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Conférence - Page 11

  • Palestine, l’heure de vérité par Leila SHAHID

    Palestine.jpgMme la Ministre Simonet présente l’oratrice. Elles se sont connues dans l’organisation de l’exposition Masarat-Palestine. Aussi retrace-t-elle brièvement son histoire. Au passage, elle rappelle cette phrase de Freud à Einstein en 1932 : « … le développement culturel travaille toujours contre la guerre … » (de mémoire)

    Leila SHAHID parle d’abord de l’affrontement récent qui fut une guerre en directe. Elle ne veut pas en parler sous forme de chiffre, mais elle tient à donner des noms pour donner un tour de proximité à cette terrible guerre. Ainsi elle raconte en quelques mots l’histoire des enfants qui sont soignés en Belgique. Elle raconte l’histoire de trois d’entre eux. Un garçon qui, impatient, est sorti dans la rue et a reçu un éclat d’obus provenant d’un avion israélien. Viennent ensuite l’histoire de deux fillettes qui ont perdus quasi toute leur famille.

    Ensuite elle se met à la place de l’auditoire pour poser les questions qu’elle sait qu’il a envie de poser.

    Q1 Pourquoi le Hamas a-t-il rompu la trêve ?

    R En fait, la trêve avait été rompue au début novembre par une incursion des militaires israéliens.

    Q2 Pourquoi lancer des rockets sur le Sud d’Israël ?

    R La trêve devait comporter la levée du blocus de la bande de Gaza, Mais ce blocus n’avait jamais été levé.

    Q3 Pourquoi le Hamas s’abrite derrière des boucliers humains ?

    R Le territoire est tellement petit qu’il n’y a pas moyen de séparer clairement l’organisation militaire du reste de la population.

    Leila SHAHID n’adopte cependant pas toutes les positions du Hamas. Elle est contre l’envoi de rockets qui visent délibérément des civils. Au cours de son allocution, elle cite au moins dix fois le nom de son patron Mahmoud Abbas. En 2001, l’apparition du terrorisme de Ben Laden a fait du tort à la cause des Palestiniens, en favorisant un amalgame entre eux et les Palestiniens.

    P territoires.jpgElle comprend les sentiments des Israéliens qui ont peur suite à l’extermination de la Shoah. Mais elle pense que l’Etat joue sur cette peur pour obtenir des appuis dans la population. A l’aide de cartes, elle montre comment Israël est occupé à rétrécir le territoire palestinien. Elle qualifie cette attitude de déni de droit d’exister de la part d’Israël à l’égard des Palestiniens. L’Europe est intervenue dans le partage initial et ne peut pas rester inactive devant cela. Elle se demande pourquoi le monde accorde-t-il une telle impunité à Israël ? (Vous pouvez voir cette carte sur le site France-Palestine)

    L’avenir à court terme est l’organisation des élections en Israël. L’enjeu pour les Palestiniens est de reconstruire l’unité du tissu social des Palestiniens et organiser des élections nationales.

     

    Il est possible de trouver de nombreuses images sur le Net.

  • Défis pour l’Eglise au XXIème siècle

    Danneels__5545.jpgConférence du Cardinal Danneels

    L’Eglise est en crise.

    Oui, bien sûr, elle est en crise depuis sa fondation et elle subit le sort de son fondateur : Le Christ a affirmé qu’il était Fils de Dieu, l’Eglise le répète et beaucoup cherchent à l’éliminer.

    Deux images apparaissant pour parler des espoirs qui côtoient les revers. « La prairie est jaunie mais on y voit des touffes d’herbes vertes » et « Quand un nuage passe devant le soleil, il a souvent une frange lumineuse ».

    C’est sur ce fond de sérénité que va se dérouler la conférence. Le ton sur lequel s’exprime le cardinal va encore renfoncer de bout en bout cette impression.

    Défi de la foi.

    La cité chrétienne n’existe plus. Cependant notre temps pose à l’Eglise les vraies questions. Celles-ci forcent les chrétiens à mieux exprimer leur foi, à préciser l’interprétation de la Bible.

