exercice de l'autorité, de mettre en œuvre les principes de subsidiarité et de solidarité. Il faut en outre veiller à favoriser la culture et l'éducation sans négliger le tourisme qui permet les rencontres. Benoît XVI examine encore la collaboration nécessaire dans la finance, le travail, la défense des ouvriers et des consommateurs. Enfin, il renouvelle l'appel de Jean XXIII ( Pacem in terris ) à la constitution d'une Autorité politique mondiale qui pourrait agir dans les domaines tels que l'environnement ou le droit international.

    Le développement des peuples et la technique

    La technique est une réalité profondément humaine, liée à l'autonomie et à la liberté de l'homme. Mais elle ne joue vraiment son rôle que si elle permet aux hommes de réaliser leurs aspirations profondes.

    Le processus de mondialisation pourrait substituer la technologie aux idéologies. L'humanité risque alors de vouloir tout résoudre par la technologie : technique  financière, technique des échanges commerciaux, technique des accords gouvernementaux, technique des médias, technique biologique. L'homme risque d'imaginer pouvoir tout résoudre de cette manière. Le développement prend alors une tournure décevante. L'absolutisme de la technique tend à provoquer une incapacité à percevoir ce qui ne peut s'expliquer par la matière seule. Or, l'homme n'est pas que matière, et il faut qu'il s'inquiète de sa dimension spirituelle.

    Conclusion

    Sans Dieu, l'homme ne sait où aller et ne parvient même pas à comprendre ce qu'il est. « Paul VI nous a rappelé dans Populorum Progressio que l'homme n'est pas à même de gérer à lui seul son progrès, ... nous ne serons capables de produire une réflexion nouvelle  ... que si nous nous reconnaissons, en tant que personnes et en tant que communautés, appelés à faire partie de la famille de Dieu en tant que fils. » ... « Le développement a besoin de chrétiens qui ont les mains tendues vers Dieu ... conscients que l'amour d'où procède l'authentique développement n'est pas produit par nous mais nous est donné ».

     

    Sur les dépêches Cathobel vous trouverez également des Commentaires et aussi des Passages saillants et quelques  réflexions sur l'encyclique : Réflexions du Cardinal Martino, Président du Conseil pontifical Justice et Paix, Réflexions du Cardinal Vingt-Trois, Archevêque de Paris, Réflexions de l'Osservatore Romano, quotidien du Vatican.