Pape François, nouveau Jean-Baptiste ?
Regardons quelques unes des attitudes du pape actuel et on voit apparaître des gestes de précurseur, des traits du dernier des prophètes, des pressentiments du Royaume. Cela déroute et en même temps cela fascine.
D’abord souvenons-nous du choix de sa résidence. Il n’entre pas au Vatican pour demeurer à la maison Sainte-Marthe. Il donne à penser qu’il laisse la place à plus important que lui. Quoiqu’il en soit, on ne pourrait imaginer qu’un successeur de Pierre soit toujours en place au Vatican lors du retour du Christ, il céderait sa place immédiatement. Dans notre cas, le pape anticipe la venue du Maïtre ! Ce geste rappelle l’attitude de précurseur : « Il faut qu’il croisse et que je diminue ».
Ensuite, il met un point final à la dernière encyclique de Benoit XVI. Il en fait presque la dernière encyclique. Il manifeste qu’il n’y a pas grand-chose de plus à dire sur le mystère de notre foi. Idée qu’avait déjà exprimée Benoit XVII. Ceci est un signe des temps qui nous rappelle le texte de Jérémie sur la nouvelle alliance : « Ils n’auront plus besoin de s’enseigner, car ils me connaîtront tous, des plus petits jusqu’au plus grands. »
Enfin, lui-même écrit une exhortation apostolique. Voilà encore une ressemblance avec l’exhortation à la pénitence de Jean-Baptiste. Le pape François, plus qu’une nouvelle évangélisation, appelle à une nouvelle conversion. Convertir son attitude personnelle, mais aussi convertir toute l’activité humaine à s’occuper des pauvres. S’occuper des pauvres implique en effet toute l’activité humaine, tous les métiers du monde, toutes les énergies.
Dans son message, il demande qu’on sorte des églises car le message s’adresse à tous, et pas seulement aux disciples, comme dans le sermon sur la montagne. Ceci fait penser aussi au rassemblement final de tous les hommes, au jugement dernier où le plus important ne sera pas d’avoir connu Jésus-Christ mais sera d’avoir donné un verre d’eau à celui qui a soif. En effet, Jésus reviendra pour rassembler tous les hommes quelques soient leur conviction.
Enfin, deux papes vivent au Vatican. On peut penser à ce rassemblement des 266 successeurs de Pierre, réunis auprès de Pierre et laissant la place à plus grand qu’eux !
Finalement, le pape François se présente comme un précurseur, comme un deuxième Jean-Baptiste qui ne s’adresse pas seulement au peuple d’Israël, mais à l’humanité toute entière. Et tout cela se passe devant nous, fait remarquable, sans que soit réveillée la panique des fins de millénaires, mais plutôt avec un sentiment de libération !