    C’est un problème de transmettre la foi en un Dieu invisible. L’homme moderne a des difficultés à appréhender la réalité du monde invisible. Auparavant, cela allait de soi, mais depuis l’affaire Galilée et les Lumières, l’homme ne comprend plus que ce qu’il touche ou ce qu’il voit.

    Défi de l’environnement.

    La société pluriculturelle entraîne de nouveaux mélanges. Il faut rencontrer le voisinage des sectes, des autres religions : Islam, les religions orientales notamment le Bouddhisme. Et les relations avec ces nouveaux voisins ne sont ni évidentes ni faciles.

    Tout en étant bon voisin, tolérant avec toutes les convictions, le chrétien doit présenter le Christ comme unique médiateur. Affirmation qui est présente dans Vatican II et qui a été reprise dans le document « Dominus Jesus ». Mais la conviction ambiante la plus fréquente est que toutes les religions sont bonnes.

    Défi des conceptions contemporaines.

    Foi et raison : il y a une vérité accessible par la foi et la raison. L’Eglise en est convaincue, elle qui, depuis bien longtemps, a fondé plusieurs universités. Mais cette vérité n’est pas faite que de quantitatif, aspect auquel se limite souvent l’homme de science.

    Vérité et liberté : dans la morale et les nombreuses questions qu’elle suscite, il y a une conception de l’homme qu’il ne faut pas manipuler. La liberté sans aucune entrave est une illusion de l’homme contemporain. Elle ne conduit par toujours au bonheur, mais souvent à un monde vide de sens. Ceci explique peut-être tant de suicides de jeunes.

    Défi dans les relations avec l’Etat

    Fossé grandissant entre la vie organisée par l’Etat et les conceptions des citoyens. La loi semble de plus en plus le résultat d’intérêts divergents sans consensus sur un fondement. Or il y a nécessité d’avoir des valeurs fondamentales, principalement dans l’éducation de l’école maternelle à l’université.

    On voudrait que l’Eglise ne parle pas devant tous. Mais elle n’est pas seulement la vie privée des croyants, elle pousse à des œuvres, à des associations, à des communautés visibles, à des gestes publics.

    En finale,

    En faisant face à tous ces défis, l’Eglise est, dans le monde moderne, un lieu d’espérance dans une société si souvent dépressive.

     

    Le propos de cette note n’est pas ici de faire le résumé complet de cette conférence qui était très dense et très touffue mais simplement de citer les plus importants thèmes abordés. Il sera d’ailleurs possible de se procurer le DVD de la soirée. Les renseignements peuvent être obtenus sur le site des Grandes Conférences Liégeoises

  • Multiculturalisme, un gadget ou une réalité ?

    Tahar Ben Jelloun

     

    Le 27 novembre, c’était la conférence de l’écrivain marocain. Mais est-ce bien un conférencier que nous avons écouté, ou simplement un homme, un conteur.

    Après avoir attentivement écouté les mots d’accueil, il s’est mis a improvisé un bon quart d’heure sur les mots du présentateur. Il en est venu à son exposé.

    L’image la plus saisissante pour illustrer son exposé est l’invitation qu’il avait reçue à participer à l’inauguration d’un musée d’art islamique au Qatar. En arrivant, il se trouve devant des buildings immenses qui semble lui dire qu’il est devant un monde moderne qui n’a rien à voir avec l’islam. Puis il apprend que l’architecte est un américain d’origine chinoise. Celui-ci, pour s’imprégner de la culture musulmane, s’est rendu au Caire pour visiter la splendide mosquée Ibn Tulun et s’en inspirer.

    Ainsi, en seul événement se mêlait l’Occident, l’Asie, l’islam. « C’est cela le multiculturalisme, il n’y a pas besoin de le vouloir, il est là devant nous. Il faut vivre avec.»

    Ainsi au fil de nombreuses anecdotes défilent devant nous les souffrances, les craintes et les espérances des hommes.

    Par un côté, cet homme représente tous les hommes, il les a racontés dans ses romans. Prenez la pêine de vous rendre sur son site.

    En conclusion, lisez ses romans, et lisez ou relisez « Le racisme raconté à ma fille ».