Résumé de la dernière encyclique de Benoît XVI.
Par l'expression « caritas in veritate », Benoît XVI manifeste qu'il veut parler de la charité dans toutes ses dimensions. Cette encyclique se situe 40 ans après « Populorum Progressio » de Paul VI. Elle marque donc un anniversaire.
Benoît XVI signale que l'Eglise n'a pas de solutions techniques à offrir à l'humanité mais qu'il est de sa mission de témoigner de la vérité.
Le message de Populorum Progressio
Benoît XVI situe cette encyclique que Paul VI a écrite peu de temps après le Concile Vatican II. Elle ne comporte pas de coupure avec le passé et elle fait partie de l'action générale de Paul VI sur les problèmes sociaux. Pour lui, en effet, il n'y a pas de développement vrai s'il ne s'attache au développement intégral de l'homme dans toutes ses dimensions. « Quand Dieu est éclipsé, notre capacité de reconnaître l'ordre naturel, le but et le bien commence à s'évanouir ».
Par le développement des peuples, Paul VI entendait « faire sortir les peuples de la faim, de la misère, des maladies endémiques, et de l'analphabétisme ». Benoît XVI, pour sa part, fait un inventaire à partir de cette espérance. Il constate que le développement n'est plus le fait de quelques uns, mais qu'il implique de nombreux acteurs : il est multipolaire. L'évolution principale de la société depuis le Concile tient au fait que les acteurs économiques sont mondialisés alors que l'action des Etats reste confinée dans leurs frontières. Ils sont donc moins forts maintenant qu'à cette époque-là. Il existe une disparité plus forte à tous les échelons entre les plus forts et les plus faibles. Sont apparus également de nouveaux comportements sur le respect de la vie (avortement, euthanasie, fécondation in vitro ). Les droits à la liberté religieuse sont, eux aussi, en évolution.
Fraternité, développement et société civile.
L'homme est placé par la vie devant l'expérience du don. Mais « l'homme moderne est parfois convaincu, à tort, d'être le seul auteur de lui-même, de sa vie et de la société ».
La vie économique a besoin d'échanges contractuels, mais aussi de lois justes et de formes de redistribution guidées par la politique, ainsi que d'œuvres qui soient marquées par l'esprit du don. Il est donc nécessaire d'élaborer par la réflexion un système impliquant trois acteurs : le marché, l'Etat et la "société civile". Sans oublier de se situer aussi au niveau de l'entreprise. Pour favoriser le développement, la triple dimension économique, politique et bénévole (relative au don sans contrepartie) doit se retrouver à tous les échelons de la vie en société.
Développement des peuples, droits et devoirs, environnement
Pour obtenir le développement des peuples, il ne suffit pas de définir et de réclamer de plus en plus de droits, il faut également concilier respects des droits et sens du devoir dans le chef des différents responsables. Ce sens du devoir s'appelle parfois éthique, parfois sens moral. Benoît XVI inventorie dans ce chapitre une série de déviations, de disparités, que l'on peut éviter si les responsables n'oublient pas qu'ils ont des devoirs. Dans l'inventaire que fait ici le pape se trouvent notamment le respect de l'initiative des parents en ce qui concerne le don de la vie, la recherche du bien commun dans la répartition des richesses, la volonté de protéger l'environnement qui est un bien pour tous.
La collaboration de la famille humaine
L'homme est un être relationnel et il ne s'épanouit que s'il peut entrer librement en relation avec son entourage.
Le développement des peuples ne peut se passer de la recherche constante de l'amélioration des relations à tous les niveaux entre les personnes, les Etats, et toutes les associations intermédiaires. Il importe, dans l'exercice de l'autorité, de mettre en œuvre les principes de subsidiarité et de solidarité. Il faut en outre veiller à favoriser la culture et l'éducation sans négliger le tourisme qui permet les rencontres. Benoît XVI examine encore la collaboration nécessaire dans la finance, le travail, la défense des ouvriers et des consommateurs. Enfin, il renouvelle l'appel de Jean XXIII ( Pacem in terris ) à la constitution d'une Autorité politique mondiale qui pourrait agir dans les domaines tels que l'environnement ou le droit international.
Le développement des peuples et la technique
La technique est une réalité profondément humaine, liée à l'autonomie et à la liberté de l'homme. Mais elle ne joue vraiment son rôle que si elle permet aux hommes de réaliser leurs aspirations profondes.
Le processus de mondialisation pourrait substituer la technologie aux idéologies. L'humanité risque alors de vouloir tout résoudre par la technologie : technique financière, technique des échanges commerciaux, technique des accords gouvernementaux, technique des médias, technique biologique. L'homme risque d'imaginer pouvoir tout résoudre de cette manière. Le développement prend alors une tournure décevante. L'absolutisme de la technique tend à provoquer une incapacité à percevoir ce qui ne peut s'expliquer par la matière seule. Or, l'homme n'est pas que matière, et il faut qu'il s'inquiète de sa dimension spirituelle.
Sans Dieu, l'homme ne sait où aller et ne parvient même pas à comprendre ce qu'il est. « Paul VI nous a rappelé dans Populorum Progressio que l'homme n'est pas à même de gérer à lui seul son progrès, ... nous ne serons capables de produire une réflexion nouvelle ... que si nous nous reconnaissons, en tant que personnes et en tant que communautés, appelés à faire partie de la famille de Dieu en tant que fils. » ... « Le développement a besoin de chrétiens qui ont les mains tendues vers Dieu ... conscients que l'amour d'où procède l'authentique développement n'est pas produit par nous mais nous est donné ».
Sur les dépêches Cathobel vous trouverez également des Commentaires et aussi des Passages saillants et quelques réflexions sur l'encyclique : Réflexions du Cardinal Martino, Président du Conseil pontifical Justice et Paix, Réflexions du Cardinal Vingt-Trois, Archevêque de Paris, Réflexions de l'Osservatore Romano, quotidien du Vatican.