La première conférence de carême a eu lieu à la Cathédrale de Liège dimanche 7 mars sur le thème : le Credo revisité.
Les orateurs étaient Dominique Lambert et Pierre Somville.
Dominique Lambert est professeur aux facultés N-D de Namur. Nous en avions parlé de ce professeur à la faveur de la lecture du livre « L'itinéraire spirituel de Georges Lemaître » (voir Chrétien et homme de science ?). Lisez ce livre si vous ne l'avez pas encore fait. Vous y découvrirez un visage ouvert et souvent inconnu de l'Eglise.
Pierre Somville est professeur émérite de philosophie de l'ULg, Il a aussi donné « Esthétique et philosophie ». Il était passé à l'émission bien connue « Noms de Dieux ».
Voici le compte-rendu de l'abbé Armand Bauduin modérateur du débat.
Conférences de carême 2010 à la cathédrale de Liège
La première conférence de carême 2010 s'est tenue ce 7 mars à la cathédrale St-Paul avec la participation de M. Pierre Somville, ancien doyen de la Faculté de Philo et Lettres de l'ULg, bien connu pour ses approches de la philosophie de l'art, et de M. Dominique Lambert, professeur aux FUNDP, physicien, philosophe des sciences.
Un débat entre un regard extérieur à la foi chrétienne qui confesse le Dieu créateur et un regard de l'intérieur de la communauté confessante. Débat mené devant une assemblée fournie d'environ. 150 personnes, fort intéressées.
M. Pierre Somville a mis en perspective d' une part le discours de la science sur les origines du monde dans sa version du big bang primitif et sur les origines de la vie et de l'homme tel que dans la théorie de l'évolution des espèces de Darwin , d'autre part la « diction » mythico-poétique » de la question existentielle des origines dans le texte biblique de la Genèse, en comparaison avec d'autres textes religieux habités par la même question dans les traditions anciennes du Moyen Orient et de la Grèce antiques.
Selon le conférencier, les deux discours ne font pas nombre, ils ont chacun leur ordre de vérité ou leurs « morceaux » de vérité, sans qu'il soit utile ou nécessaire de les faire converger, en cédant au concordisme, dussent-ils entrer en contact l'un avec l'autre.
M. Dominique Lambert s'est attaché a dégager les caractères de la doctrine catholique de la création, ce qu'elle n'est pas, ce qu'elle est.
Ce que la création n'est pas : ni commencement à la façon de la chiquenaude initiale, ni fabrication à la façon d'un démiurge, ingénieur travaillant sur une matière préexistante, ni engendrement par une nécessité logique comme si le monde était créé pour satisfaire un besoin du créateur, ni non plus un retrait absolu de Dieu de sa création.
Ce que la création est pour la foi chrétienne, sur le mode de la relation qui est dans le maintenant de l'homme dans le monde, sur le mode du don gratuit, l'acte d'un amour, sur le mode où le créateur ouvre un espace de liberté et d'autonomie au monde, qui n'est pas programmé à l'avance, - il y a du jeu-, sur le mode d'une relation de coopération entre l'homme et Dieu dans un travail d'enfantement. Il n'est pas indifférent que Dieu créateur soit invoqué comme Trinité, relation entre les personnes du Père, du Fils et de l'Esprit de toute éternité.
Les intervenants purent mettre en relief leurs points de convergence et leurs points de divergence. Le propos du philosophe n'est pas celui du croyant. L'affirmation de la création n'est pas d'abord de l'ordre d'un savoir mais d'une relation. Elle a son lieu dans la foi comme libre décision.
Liège, ce 8 mars 2010
Le modérateur du débat
Armand Beauduin
En conclusion, le Parcours de Foi vous invite à suivre les deux autres conférences-débat de la Cathédrale.