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Évolution - Page 3

  • L'action de l'Esprit

    ES médaille arc.jpgL’action de l’Esprit-Saint

     

    Comment l’Esprit peut-il ressusciter les corps sinon parce qu’il les a lui-même conçus ?

    Cette idée toute simple n’a pas échappé aux chrétiens. Ainsi dès le début ils ont fait réciter le jour de la Pentecôte le psaume 103 qui raconte les merveilles de la création. Pour les anciens, cela allait de soi que l’univers soit l’œuvre de Dieu. Il suffisait d’ouvrir les yeux pour le constater et il n’était pas nécessaire de l’exprimer dans le Credo.

    Nous savons maintenant que cela ne va pas de soi. Il n’y a pas de preuve, dans les connaissances de l’univers, d’une origine divine ou d’une destination vers un au delà, vers un autre monde. Il n’y a pas de finalité inscrite dans les lois observées par la science.

    Cette situation est tout à fait normale. Le monde a été fait de telle manière que l’homme ne puisse reconnaître Dieu que par une démarche personnelle et pas par une connaissance scientifique. Cette dernière n’est pas en mesure de dire que le monde est fait par Dieu. Elle est par contre la même pour tous, croyant, ou incroyant,  et l’effort pour la découvrir et maîtriser la terre est le même pour tous. Aussi précise soit-elle, elle n’enlève pas la liberté de l’homme. Au contraire, elle la ménage et la respecte. Si le savant découvre les forces nucléaires et veut les maîtriser, il doit décider s’il en fait des bombes ou des centrales et quel soin il va mettre à enterrer ses déchets. Si bien que c’est librement que l’homme donne un sens à ses entreprises et l’on ne reconnaît Dieu que par une démarche personnelle.

    Il est donc compréhensible que le croyant cherche à redire dans le credo, l’origine divine de l’univers, non pas comme une vérité scientifique, mais comme une révélation, une vérité de foi : pour le croyant, la loi de l’univers que Dieu nous donne a été agencée par l’Esprit-Saint. Si, ne le disant pas, on se contente de penser que l’Esprit n’est donné que dans l’Eglise, on se fait une idée fort diminuée de la présence de l’Esprit. dans la création.

    Cette affirmation n’enlève rien à la toute-puissance du Père, au contraire. Comme l’Esprit anime l’église que Jésus-Christ a fondée, il anime l’univers que le Père a créé pour qu’il soit bien le berceau du Royaume. De même qu’il est la loi d’amour de la nouvelle alliance, de lui aussi dérive la loi de l’univers qui, culminant dans le corps de l’homme et de la femme, pousse tout enfant de Dieu à l’amour. Cette loi est la présence spontanée de l’Esprit, c’est la lumière et la chaleur que Dieu fait resplendir pour tous les hommes.

    La Pentecôte, quant à elle, est la présence de l’Esprit donné à ceux qui croient en Jésus-Christ. C’est la force d’en haut qui donne l’audace de proclamer qu’il est bien le Fils de Dieu. La Pentecôte est le couronnement de la présence de l’Esprit, mais elle n’en épuise pas toutes les virtualités.

    Nous pourrions donc préciser le Credo qui est le résumé de ce que croit le chrétien du troisième millénaire.

    Je crois en Dieu le Père tout puissant qui a fait le ciel et la terre.
    Il donne personnellement la vie à chacun de ses enfants.

    Je crois en Jésus-Christ, son Fils unique Notre Seigneur,
    il est né de la vierge Marie,
    a souffert sous Ponce Pilate,
    a été crucifié, est mort et a été enseveli,
    est descendu aux enfers,
    le troisième jour est ressuscité des morts,
    est monté aux cieux,
    est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant,
    d’où il viendra juger les vivants et les morts.

    Je crois en L’esprit-Saint,
    la loi de l’univers, l’évolution vers le corps de l‘homme;

    la sainte église catholique
    la communion des saints,
    la rémission des péchés,
    la résurrection de la chair,
    la vie éternelle.

    Amen.

    Cette petite méditation fait partie d’une réflexion d’ensemble du mystère chrétien décrit dans l’alliance Trinité-Humanité.

  • La belle éolienne

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    podcast

                             Musique du chant : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu ».
                             Vous pouvez télécharger la partition.

     

                    

    En attendant la Pentecôte 2008.

     

     

    J’admirais une éolienne. Les longues pales tournaient gracieusement à vingt-cinq mètres de hauteur.

    Un rapide calcul indique que le bord des pales tourne à la vitesse d’une voiture en ville, alors que l’axe est fixe. La solidarité entre les pales mobiles et l’axe quasi immobile, assure l’efficacité de l’ensemble. Quiconque s’approche du pied de cette grande hélice perçoit un léger bruissement, signal discret de son fonctionnement. Animée par le vent, elle peut suffire pour procurer la lumière à tous les habitants d’une petite ville.

    L’Eglise, me suis-je dit, ressemble à une éolienne dont chaque partie serait constituée de chrétiens, tels des particules vivantes. J’imagine déjà les réclamations que l’on peut entendre au bout des pales : « Il faut avancer … vivre avec son temps, celui qui ne bouge pas recule ! » Les répliques fuseraient des points de l’axe : «  Si les pales tirent encore sans réfléchir, elles finiront par casser. Plus de lumière alors pour la ville. »

    Cette comparaison surprenante m’a conduit à placer certains chrétiens bien connus de tous à la place qu’ils me semblent occuper. Aux bouts des pales, il y aurait  par exemple, le père Damien, Mère Teresa, l’abbé Pierre et tous ceux qui se consacrent aux plus déshérités. Au centre on trouverait Jean XXIII, Paul VI, accompagnés de pasteurs et théologiens qui veillent à la transmission intégrale de l’évangile. Entre ces personnages occupés à faire tourner la grande hélice et la marche de l’église au cours de ces dernières années, la ressemblance est frappante. Reprenant mon admiration pour l’éolienne, je me dis : c’est la solidarité des uns et des autres dans la même et unique équipage qui permet de capter le vent de l’Esprit et de le transmettre en un message équilibré pour les hommes de notre temps.

    Mais, si l’éolienne est un équipement d’aujourd'hui, l’Eglise date de deux millénaires. Pour voir large, il faut faire un saut d’échelle et se représenter tout le déroulement de l’histoire avec, en son milieu, l’église de Jésus-Christ représentée par une seule et immense éolienne. On peut alors situer les apôtres. O  placerait peut-être saint Paul au bout des pales et au centre saint Pierre, et bien d’autres encore. Ainsi complétée, cette institution séculaire prend toute sa dimension. Installée au milieu de l’histoire humaine, après le passage du Fils de l’Homme, elle capte l’esprit qui vient du commencement du monde. A ce moment, le Père voulait remplir la terre de ses enfants et avait inventé l’homme et la femme. De ce vent des origines, l’éolienne dressée par le Fils en fait un évangile de lumière éclairant la destination de la communauté humaine. Elle annonce le Royaume à tous les enfants des hommes qui remplissent maintenant la terre.

    Aujourd'hui, le vent  des origines souffle toujours. La terre se remplit encore de nombreux enfants. L’éolienne, ses pales légèrement ébréchées par quelques secousses qu’on n’a pu éviter, n’a pas cessé de tourner et d’éclairer l’issue de l’aventure humaine en pointant la destination des béatitudes. Ceux qui s’en approchent assez pour percevoir le bruissement qui vient des pales pourront peut-être entendre comme dans un murmure la voix du maître : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. »

     Pierre