Les dons de l’Esprit
La sagesse, l’intelligence,
Le conseil, la force,
La science, la piété
La crainte de Dieu
Rappelons d’abord comment ses dons sont utiles au peuple.
L'organisation des hommes en un seul peuple nécessite la répartition les dons relatifs à chacune des trois relations que l’homme établit avec Dieu. Il faut en effet que chacun puisse établir librement cette triple relation. La diffusion des dons fait donc apparaître les rôles correspondant à l'exercice public de chacun d’eux.
Les dons de sagesse et d'intelligence correspondent aux pasteurs et docteurs qui enseignent les mystères de la vie de Dieu et apprennent quels comportements avoir pour s'en approcher. Cette paire favorise la relation à l'Esprit.
Les dons de conseil et de force conviennent aux philosophes conseillers des princes et aux dirigeants, rois, hommes politiques qui établissent et font respecter les lois permettant à un peuple de vivre en solidarité. Cette paire favorise la rencontre du Fils.
Les dons de science et de piété concernent les scientifiques et les chefs d'entreprise. Leur action fait produire et distribuer davantage de nourriture. Et s'ils ne répartissent pas directement la nourriture, ils offrent le “gagne-pain” par lequel chacun peut se procurer tout ce qui est nécessaire à la vie de sa famille.
L'exercice de ces dons suscite des organisations qui leur correspondent : les religions regroupent les pasteurs, les docteurs et tous ceux qui suivent une même piste pour s'approcher de Dieu. Les nations regroupent les philosophes, les hommes politiques et tous les citoyens qui les suivent pour former un seul peuple. L'activité industrielle recherche les richesses là où elles se trouvent sur la terre et les redistribue partout selon les besoins. Or, l'unité de la triple relation de l'homme avec Dieu est le mystère de Dieu lui-même. Pour respecter ce mystère, les organisations découlant de ces trois séries de dons seront radicalement séparées.
On trouvera une méditation plus élaborée dans le texte de l’alliance correspondant à l’Esprit.
Les vertus grecques
y compris les deux vertus ignorées
On trouve les vertus dans le livre de la Sagesse (Sg 8, 7). Salomon avait par dessus tout recherché la sagesse. Les voici dans l’ordre
La tempérance, la prudence,
La justice, le courage,
Mais d’où viennent donc ces vertus qui par la suite ont été appelées cardinales et font penser aux quatre points cardinaux. Ceux-ci provenaient d’une vision où on pensait que la terre était plate et avait 4 coins. Mais maintenant que nous savons qu’elle est ronde, il apparaît qu’elle n’a pas 4 coins, mais deux pôles et un sens de rotation. Celui qui se rend au pôle nord ou sud est sûr d’y arriver. Celui qui se dirige vers l’est ou l’ouest, ne s’arrêtera jamais, il n’y a pas de pôle est ni de pôle ouest ! Vouloir reprendre cette vision ancienne et attribuer aux quatre vertus l’adjectif cardinal, qui ne se trouve pas dans le livre de la sagesse, et en plus les agencer avec trois vertus théologales est la quadrature du cercle. Cela n’aboutit à aucun résultat probant.
On pourrait se contenter des quatre vertus grecques et les mettre en parallèle avec les quatre premiers dons de l’Esprit. Pour ce faire, l’expérience apprend qu’il vaut mieux les garder dans l’ordre pour bénéficier de l’inspiration qui a conduit l’auteur des textes. Mais c’était éclairant de chercher les qualités oubliées. Les grecs n’en faisaient pas des vertus, probablement qu’elles leur semblaient ‘naturelles’ et que, à leurs yeux, il ne fallait pas de vertu pour les pratiquer. Cela pourrait faire l'objet d'une méditation ultérieure.
En voici deux qui sont manifestement utiles et pourraient prendre les places vides.
- La discipline est la qualité par laquelle on suit une loi établie. C’est aussi la qualité par laquelle on suit la loi de l’univers pour la connaître, en être un disciple, et pour construire ou produire ce dont nous avons besoin pour nous et ceux qui nous sont chers.
- La fidélité est la qualité par laquelle on se fait des amis et entretient ses affections. Le fidèle est fan, croyant, ou amoureux, il donne toutes ses forces pour sa famille.
Revoici donc les vertus complétées :
La tempérance, la prudence,
La justice, le courage,
La discipline, la fidélité
Cette suggestion permet de compléter les vertus et de les mettre en parallèle avec les dons, comme des efforts qui nous rendent accueillant aux dons. Ainsi ces dons et qualités s’éclairent l’un l’autre en indiquant leur destination ou leur origine. De plus, ces trois paires de dons et de vertus se mettent aisément en correspondance avec les trois conseils évangéliques et les trois vertus théologales.
Cette petite méditation vient à son heure pour préparer et souligner la fête de la Pentecôte. On peut la continuer dans le texte de l’alliance.
En fait, l’Esprit est presque plus l’agent des délégations en ce qui concerne les ministères, ce mot pris au sens premier de services. L’Esprit donne à l’animateur le don qui lui permet de servir le peuple dans sa spécialité. On ressent comment en développant, par toutes les vertus, les talents de la nature, l’Esprit conduit tous les hommes vers le Messie sur qui repose la plénitude de l’Esprit, comme le dit le prophète.